Le Namibien Frankie Fredericks, dont le nom apparait dans la presse française associé à des soupçons de corruption, a été remplacé au sein du groupe de travail de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) sur la réintégration de l'athlétisme russe accusé de dopage institutionnalisé, a indiqué lundi l'instance.

« J'ai décidé de quitter le groupe de travail pour que l'intégrité de son travail ne soit pas remis en question, après les allégations contre moi dans Le Monde », a expliqué Fredericks, actuel président de la Commission d'évaluation des Jeux olympiques 2024, cité dans un communiqué de l'IAAF.

Président honoraire de la commission des athlètes de l'IAAF, Fredericks est remplacé par l'ancien sauteur en hauteur slovène Rozle Prezelj comme représentant des athlètes au sein de le groupe travail sur la Russie.

« Il est important que la mission de cette groupe de travail soit vue comme libre et équitable, sans influence extérieure », a ajouté Fredericks.

Dans un article daté du samedi 4 mars, le quotidien français Le Monde avance que Frankie Fredericks a reçu un versement de 299.300 dollars le jour même de l'attribution des Jeux olympiques par le Comité international olympique (CIO) à Rio, le 2 octobre 2009 à Copenhague.

Frankie Fredericks assure que ce versement a été réalisé « conformément à un contrat daté du 11 mars 2007 », « pour services rendus entre 2007 et 2011 », et que le paiement « n'a rien a voir avec les Jeux olympiques ».

Ce versement provient de la société du fils de l'ancien président de l'IAAF Lamine Diack, Papa Massata Diack. Ce dernier est accusé d'avoir versé 1,5 millions de dollars à un homme d'affaire brésilien, Arthur Cesar de Menezes Soares Filho, trois jours avant le vote.

Le groupe de travail pour superviser la Russie

Membre du CIO, le Namibien a précisé qu'il n'était pas membre votant du CIO en 2009 (il ne l'est devenu qu'en 2012), mais était scrutateur du vote pour l'instance olympique, donc chargé de s'assurer du bon déroulement du vote.

L'ex-sprinteur avait intégré le groupe de travail de l'IAAF qui supervise les efforts de la Russie dans la lutte antidopage.

Elle a été créée à la suite de la révélation d'un dopage d’État dans l'athlétisme russe et à sa suspension de toute compétition internationale en novembre 2015.

Elle est composée de cinq membres, présidée par le Norvégien Rune Andersen, d'un représentant des athlètes (désormais Rozle Prezelj) et de trois membres du Conseil de l'IAAF, la Canadienne Abby Hoffman, l'Italienne Anna Riccardi et Geoff Gardner de l'Île Norfolk (Australie).

Elle délivre régulièrement des bilans d'étape sur les progrès réalisés par la Russie dans la lutte contre le dopage, avec pour but de réintégrer la Russie dans les compétitions internationales.

L'athlétisme russe est privé de compétitions depuis le 13 novembre et le sera au moins jusqu'en novembre 2017. Il a ainsi été privé des JO-2016 à Rio et ne sera pas au départ des Mondiaux-2017 à Londres. Les athlètes russes ont la possibilité de s'aligner sous drapeau neutre sous certaines conditions strictes.