WOODSTOCK (PC) - Il est venu pour apprendre. Il repartira avec une médaille d'argent des Jeux du Canada autour du cou. Le jeune lutteur Isaac Chicoine, âgé de 15 ans seulement, réalisait difficilement ce qui lui arrivait à la suite de sa qualification à la finale chez les 68 kilos, jeudi matin.

"J'en ai rêvé (de gagner une médaille)", a-t-il lancé, après avoir célébré sa victoire en courant partout sur la surface de combat.

Chicoine, qui est d'âge cadet, s'est payé en demi-finale le vice-champion de sa catégorie aux derniers championnats canadiens juvéniles, Joey Emanuels de la Colombie-Britannique.

Mais en finale en soirée, il a plié l'échine 3-0 face à l'Ontarien Tyler Marghetis.

"C'est quand même inespéré comme résultat, mais j'ai travaillé fort pour l'obtenir. Ce n'est pas de la chance", a-t-il affirmé.

Un tirailleux

Chicoine, de Saint-Césaire, en Montérégie, pratique la lutte olympique sur une base sérieuse depuis deux ans seulement.

Comme Nicolas Gendron et Joël Perreault, deux autres membres de l'équipe du Québec qui sont également de Saint-Césaire, il a été initié au sport par Dominique Choquette, qui est professeur à l'école secondaire Ostiguy de l'endroit. Choquette agit comme gérant du Québec à London.

"J'ai essayé la lutte parce que j'aime me tirailler avec mes amis", a dit Chicoine.

"Je me tiraillais souvent avec mon père, mais il est rendu trop vieux, a-t-il ajouté en riant. La lutte c'est une affaire de famille chez nous. Ma soeur âgée de 13 ans est aussi une championne."

Le jeune homme fait preuve d'une grande sagesse quand on lui demande s'il a comme objectif de participer un jour aux Jeux olympiques.

"On doit se rendre au pont avant de le traverser, répond-t-il. L'an prochain, je ferai le saut chez les juvéniles, avant d'aller chez les juniors. On verra par la suite."

Perreault amoché

Son concitoyen de Saint-Césaire, Joël Perreault, n'a pas eu de chance en demi-finale chez les 130 kilos.

Le colosse âgé de 17 ans, déjà amoché des combats précédents, a été défait aux points, 3-2, par l'Ontarien Matthew Coffey.

"Je l'avais 'clenché' dans un tournoi à Hamilton dernièrement", a souligné Perreault, qui était le favori de sa catégorie à London.

Finalement, la blessure au genou droit qu'il traîne depuis le mois de février et la coupure à la lèvre qui avait nécessité quatre points de suture mercredi l'ont "tout déconcentré", pour reprendre l'expression qu'il a utilisée. Il a d'ailleurs saigné abondamment pendant le combat.

"Les points ont lâché. Je dois aller me faire recoudre (sic)", a conclu l'Obélix québécois.