Kristina Groves s'inquiète du coût environnemental élevé lié au fait qu'elle est l'une des patineuses les plus rapides de la planète.

L'athlète d'Ottawa âgé de 32 ans veut remporter une mé



Kristina Groves s'inquiète du coût environnemental élevé lié au fait qu'elle est l'une des patineuses les plus rapides de la planète.

L'athlète d'Ottawa âgé de 32 ans veut remporter une médaille d'or aux Jeux olympiques de Vancouver, en février. Mais elle ne veut pas ignorer le monde qui l'entoure dans la quête de son objectif.

"C'est difficile à conjuguer parce que toute notre attention est portée sur la performance tout le temps, et à presque n'importe quel coût, souligne Groves. Je me justifie de faire certaines choses contre mon gré en me disant que je suis dans l'obligation de les faire comme patineuse de vitesse."

À Vancouver, Groves sera à surveiller à l'épreuve longue piste de 1500 mètres. La saison dernière, elle a été la championne de la Coupe du monde au 1500 mètres et elle aurait remporté l'épreuve des Championnats du monde si elle n'avait pas été disqualifiée parce qu'elle a touché à une borne de caoutchouc au cours de la course disputée sur l'ovale des JO, à Richmond.

Les athlètes se soucient d'améliorer la qualité de l'air qu'ils respirent et de l'eau qu'ils boivent parce que l'environnement et la santé vont de pair.

Quelques aspects du patinage de vitesse peuvent difficilement être plus "verts", mais Groves et ses coéquipières ne ménagent pas les efforts afin d'en diminuer les conséquences négatives.

Groves, Justine L'Heureux, Brittany Shussler, Justin Warsylewicz et Kyle Parrott ont mis sur pied un comité de développement durable l'an dernier au sein de Patinage de vitesse Canada.

Aidé de Sean Maw, du Parti vert, le groupe s'est penché sur les moyens que l'organisation pouvait prendre afin de minimiser son impact sur l'environnement, sans que les performances n'en souffrent. Les déplacements en avion, qui représentent une grande source de pollution, les compétitions, les réunions de l'équipe et même l'habillement des athlètes ont été passés au peigne fin.

"Les nouveaux manteaux de l'équipe n'ont pas à être emballés dans des sacs de plastique", explique-t-elle à titre d'exemple de mesures concrètes qui ont été adoptées. Au lieu de les envoyer à Ottawa, le manufacturier n'a qu'à les envoyer directement à Groves à Calgary, où l'équipe s'entraîne.

"Plutôt que d'avoir 10 gaminets, nous en obtenons cinq faits de coton organique, ajoute Groves. Ils peuvent être fabriqués au Canada. La plupart des membres de l'équipe sont d'accord d'avoir moins de vêtements, en autant qu'ils soient de meilleure qualité et que leur confection soit moins dommageable pour l'environnement."

Les déplacements sont problématiques parce que Groves doit souvent se rendre en Europe pour des compétitions. Elle fait sa part en achetant des crédits carboniques par le biais de la Fondation David Suzuki.

Groves évalue sa consommation personnelle d'émissions de carbone pour une saison de patinage ainsi que pour ses appartements à environ 12 tonnes.

"Je signe un chèque de 391 dollars américains, dit-elle. J'hésite à le faire parce que je pourrais utiliser l'argent afin de m'acheter un réfrigérateur neuf."

Les crédits carboniques sont controversés, mais Groves s'assure que l'argent est bien dépensé. Elle ne veut pas qu'il serve à l'achat d'arbres qui sont destinés à mourir.

Quand elle ne roule pas sur deux roues, sur son vélo, à 90 pour cent du temps, elle est au volant de sa minuscule Honda Fit. Derrière le complexe à condominiums où elle habite, on retrouve trois énormes bacs à compostage.

"Loin de moi l'idée de prétendre que je suis l'environnementaliste parfaite, mentionne Groves. Nous faisons tous de bonnes et de moins bonnes choses pour l'environnement. Mais je fais de la sensibilisation, en disant qu'on peut revoir certaines choses."

Au terme de sa carrière sportive, Groves va pousser son côté environnementaliste à un niveau supérieur.

"Je passe dans l'équipe pour celle qui fait des câlins aux arbres, lance-t-elle à la blague. Mon rêve ultime serait de construire une maison naturelle, coupée du monde.

"J'ai lu quelque chose au sujet d'une maison en botte de paille à l'école secondaire, et je veux en bâtir une depuis ce temps."