Il a participé plus tôt cette année aux Championnats panaméricains et revient tout juste des Championnats du monde, deux tournois où réussir une bonne performance avait un impact direct dans le processus de sélection olympique. Arrivé à Toronto, il n’était toutefois pas du tout question que l’épéiste Hugues Boisvert-Simard fasse pâle figure devant les siens aux Jeux panaméricains. Le Québécois repartira finalement avec une médaille de bronze à l’épreuve individuelle.

« Je voulais au moins avoir une médaille. C’était le barème minimum », a affirmé Boisvert-Simard, classé au 80e rang mondial.

Après avoir pris le premier rang du tour préliminaire grâce à une fiche de quatre victoires et une défaite en début d’après-midi, c’est cependant une autre couleur de médaille que le bronze l’athlète de Québec avait en tête.

Boisvert-Simard a été freiné en demi-finale par l’Argentin Jose Dominguez, 178e au classement de la Fédération internationale, qu’il avait pourtant battu 5-1 dans son match de poule. « Je suis très déçu. Il m’a déjà battu par le passé, mais moi plus souvent que lui », a-t-il raconté.

En très grande forme, le Québécois a voulu en faire un peu trop sur la piste. « Je me sentais super bien alors je ne voulais pas rester passif. Je voulais créer des choses, mais il a été très patient. Ses contre-attaques en parade-riposte lui ont fait prendre l’avantage », a expliqué Boisvert-Simard.

Tirant de l’arrière 0-3 en début de duel, l’épéiste a connu une meilleure séquence en deuxième et début de troisième période pour revenir dans le match, n’ayant qu’une touche de retard. Boisvert-Simard n’a cependant jamais pu créer l’égalité et s’est incliné 15-11.

« C’est dommage, je suis revenu plusieurs fois à une touche de lui, mais je ne suis jamais parvenu à créer l’égalité, ce qui aurait complètement changé la donne. Il aurait alors fallu que l’Argentin quitte son mode défensif et nous aurions eu un autre match », s’est-il désolé.

« Il a été meilleur en défensive que moi en créativité. Je me suis fait prendre à mon propre jeu », a-t-il poursuivi.
Plus tôt dans la journée, Boisvert-Simard s’était imposé 15-10 en huitième de finale face au Cubain Yunior Reytor, 164e au monde, puis avait vaincu le Colombien John Edison Rodriguez Quevedo, 77e, 15-10 en quart.

« J’avais déjà battu le Colombien aux Championnats du monde l’an dernier. Ç’a été plus serré cette fois-ci, mais j’ai pris une avance dès le début et j’ai bien géré la fin du match. »

S’il avait le choix, Boisvert-Simard préfèrerait évidemment changer de scénario, mais sa médaille des Jeux panaméricains obtiendra tout de même une place d’importance dans son palmarès. « Je suis quand même très satisfait de la compétition. Une médaille c’était le but. On pourrait recommencer le tournoi et je ne me retrouverais pas sur le podium, ou encore, je gagnerais ce match-là…» a-t-il glissé.

Celui qui aura 34 ans le 26 juillet prochain n’est pas prêt d’arrêter. « C’est ce que j’aime faire. Le mode de vie d’un athlète avec l’entraînement et les voyages pour faire des Coupes du monde, ça me plaît beaucoup! » a mentionné celui qui rappelle que le Hongrois Geza Imre, médaillé d’or à l’épée aux Championnats du monde la semaine dernière, est âgé de 40 ans. « Ça donne de l’espoir de pouvoir continuer encore! »

« Ça fait mal » -Maxime Brinck-Croteau

Vice-champion des Amériques en avril dernier, Maxime Brinck-Croteau a été stoppé par le même escrimeur qui l’avait battu pour l’or aux derniers Championnats panaméricains, le Vénézuélien Ruben Limardo Gascon, sixième au classement mondial. Si les deux athlètes s’étaient alors affrontés en finale, ils ont croisé le fer dans le tableau de 16, mardi.

L’Amossois d’origine n’a pas réussi à marquer, s’inclinant par la gênante marque de 15-0. « Il m’a battu deux fois cette saison, et les deux fois, je n’ai pas eu vraiment de chance. La pression a eu un effet dévastateur. C’est rare un 15-0 et ça fait mal » a concédé celui qui a terminé le tournoiau 14e échelon.

« C’était une journée pédagogique », a lancé l’escrimeur qui réside maintenant dans la ville ontarienne de Markham. « J’ai beaucoup appris. Je me suis mis beaucoup de pression puisque nous étions à la maison. Ce sont de gros ajustements à faire, mais c’est bien que ça arrive ici et non aux Jeux olympiques l’été prochain. »

Affronter le médaillé d’or des Jeux de Londres au premier tour éliminatoire était loin de la situation idéale pour l’athlète de 29 ans. Brinck-Croteau ne s’était pas facilité les choses en n’obtenant qu’une victoire en cinq rencontres en poule. « Je n’ai pas eu un bon départ ni le bon état d’âme pour tirer. C’est une mauvaise journée et ça fesse… »

Brinck-Croteau tentera maintenant de se ressaisir en vue du tournoi par équipe qui sera au programme de la journée de vendredi.

Une 16e place pour Hoppe

Chez les femmes, l’épéiste Malinka Hoppe a conclu au 16e échelon après avoir été battue en huitième de finale par la Cubaine Yamirka Rodrigue qui l’a vaincue 15-8.

En poule, la Montréalaise avait obtenu une victoire et quatre défaites.