Mieux outillée, Suzanna Shahbazian retourne à la table à dessin
Montréal – Parfois, il faut prendre un pas de recul pour mieux avancer. C'est exactement ce que fera Suzanna Shahbazian après sa toute première Coupe du monde de gymnastique rythmique disputée le week-end dernier, du côté de Sofia, en Bulgarie.
À son baptême de feu, la Montréalaise a frappé un mur. Sa récolte de 99,800 points lui a procuré le 40e rang du concours complet au terme de ses quatre épreuves. Son meilleur résultat, une 31e place au ruban avec une note de 25,450, n'a pas été suffisant pour atteindre la finale, où seules les huit meilleures concurrentes étaient conviées en clôture de l'événement.
Autrement dit, rien ne s'est déroulé comme prévu pour celle qui avait fait ses premiers pas chez les seniors au même endroit, à l'occasion des Championnats du monde, en septembre dernier.
« Malheureusement, j'ai fait des erreurs majeures dès le début de la compétition et j'ai beaucoup descendu au classement. Puis, après une première journée d'échecs, j'ai fini la compétition avec deux routines plus ou moins stables et réussies. Je n'ai pas perdu le contrôle, mais je ne peux pas dire que je suis satisfaite de mes prestations », a avoué Shahbazian à l'issue de la fin de semaine.
Si la jeune athlète s'est montrée très critique à son propre égard, elle a tout de même été en mesure de constater un peu de positif de cette première Coupe du monde. À commencer par l'expérience générale aux côtés des sommités de son sport.
« J'ai donné mon maximum et même si ce n'était pas assez, je demeure reconnaissante, a-t-elle confié. Je suis heureuse d'avoir été sélectionnée et d'avoir pu participer à cette compétition de niveau supérieur. Il y avait beaucoup d'athlètes de très haut calibre, provenant de tous les pays, et c'est vraiment quelque chose d'unique de pouvoir les observer de si près à nouveau. »
Patience et constance
De retour au pays, Suzanna Shahbazian a déjà la tête pleine d'idées et, selon toute vraisemblance, sa motivation n'a pas été diminuée par son passage dans la capitale bulgare. Bien au contraire, elle est même ravivée.
La Québécoise profitera donc des prochaines semaines pour mettre en pratique ce qu'elle a pu observer des meilleures concurrentes à Sofia et pour apporter plusieurs changements dans sa préparation.
« Nous avons déjà un plan clair en tête. Nous étions un peu découragés après la compétition, alors nous avons eu une très longue discussion avec les entraîneurs. Nous en sommes venus à la conclusion qu'il faut améliorer mon cardio, mon endurance et ma force dans mon plan d'entraînement. On veut maintenant faire beaucoup, beaucoup plus de répétitions », a expliqué Shahbazian.
Selon la principale intéressée, le tout lui permettra non seulement d'améliorer ses performances en aérobie, mais aussi de compléter à merveille ses routines, dont les éléments techniques sont maintenant des plus relevés.
En termes de résultats, ce ne sont pas les objectifs qui manqueront à Shahbazian pour cette nouvelle saison. Elle voudra d'abord consolider sa place au sein de l'équipe nationale en offrant une bonne performance aux prochains Championnats canadiens qui auront lieu en mai.
Puis, si tout se passe bien, elle pourra se concentrer sur les mondiaux prévus en Espagne au mois d'août, de même que sur les Jeux panaméricains de Santiago, au Chili, à la fin octobre.
Chose certaine, elle assure qu'elle sera de retour plus forte. Parce qu'après tout, à seulement 18 ans, elle sait que le meilleur reste toujours à venir et que toute expérience, même moins agréable, lui sera bénéfique tôt ou tard.
« Ça prend beaucoup de travail, de constance et, bien sûr, de la patience. Le seul chemin pour moi, c'est d'y aller répétition après répétition, chaque jour, pour faire de petits pas et arriver à mon but. Je suis heureuse d'avoir été confrontée à la réalité, car c'est le moment parfait pour tout changer », a-t-elle conclu dans un élan d'optimisme.