Même si les prévisions annoncent le contraire, le Canada est sur la bonne voie en ski de fond et pourrait peut-être surprendre aux Jeux de Vancouver. Pierre Harvey le croit. Et s'il y a en un qui c



Même si les prévisions annoncent le contraire, le Canada est sur la bonne voie en ski de fond et pourrait peut-être surprendre aux Jeux de Vancouver. Pierre Harvey le croit. Et s'il y a en un qui connaît bien ce sport, c'est lui.

L'un des deux seuls Canadiens à avoir remporté une épreuve de la Coupe du monde de ski de fond (Ivan Babikov est l'autre), Harvey sait exactement ce qui attend les athlètes canadiens au cours des prochaines semaines. Il en a effet déjà vécu l'aventure olympique au Canada lorsque les Jeux d'hiver de 1988 étaient organisés à Calgary.

« La pression était énorme sur nous (les athlètes canadiens). Mon expérience à Sarajevo en 1984 n'était nullement comparable à celle de Calgary », raconte l'analyste de ski de fond.

« Les journalistes venaient constamment nous poser des questions. Je sais qu'Alex (Harvey, son fils) reçoit présentement de nombreuses demandes d'entrevues et il est en train de revivre ce que j'ai vécu il y a 20 ans. »

Âgé de 21 ans, le fils de celui qui a participé aux Jeux d'hiver (1984 et 1988) et d'été (1976 et 1984) en sera à son baptême olympique à Vancouver. Après avoir terminé sur le podium à deux reprises lors de la saison 2008-09, le jeune Harvey a obtenu des résultats plus modestes lors de la dernière saison de la Coupe du monde. Bien que les attentes ne soient pas trop élevées à son égard en février, il souhaite tout de même faire bonne figure devant les siens. Son père suivra ses performances de près.

« J'ai parlé à Alex pour la dernière fois dimanche dernier, quelques heures après qu'il eut complété une fin de semaine difficile à Canmore, en Alberta. Il s'est classé 62e à l'épreuve du 15 km et 48e au sprint. C'est certain que ce ne sont pas les conditions idéales lorsque l'on se présente aux Jeux », explique Pierre Harvey.

« Je dois admettre que je serai un peu nerveux lorsque viendra le temps d'analyser ses performances à la télévision. En plus du fait de ne pas exercer ce métier à temps plein (une fois aux quatre ans), je vais espérer que mon fils fasse bonne figure et c'est normal. Je suis fier de lui. »

Les hommes seront à surveiller

Dans un sport où des pays nordiques comme la Norvège et la Suède exercent une domination depuis plusieurs années, le Canada a progressivement fait son chemin vers les figures dominantes du ski de fond. Toujours au cours des deux dernières saisons en Coupe du monde, les fondeurs canadiens se sont classés parmi les dix premiers à 15 reprises. Une situation qui surprend Harvey encore aujourd'hui.

« Jamais je n'aurais pensé voir le Canada se hisser dans la catégorie des sérieux prétendants. Spécialement du côté des épreuves de relais et par équipe. Avec des skieurs comme Ivan Babikov, Devon Kershaw, George Grey et Alex, tout est possible », mentionne-t-il.

« De plus, la fédération canadienne a envoyé un de ses employés à Whistler afin d'étudier le parcours, les conditions météorologiques, etc. »

Harvey ne croit pas que les femmes pourront répéter l'exploit qu'elles avaient réalisé à Turin en 2006 alors qu'elles avaient remporté deux médailles olympiques (l'or pour Chandra Crawford au sprint libre sur 1,2 km et l'argent au sprint par équipe - Sara Renner et Beckie Scott). Au cours des quatre dernières années, Scott s'est retirée de la compétition, Crawford a raté presqu'une saison complète en raison d'une blessure et Renner a pris une pause du circuit de la Coupe du monde après avoir donné naissance à une jeune fille en 2008.

Le phénomène McKeever

Une des histoires qui sera à surveiller lors des Jeux de Vancouver est celle de Brian McKeever. Ce dernier est devenu presque aveugle à l'âge de 19 ans en raison d'une maladie et il ne lui reste qu'une vision de 10%. Après avoir remporté plusieurs médailles aux Jeux paralympiques de 2002 et 2006 en biathlon et en ski de fond, McKeever a réussi à se qualifier pour les Olympiques.

« C'est incroyable et impressionnant ce dont il est capable avec une vision réduite. Cela prouve qu'il est un athlète exceptionnel et qu'il mérite de faire partie de l'élite mondiale », explique Harvey.

« Il sera intéressant de voir comment il pourra se débrouiller puisque plusieurs facteurs joueront contre lui. Avec l'aide de son frère Robin qui possède de l'expérience aux Jeux d'hiver, il sera prêt. »