MONT-TREMBLANTÂ --Â À l'aube d'une nouvelle saison de ski alpin, Erik Guay est en paix avec lui-même. Et, aussi, avec les résultats qu'il a obtenus la saison dernière. Si bien que, finalement, il



MONT-TREMBLANT -- À l'aube d'une nouvelle saison de ski alpin, Erik Guay est en paix avec lui-même. Et, aussi, avec les résultats qu'il a obtenus la saison dernière. Si bien que, finalement, il n'a rien changé à sa façon de se préparer en cette période de camp d'entraînement de l'équipe canadienne de vitesse.

Frustré sur le coup de n'avoir accédé qu'une fois au podium malgré plusieurs incursions parmi les 10 premiers, l'hiver dernier, le skieur de 28 ans a maintenant changé d'idée à propos de ses résultats acquis en descente et en super-G lors de la dernière saison de la Coupe du monde.

"Pendant l'été, avec le recul, je me suis mis à mieux apprécier la valeur de ces 'top-10'. J'ai commencé à me dire que j'ai quand même fait preuve d'une belle constance", a déclaré Guay, lors d'une rencontre avec La Presse Canadienne à Mont-Tremblant, alors qu'il profitait d'une semaine de congé avant de repartir en camp d'entraînement au Chili.

Ce qui fait qu'il n'a pas fait d'ajustements à sa technique, ni à sa façon de s'entraîner, ces dernières semaines, lors de la phase initiale du camp d'entraînement en Nouvelle-Zélande. La seule chose qui a changé chez ce skieur qui, de son propre aveu, fonctionne par séquences, c'est qu'il veut atteindre son sommet à un moment bien précis cette saison: au mois de février, en vue des Jeux olympiques de Vancouver, bien évidemment.

"Non, je n'ai pas fait d'ajustements, je veux juste bâtir sur mes acquis au cours de la saison, a déclaré Guay. Je ne me fixe pas d'objectifs comme des podiums ou des 'top-10'. Je veux simplement que ça se développe comme je veux. Je veux avoir de bonnes sensations et bâtir d'une course à l'autre. J'aimerais idéalement arriver aux Jeux au sommet de ma forme, pour que je puisse donner mon maximum.

"Ce que je veux, c'est arriver aux Jeux avec le sentiment d'être prêt, d'être en confiance."

S'il n'a rien changé aux niveaux technique et physique, c'est que Guay est arrivé, cet été, à la même conclusion qu'en fin de saison dernière: il a abouti aussi souvent au pied du podium parce qu'il a manqué de combativité.

"Je pense j'ai bien skié l'année passée, mais j'ai peut-être été trop conservateur parfois. La clé, ce sera de retrouver l'instinct du tueur. Quand tu es vraiment sur la limite, c'est là que tu gagnes des courses de Coupe du monde, lance Guay. L'année passée, j'avais des bonnes courses, mais je ne prenais pas assez de risques."

Et c'est là, au bout du compte, la différence entre une cinquième ou sixième place et un podium, a résumé Guay.

Le skieur de Montréal a prouvé, lors de la saison 2007, qu'il avait l'étoffe d'un skieur de calibre mondial. Il a alors récolté une victoire et trois autres podiums en descente, ajoutant un autre podium en super-G. Il a alors terminé troisième au classement cumulatif de la descente.

En 2008, il a aligné les résultats parmi les 10 premiers pour terminer au sixième rang cumulatif en super-G. Désireux de revenir à sa forme de l'année précédente en 2009, il a accédé au podium en début de saison à Beaver Creek après avoir récolté trois 'top-10' à Lake Louise, mais par la suite il n'a pu faire mieux que d'empocher sept résultats entre les cinquième et 10e places, dont cinq en descente. Il a terminé sixième au cumulatif en descente.

D'où la déception immédiate. Mais vues dans leur ensemble, ces données ont de quoi consoler son homme.

L'arrivée de Logann Elizabeth

Guay a reconnu que la naissance de sa fille Logann Elizabeth, en janvier, l'a peut-être dérangé sans qu'il ne le réalise.

"Peut-être que j'avais d'autres choses dans la tête. J'essaie de ne pas trop y penser (quand je suis à l'étranger), mais on ne sait jamais. J'espère que non. Parce que j'espère que cette année, mes résultats vont s'améliorer un peu..."

Même s'il assure qu'il continuera de donner sa pleine mesure lorsqu'il sera avec l'équipe nationale, Guay reconnaît qu'il fera quelques entorses à sa routine habituelle pour voir sa fille et sa conjointe Karen Sherris le plus souvent possible pendant la saison de la Coupe du monde.

"Cette année, j'ai fait mes plans pour que je puisse les voir quasiment à toutes les trois semaines. Elles seront à Lake Louise et à Vancouver. Après Beaver Creek, au lieu d'aller directement en Europe, je vais passer deux soirs à Tremblant. Elles vont ensuite venir deux semaines en Europe pendant le temps des fêtes. En revenant de l'Europe, je vais arrêter (à Mont-Tremblant) cinq jours, et ensuite j'irai à Whistler presque trois semaines avant le début des Jeux."

Guay a toutefois rassuré ses partisans: il ne bousillera pas ses chances de médailles parce que la petite Logann Elizabeth accapare trop son papa.

"Elle est très facile comme petite fille. Elle dort bien, de 7h30 le soir jusqu'à 6h30 le matin, pour moi c'est excellent, je peux me reposer comme je veux le soir, a indiqué Guay. Il y a aussi Karen qui gère bien ça. Elle s'en occupe pas mal plus que moi! Ca me donne l'opportunité d'aller m'entraîner comme je veux.

"Pendant l'hiver, je pense, il n'y aura pas beaucoup de changement dans ma routine parce qu'une fois parti sur la route, ils ne seront pas avec moi tous les soirs, donc je vais pouvoir me concentrer un peu plus que je peux le faire à la maison.

"Mais ça reste quand même dur parce que tu sais que ta fille est à la maison, tu veux savoir ce qui se passe, et tu as peur de manquer des choses..."