LIEVIN (AFP) - L'Américain Maurice Greene, à nouveau battu sur 60 m samedi lors de la réunion d'athlétisme de Liévin, en France, une semaine après un premier échec à Birmingham, débute 2005 sur un mode mineur mais promet de viser un nouveau sacre mondial sur 100 m cet été à Helsinki.

"Il n'y aura qu'une course importante cette saison: la finale du 100 mètres des Mondiaux en août en Finlande, avait déclaré l'élève de John Smith, la vielle de la réunion de Liévin. Toutes les autres ne serviront qu'à préparer ce moment."

A 30 ans, le roi déchu du sprint mondial croit encore en sa bonne étoile malgré la perplexité d'observateurs qui commentent son déclin depuis sa troisième place obtenue aux Olympiques l'été dernier à Athènes.

"C'est vrai, je récupère plus lentement, je dois faire plus d'efforts pour me maintenir au sommet. Mais j'aime courir, j'aime le sprint. Et je le prétend, je serai au top à Helsinki", promettait-il après sa course de samedi.

Son mentor John Smith, présent à Liévin, est encore plus gourmand, assurant que 'Mo' "peut devenir le premier homme à réaliser 60 courses sous les 10 secondes", Greene ayant jusqu'à présent couru 53 lignes droites sous cette fameuse barre.

"Je reste le numéro un"

Samedi à Liévin, l'Américain paraissait pourtant à mille lieues de cet athlète arrogant qui décrochait son premier titre mondial en 1997.

Battu par son compatriote Leonard Scott avec un chrono modeste de 6 sec 55/100 (à 16 centièmes de son propre record du monde, le seul encore à son tableau de chasse), Greene est apparu poussif, manquant d'explosivité au départ et effectuant une fin de course à l'arraché.

Trois fois champion du monde du 100 m (1997, 1999, 2001), champion olympique à Sydney, son record du monde du 100 m 9"79 le 16 juin 1999 aura tenu jusqu'au 14 septembre 2002, et le temps de 9"78 réalisé ce jour-là par Tim Montgomery.

"Je suis et je reste pourtant le numéro un, tonne-t-il. J'entends bien le prouver cet été. Personne d'autre que moi n'a faut autant pour le 100 mètres."

"Cette saison 2005 sera passionnante. Je dois progressivement monter en puissance. Tout réunir pour être à 100% le jour J et réussir à ce moment quelque chose de propre techniquement tout en développant le maximum de ma puissance", explique le sprinteur de Kansas City, convaincu de contenir au moins un an encore la génération montante des Gatlin, Obikwelu, Crawford, Powell, Scott et autre Pognon.

"Après Helsinki, ce sera peut-être l'heure de la retraite. Peut-être pas. Car j'aime tellement la compétition", conclut-il.