Alors qu’Olivier Jean tentera sa chance à Calgary avec l’équipe de patinage de vitesse longue piste cette saison, François Hamelin a fait son choix. Malgré les offres qu’il a reçues, il a maintenant la certitude que sa place est parmi les spécialistes de courte piste.

Après les Jeux olympiques de Sotchi, le patineur de Sainte-Julie avait remis sa carrière en question. Il n’était plus certain de vouloir continuer. Au cours de l’été 2014, il a voyagé dans l’Ouest canadien pour découvrir le longue piste. « C’était vraiment une question de mental. Je voulais voir si en dehors de ma zone de confort j’aimais encore patiner. Je voulais aussi expérimenter et voir ce que je pouvais faire dans cette discipline-là. Ç’a vraiment bien été! »

Entre son mariage et l’entraînement avec l’équipe de courte piste cet été, François Hamelin a pris la décision de mettre une croix sur sa nouvelle discipline. « L’an passé, j’ai mélangé longue piste et courte piste, mais cette saison, c’est vraiment du patinage courte piste que je veux faire. J’ai pris ma décision! », a affirmé l’athlète de 28 ans.

Ça n’a pas été une décision facile à prendre pour le vétéran qui a été approché par l’équipe de longue piste basée à Calgary. « J’y ai réfléchi, mais c’était trop. Ce n’est quand même pas un changement qu’on peut prendre à la légère. Ça implique de déménager à Calgary et maintenant que je suis marié, c’est plus compliqué. J’ai aussi eu beaucoup de plaisir à m’entraîner avec la gang de courte piste cet été. J’ai retrouvé la joie de patiner. »

« Le longue piste, c’est donc terminé! Je l’ai vécu et je suis content. Mais même si j’ai eu des offres, c’est ici que je veux patiner. Mon choix a été le courte piste… et Montréal! »

Pour l’amour de son sport

Maintenant qu’il a retrouvé le plaisir qu’il avait à pratiquer sa discipline, Hamelin souhaite conserver cette attitude positive. Il veut profiter des moments qui lui reste. « Je veux faire le plus de compétitions possible, c’est certain, mais je ne veux pas me mettre de pression. Je ne veux pas arriver à une compétition et voir mon plaisir être gâché par une contre-performance. Je veux profiter de mes dernières années sur la glace et prendre ça cool. »

Selon lui, en adoptant cette attitude, les résultats vont venir d’eux-mêmes. « Je n’ai aucun doute que ça va bien aller en conservant la bonne attitude. C’est arrivé dans le passé. J’ai atteint un point dans ma carrière où je veux patiner le plus longtemps possible parce que j’aime ça. Les résultats seront seulement un bonheur de plus qui me permettront de me rendre plus loin. »

Même si sa passion est revenue, le plus jeune des deux frères Hamelin membres de l’équipe nationale n’arrive pas à se projeter dans le futur. « J’ai de la misère à me dire : oui, je vais être aux Jeux olympiques de 2018. La relève est tellement forte chez les hommes que c’est de plus en plus difficile pour moi de me qualifier pour les compétitions internationales. Je prends ça une année à la fois et si la joie de patiner me mène aux Jeux olympiques, tant mieux! Je vais être le plus heureux au monde! »

Pendant ce temps à Calgary…

Même si ses résultats lors des sélections nationales étaient suffisants pour lui offrir une place aux quatre premières Coupes du monde de patinage de vitesse courte piste, Olivier Jean a maintenu son plan initial : se rendre à Calgary pour participer aux essais en longue piste.

Il a fait ses débuts dimanche et a même remporté sa première épreuve, une course au départ groupé, après seulement cinq entraînements. « La course au départ groupé est une nouvelle discipline olympique du longue piste. Comme ça ressemble beaucoup au courte piste, je pense que c’est vraiment une épreuve pour moi. Ma course de la semaine dernière en a été une bonne preuve. »

Le patineur de 31 ans croit que son expérience en patin à roues alignées lui donne également une longueur d’avance sur ses adversaires spécialistes du longue piste quant à la stratégie, l’astuce et l’observation. « À cette première course, j’étais loin d’être le plus fort ou le plus rapide, mais j’ai quand même battu des adversaires que j’avais de la difficulté à suivre en entraînement cette semaine, dont mon nouveau coéquipier Bob de Jong, médaillé olympique en longue piste. »

En plus d’être plutôt satisfait de ses performances, Olivier Jean est très heureux de l’accueil que lui ont réservé ses partenaires d’entraînement.

Malgré sa nouvelle passion pour le longue piste, celui qui a participé à deux courses de cyclisme sur route l’été dernier a toujours l’intention de prendre part aux Championnats du monde de patinage courte piste à la fin de la saison. C’est d’ailleurs pourquoi il a participé aux essais nationaux au début de l’automne et qu’il retournera auprès de ses coéquipiers de patinage courte piste en janvier pour être sur la ligne de départ des sélections hivernales.

S’il doit trancher entre ses deux disciplines, ça ne sera pas avant l’an prochain. Il aura donc le temps de réfléchir d’ici là.