MONTREAL (PC) - Athènes, c'est loin. Nicolas Gill poursuivra sa carrière de judoka mais il ne sait pas s'il continuera jusqu'aux prochains JO d'Athènes en 2004. Médaillé d'argent aux Jeux de Sydney, le judoka de 28 ans reprendra l'entraînement intensif le 1er janvier après avoir pris, a-t-il reconnu, "15 à 20 livres de trop depuis le 21 septembre".

"Si je vais à Athènes, mon objectif, ce sera de bien faire", a dit Gill lors d'une rencontre de presse de la quatrième édition des Jeux de la Francophonie, dont il est maintenant un des porte-parole.

"Est-ce que je serai capable de maintenir le même niveau de performance. Je ne le sais pas. Très peu de judokas ont pris part à quatre Jeux olympiques. J'ai 28 ans mais surtout, ce qui fait que je suis vieux, c'est qeulement deux judokas ont remporté trois médailles dans l'histoire des Jeux olympiques et un seul, Angelo Parisé, l'a fait sur quatre Olympiades.

Gill, lui, a récolté deux médailles, l'argent à Sydney et le bronze à Barcelone, en 1992. Il avait pris la septième place à Atlanta il y a quatre ans.

"Il faut être réaliste, a-t-il confié. Je suis rendu à un point dans ma carrière où une chute dramatique du niveau de performance peut survenir à tout moment.

"Je ne vois pas plus loin qu'une saison à la fois. Il y a les Jeux du Commonwealth en 2002 et ensuite les championnats du monde en septembre 2003. Les Jeux du Commonwealth, ce n'est pas vraiment un gros défi mais les championnats du monde, c'est autre chose. Ce sera mon prochain grand défi mais il y encore beaucoup de temps..."

Gill reprendra la compétition le 21 avril lors du British Open à Birmingham en Angleterre. Dans les mois qui suivront, il prendra part, entre autres, aux Jeux de la Francophonie qui seront présentés dans la région de Hull-Ottawa du 14 au 24 juillet 2001. Il est aussi un des promoteurs de cette manifestation internationale avec la pongiste québécoise Marie-Christine Roussy et le champion olympique Glenroy Gilbert, dont le superbe chrono de 9,2 secondes au deuxième relais du 4 X 100 mètres à Atlanta est le temps le plus rapide par un deuxième relayeur dans l'histoire olympique.

Bruny Surin est l'ambassadeur officiel des Jeux, un honneur dont l'annonce officielle a été faite le 1er mars dernier, et Gaétan Hart a accepté la présidence d'honneur des compétitions de boxe.

Du bronze au Maroc

Pour Gill, il s'agira d'un retour aux Jeux de la Francophonie, 12 ans après avoir remporté une médaille de bronze aux Jeux du Maroc, sa première médaille internationale.

"J'avais perdu mon combat chez les moins de 71 kilos contre Jules Bossé du Nouveau-Brunswick. J'avais ensuite battu un Belge pour la médaille de bronze", a-t-il rappelé.

Curieusement, les compétitions de judo aux Jeux de la Francophonie peuvent être d'un niveau plus relevé qu'aux Jeux du Commonwealth.

"Il peut y avoir un bon niveau en judo avec la participation de la Suisse, de la Belgique, du Maroc, de l'Egypte... Si tous les athlètes sont là, c'est plus fort que les Jeux panaméricains et les Jeux du Commonwealth."

On attend près de 3 000 athlètes et artistes provenant de plus de 50 Etats et gouvernements membres à la quatrième édition des Jeux de la Francophonie. Il y aura une délégation d'athlètes du Canada, une délégation Canada-Québec et une délégation Canada-Nouveau-Brunswick.