Impatiente de revoir ces athlètes à Montréal
Triathlon International de Montréal dimanche, 6 août 2017. 17:46 mercredi, 11 déc. 2024. 05:38C’est avec un pincement au cœur que j’ai quitté l’extraordinaire site de compétition du Triathlon international de Montréal après que les hommes de l’élite se soient exécutés avec classe devant nous. J’ai eu l’immense bonheur de travailler avec un de mes animateurs préférés Frédéric Plante pour commenter cet événement d’envergure qui se déroulait dans le Vieux-Port de Montréal. J’ai été très choyée de vivre ce spectacle aux premières loges et je peux vous garantir que j’y serai à nouveau l’année prochaine, et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, je dois parler de ce que les hommes nous ont offert aujourd’hui dans cette épreuve de la Série mondiale. Dès que le coup d’envoi a été donné, il y a eu cette fébrilité dans l’air, ou dans l’eau devrais-je plutôt dire, puisque la portion nage a tout de suite mis la table à la compétition féroce qui allait être menée. On a vu comme à l’habitude le meilleur nageur du circuit, le Slovaque Richard Vargua, mettre la pression sur les autres athlètes. Il voulait créer ce scénario idéal pour lui, puisqu’il savait très bien que s’il pouvait être en mesure de s’échapper avec l’Espagnol Javier Gomez Noya et le Britannique Jonathan Brownlee, il serait peut-être en mesure de percer le top-10.
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C’est d’ailleurs ce scénario qui s’est produit puisque Richard Vargua est sorti le premier de l’eau et tout de suite un groupe d’échappés a pris la fuite lors de la portion vélo avec le vainqueur du jour, Javier Gomez Noya. Je veux parler de l’importance d’être un athlète complet dans le triathlon, car comme le dicton populaire le dit dans ce milieu : « Tu ne peux pas gagner le triathlon à la nage, mais tu peux certainement le perdre ». C’est d’ailleurs ce qui se produit trop souvent avec un homme comme Richard Vargua, car même s’il est si fort à la nage, il n’est pas en mesure de rivaliser à la portion course à pied. J’étais surprise de voir à quel point cela pouvait avoir un impact.
J’ai donc décidé d’appeler l’entraîneur de Triathlon Québec, Kyla Rollinson, et je lui ai demandé pourquoi parfois les meilleurs nageurs avaient de la difficulté à être de bons coureurs? Elle m’a donc expliqué que la nage comme plusieurs le sait déjà, ce n’est pas un sport d’impact contrairement à la course à pied. Cela fait en sorte que leur corps n’est pas habitué à recevoir les impacts causés par la course à pied. C’est donc dire que les nageurs n’utilisent pas leurs jambes autant que les coureurs et il faut savoir que l’impact du pied au sol lors d’une foulée à la course à pied, équivaut à huit fois le poids de leur corps. Alors comment peuvent-ils être complet dans ces trois sports qui sont différents les uns des autres?
Bien entendu, il n’y a pas de surprise de ce côté, car c’est à force de s’exercer et de s’entraîner de façon efficace que les athlètes deviennent des sommités dans chacun de ces sports. Voici ce à quoi ressemble une journée typique d’entraînement pour l’élite mondiale : dès le réveil, avant le déjeuner, ils vont faire une course à pied pour activer le métabolisme. Après le déjeuner, ils vont nager plusieurs mètres, ensuite ils prennent une petite pause et vont au gymnase pour faire de l’entraînement de gainage musculaire. Après, ils dînent et vont au centre de récupération pour faire des séances de chaud et froid en alternance pour accélérer la réparation des tissus musculaires. Finalement, ils vont soit en vélo ou en course à pied tout l’après-midi. Cette recette se répète sept jours par semaine et ils ont une journée de récupération chaque deux ou trois semaines. Seriez-vous capable de maintenir cette rigueur jour après jour, semaine après semaine? C’est la beauté cachée de ces athlètes qui parcourent les quatre coins du monde à la recherche de cette prestigieuse place sur le podium.
Chose certaine, aujourd’hui chez les hommes élites nous avons vu de belles choses, entre autres le Sud-Africain Richard Murray qui a réussi à combler un écart d’une minute à la course à pied pour enlever cruellement le bronze à celui qu’on croyait pratiquement assuré de cette troisième place à un certain moment, Jonathan Brownlee. Nous avons également vu le Norvégien Kristian Blummenfelt prendre conscience qu’il faisait maintenant partie des meilleurs au monde avec un autre podium sur le circuit de la série mondiale. Il s’est accroché avec brio au rythme de Javier Gomez Noya le plus longtemps qu’il a pu, sans aller au-deçà de son régime ce qui est tout à son honneur.
Lorsque je dis que j’ai eu un pincement au cœur de quitter ce merveilleux site de compétition aujourd’hui, c’est en raison de toutes ces émotions qu’ils nous ont fait vivre, ces réussites, ces déceptions, ce travail acharné dans le but d’atteindre un résultat qui s’avère inconnu de tous au réveil. Tous ces athlètes sont des guerriers qui, en prenant leur déjeuner savent que ce sera une journée de dépassement de soi, qu’ils devront être concentrés sur chacune de leurs actions lors des deux prochaines heures de leur journée. C’est ce qui m’inspire de les voir attaquer cette journée de compétition contre leurs rivaux, et ce, dans le plus grand respect les uns envers les autres. Ensuite, pour eux, il est temps de remettre tout dans la valise et sauter dans un avion parfois le soir même pour attaquer la prochaine compétition quelque part dans le monde, laissant derrière eux les forces qu’ils ont déployées dans les rues de Montréal. De mon côté, je leur souhaite à tous ce moment de gloire suprême qui est tant convoité!