Un retour plein de promesses pour René Cournoyer
Ce qu'il peut s'en passer des choses en un an! Pour le gymnaste René Cournoyer, c'est plus précisément un an et deux semaines qui sépareront son opération au genou droit pour réparer des ligaments (croisé antérieur et collatéral externe) et son retour aux Championnats du monde, samedi prochain, à Anvers.
En Belgique, le vétéran de l'équipe masculine canadienne sera accompagné de Félix Dolci, William Émard, Jayson Rampersad et Zachary Clay. Chez les femmes les Québécoises Rose Woo et Aurélie Tran seront de l'équipe canadienne.
Cournoyer a été patient dans sa rééducation et a suivi les consignes à la lettre. Il ne voulait certainement pas être le cordonnier mal chaussé, lui qui poursuit des études en physiothérapie à l'Université de Montréal.
À ses premières compétitions, le gymnaste s'est exercé à certains appareils sans exécuter une sortie en réception, afin de ménager son genou en guérison. Aujourd'hui, il est en pleine santé et c'est avec l'objectif de qualifier l'équipe canadienne masculine pour les Jeux olympiques de Paris qu'il aborde ces mondiaux.
« C'est ce à quoi on aspire. Je crois fortement que nous avons de bonnes chances cette année et peut-être même de nous classer pour la finale en équipe, ce qui n'est jamais arrivé dans l'histoire de la gymnastique masculine du pays. Nous avons une équipe solide et beaucoup plus stable que dans les autres années alors honnêtement, on y croit ! » soutient Cournoyer, qui est âgé de 26 ans.
Les Canadiens devront finir dans les 12 premières équipes pour obtenir leur qualification olympique. L'an dernier, ils s'étaient classés dixièmes. Leurs compatriotes féminines avaient causé la surprise en montant sur la troisième marche du podium, assurant du même coup leur billet parisien.
Les Québécois bien présents
Pour une première fois depuis longtemps, l'équipe canadienne est majoritairement formée d'athlètes québécois. L'Ontarien d'origine Jayson Rampersad s'est ajouté à la liste étant donné qu'il s'est joint au club Laval Excellence.
Cette surreprésentation québécoise s'explique par deux facteurs selon Cournoyer.
« Le premier, c'est que nous avons une excellente fédération au Québec. On soutient énormément nos athlètes par des subventions ou des accommodements en sport-études. C'est beaucoup mieux au Québec que dans les autres provinces et ça fait quelques années que l'on se distingue à ce niveau-là. [...] Juste d'avoir la possibilité de faire les deux (le sport et les études), c'est une chance que n'a pas tout le monde », note celui qui avait été le seul gymnaste masculin à porter les couleurs canadiennes aux Jeux olympiques de Tokyo.
« La deuxième différence, c'est que nous avons des entraîneurs qui commencent à être vraiment expérimentés, qui ont une belle philosophie de la gymnastique et qui sont capables d'appliquer leurs principes. »
René Cournoyer s'entraîne sous la gouverne de Jean-Sébastien Tougas, tandis que Félix Dolci et William Émard sont supervisés par Adrian Balan. À cela s'ajoute de travail de l'ancien entraîneur Patrick Beauchamp qui occupe désormais le poste de directeur des programmes et formation chez Gymnastique Québec.
Les athlètes et leurs entraîneurs sont arrivés à leur pleine maturité en même temps et une synergie s'est créée entre les clubs et la fédération constate avec bonheur le Repentignois qui se réjouit de vivre ces mondiaux 2023 avec ses coéquipiers en qui il a pleinement confiance.
« Avoir une équipe qui s'entraîne pour le même objectif, c'est un aspect d'équipe que je n'avais pas du tout il y a quelques années. Là, je peux en profiter grandement et eux peuvent profiter de mon expérience. »
Il cite en exemple que la veille de l'entrevue accordée à Sportcom, les Canadiens ont passé la soirée à visionner un film pour combattre les effets du décalage horaire.
« C'est une cohésion d'équipe beaucoup plus intéressante que si nous étions chacun de notre côté à perdre notre temps sur notre téléphone. »
La suite s'écrira à compter de samedi prochain.