Mondiaux déjà terminés pour Cournoyer et Pellerin, mais une expérience à ne pas oublier
Gymnastique lundi, 2 oct. 2017. 22:17 samedi, 14 déc. 2024. 18:21MONTRÉAL – Les Championnats du monde de gymnastique artistique viennent de commencer au stade olympique de Montréal, mais ils sont déjà chose du passé pour les Québécois René Cournoyer et Thierry Pellerin. En action avec les Canadiens dans la troisième subdivision lundi soir, leur sort est déjà déterminé.
La quatrième et dernière subdivision masculine ne sera présentée que mardi matin, mais Cournoyer et Pellerin savent déjà qu’ils ne pourront revendiquer une place aux finales par engins, réservées aux huit meilleurs de chaque appareil.
« Je dois avouer que je ne m’attendais pas à me qualifier pour une finale. Le calibre est tellement fort ! » a admis René Cournoyer, spécialiste du concours complet, mais qui n’a pas été éligible dans cette épreuve puisqu’il n’a concouru qu’à quatre appareils. « Mes chances étaient donc réduites. »
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Ce n’est cependant pas la tristesse ou la déception qui accompagne le Québécois lundi soir. « Je sors de la compétition la tête haute et fier de ce que j’ai accompli aujourd’hui. »
Il sort la tête haute, mais aussi tout sourire. Un sourire qui ne l’a pas quitté depuis qu’il a mis les pieds sur la plateforme en début de soirée, reconnaissant de vivre cette expérience exceptionnelle si près de la maison.
Les spectateurs réunis lui ont bien rendu. Ils ont été nombreux à manifester leurs encouragements, surtout à sa première présence sur le podium pour s’exécuter au sol. « J’entendais les gens crier ‘‘let’s go René!’’. J’avais juste hâte de monter sur l’appareil, de lever le bras et montrer ma routine », a mentionné le Québécois le visage illuminé par le souvenir de ce qu’il a ressenti à ce moment précis.
« Ç’a été incroyable de pouvoir montrer ce dont je suis capable, même si je savais que je n’avais pas beaucoup de chances pour la finale à cet appareil », a ajouté le Repentignois qui ne devait préalablement pas participer à la compétition au sol.
Blessé à une hanche et à un pied à la suite des Championnats du monde universitaires, l’athlète de 20 ans ne pensait pas être en mesure de s’exécuter à cette épreuve à Montréal. « J’avais un peu relâché le sol en me concentrant sur les autres appareils, mais on m’a proposé d’essayer une routine. Nous avons remarqué que j’étais suffisamment prêt pour performer », s’est réjoui celui qui a obtenu 12,033 points pour sa prestation.
De retour en action aux anneaux, Cournoyer a reçu 13,900 points de la part des juges. Il a terminé sa journée de compétition en obtenant 14,166 points au saut et 13,966 points aux barres parallèles.
Ce dernier passage en piste a rendu particulièrement fier le Québécois. « C’est l’appareil que j’ai le mieux réussi. Tous les détails, toutes les petites choses ont été bien exécutés. »
Cournoyer, qui avait participé aux Championnats du monde de 2015 à Glasgow en Écosse, a avoué qu’il vient de vivre une expérience sans pareil. « Chaque fois que c’était au tour d’un Canadien, le volume se décuplait. Le fait d’être à la maison, de sentir tout le soutien de la foule, c’est inspirant. Ça rend beaucoup plus facile de compétitionner. Je suis vraiment content d’être passé à travers la journée, réussir chacun des appareils et de bien performer en face de la foule canadienne ! »
Une première réussie pour Thierry Pellerin
« C’est la meilleure compétition que je n’ai jamais faite au niveau de l'ambiance et du plaisir. Je suis vraiment heureux ! »
À ses premiers mondiaux, Thierry Pellerin a pris part à la compétition aux arçons où il a eu la meilleure note canadienne avec 13,658 points. « Je suis assez satisfait, car généralement dans les grands événements, j’ai tendance à être plus tendu et faire des routines un peu plus raides, avec plus de déductions. Cette fois-ci, c’était plus fluide. Malgré quelques petites erreurs, je suis vraiment content. »
Le Lévisien a su bien gérer sa nervosité d'affronter les meilleurs de sa discipline. « Quand tu es sur le banc, tu entends qu’il y a beaucoup de monde qui te regarde et qu’il y a beaucoup de gens qui sont derrière toi, alors c’est sûr qu’il y a un stress. Mais une fois que tu montes et que tu salues, le stress se transforme en énergie. La pression diminue et tu sais qu’ils sont là pour toi. Ça m’a vraiment aidé. »
Pellerin l’a remarqué, des Championnats du monde, disputés à la maison de surcroît, sont une expérience internationale totalement différente que ce qu’il avait auparavant vécu. « La pression est différente que d’habitude. Ce n’est vraiment pas comme une Coupe du monde. Je prends de l’expérience. Il y a de grands athlètes ici et tu peux être impressionné ou intimidé. Je suis resté dans ma bulle en écoutant de la musique. »
Le Canadien Zachary Clay pourrait toujours être un prétendant à la finale du concours complet, lui qui a totalisé 78,632 points après les six appareils, le plaçant provisoirement 16e du général. La quatrième et dernière subdivision masculine qui sera présentée mardi matin sera décisive pour le Britanno-Colombien.
La troisième des quatre subdivisions était particulièrement relevée lundi soir avec la présence des Chinois, des Russes et des Japonais. Le Japonais Kenzo Shirai a d’ailleurs pris la tête de la compétition au saut et au sol.
Son compatriote Kohei Uchimura, six fois champion du monde consécutif au concours complet, devra remiser sa couronne après s’être blessé au saut lors de son atterrissage. « Ça fait réaliser que des blessures peuvent arriver à tout le monde et même aux meilleurs. Il a inspiré des générations. Une nouvelle star apparaîtra cette semaine et en inspirera d’autres », a conclu René Cournoyer.