J'ai du mal à prononcer les mots "champion du monde"
Amateurs lundi, 21 juil. 2003. 21:32 vendredi, 13 déc. 2024. 16:43
MONTREAL (PC) - Les médaillés d'or canadiens en plongeon Alexandre Despatie et Emilie Heymans ont reçu un accueil délirant, lundi, à l'aéroport de Dorval, à leur retour des championnats du monde aquatiques où il se sont couverts d'or.
Despatie, de Laval, et Heymans, de Saint-Lambert, étaient accompagnés d'une partie du personnel d'entraîneurs de l'équipe canadienne ainsi que de leurs coéquipiers et coéquipières.
On retrouvait notamment la médaillée de bronze au tremplin d'un mètre, Blythe Hartley, originaire de Calgary, qui s'entraîne maintenant au Club Camo, tout comme les nouveaux champions du monde.
"Vous ne pouvez pas savoir à quel point un tel accueil nous touche, a dit Despatie, 18 ans, qui s'est imposé à la tour de 10 mètres. J'ai encore du mal à prononcer les mots 'champion du monde'. Je pense que ça va prendre un peu de temps."
Nettement plus réservée que son coéquipier au sourire éclatant, Heymans en était presque mal à l'aise. Les parents, proches, amis et coéquipiers du club CAMO formaient un groupe d'une centaine de personnes, mais ils hurlaient comme s'ils étaient 10 fois plus nombreux.
"Je ne suis pas habituée à ce genre d'attention, a dit la plongeuse qui portait de jolies lunettes de correction qui ne faisaient qu'accentuer sa réserve. En fait, je trouve ça gênant (grand rire). Je n'extériorise pas mes émotions comme Alexandre", a noté la championne du monde, elle aussi à la tour de 10 mètres.
Pour les parents des têtes couronnées, l'instant était tout aussi particulier.
"Je n'ai parlé à Alexandre qu'une fois depuis sa victoire, précise son père Pierre. C'est un gars, il n'appelle pas souvent."
"Le téléphone sonne à six heures trente du matin tous les jours", a ajouté sa mère Christiane.
"C'est mon petit frère et je l'adore autant que je peux le détester, dit avec humour la soeur d'Alexandre, Anouck, qui est âgé de 20 ans. Je suis très fière de lui."
Si la progression de Despatie était bien réelle depuis quelques années, son paternel réfute l'idée que cette médaille d'or était attendue.
"Ils sont cinq ou six au niveau mondial qui peuvent l'emporter un jour ou l'autre, note son père. En réussisant un excellent dernier plongeon, c'est sûr qu'Alexandre a dérangé, il a provoqué des choses. On savait qu'il pouvait obtenir du succès, mais ça, c'est sa plus importante médaille."
Sentiment partagé par son entraîneur Michel Larouche.
"On aurait refait la finale le lendemain, le résultat aurait pu être inversé, pense Larouche. D'autant plus vrai qu'Alexandre avait raté une semaine d'entraînement et qu'il m'avait dit qu'il ne pensait même pas faire les finales. Je lui a dit qu'il lui restait une semaine et demi pour se préparer et il s'est même servi de la compétition - qu'il a fort mal commencée - pour se motiver.
"J'ai complètement raté mes deux premiers plongeons et je ne sais pas pourquoi, explique le principal intéressé. Le troisième, celui-là, je l'ai 'rentré' correct. J'étais alors plus positif. Mais à la fin, je savais que j'avais besoin d'un gros plongeon pour gagner. Je ne savais pas qui était en tête, parce que je ne regarde jamais le tableau avant la fin, mais je savais que nous étions quatre à être très proches. J'ai tout misé sur le dernier plongeon. C'était ça, ou j'attendais deux ans pour me reprendre. Au championnat du monde, tu ne peux pas faire dans la demi-mesure."
Heymans, 21 ans, s'est retrouvée dans la même situation, elle qui a tenté - et réussi - un double périlleux et demi arrière, carpé, assorti d'une vrille et demie.
"C'est un plongeon difficile, mais j'ai été la première plongeuse au niveau international à le réussir. Pour moi, il est très stable."
"On ne dort plus", a lancé sa mère Marie-Paule, qui l'observait non loin de là.
"Je n'ai pas dormi plus de trois heures par nuit depuis sa victoire", ajoute son père Eric.
Pourtant, Eric et Marie-Paule Heymans sont d'anciens sportifs de haut niveau. En 1976, Marie-Paule Heymans était membre de l'équipe de Belgique d'escrime (fleuret) qui prenait part au JO de Montréal, alors qu'Eric Heymans jouait du soccer de haut calibre.
"Cela n'a jamais été une incidence à faire du sport pour notre fille, précise Eric Heymans. On n'a pas de trophée à la maison. Je crois qu'elle a appris qu'on a fait du sport quand elle l'a lu dans les journaux."
Despatie, de Laval, et Heymans, de Saint-Lambert, étaient accompagnés d'une partie du personnel d'entraîneurs de l'équipe canadienne ainsi que de leurs coéquipiers et coéquipières.
On retrouvait notamment la médaillée de bronze au tremplin d'un mètre, Blythe Hartley, originaire de Calgary, qui s'entraîne maintenant au Club Camo, tout comme les nouveaux champions du monde.
"Vous ne pouvez pas savoir à quel point un tel accueil nous touche, a dit Despatie, 18 ans, qui s'est imposé à la tour de 10 mètres. J'ai encore du mal à prononcer les mots 'champion du monde'. Je pense que ça va prendre un peu de temps."
Nettement plus réservée que son coéquipier au sourire éclatant, Heymans en était presque mal à l'aise. Les parents, proches, amis et coéquipiers du club CAMO formaient un groupe d'une centaine de personnes, mais ils hurlaient comme s'ils étaient 10 fois plus nombreux.
"Je ne suis pas habituée à ce genre d'attention, a dit la plongeuse qui portait de jolies lunettes de correction qui ne faisaient qu'accentuer sa réserve. En fait, je trouve ça gênant (grand rire). Je n'extériorise pas mes émotions comme Alexandre", a noté la championne du monde, elle aussi à la tour de 10 mètres.
Pour les parents des têtes couronnées, l'instant était tout aussi particulier.
"Je n'ai parlé à Alexandre qu'une fois depuis sa victoire, précise son père Pierre. C'est un gars, il n'appelle pas souvent."
"Le téléphone sonne à six heures trente du matin tous les jours", a ajouté sa mère Christiane.
"C'est mon petit frère et je l'adore autant que je peux le détester, dit avec humour la soeur d'Alexandre, Anouck, qui est âgé de 20 ans. Je suis très fière de lui."
Si la progression de Despatie était bien réelle depuis quelques années, son paternel réfute l'idée que cette médaille d'or était attendue.
"Ils sont cinq ou six au niveau mondial qui peuvent l'emporter un jour ou l'autre, note son père. En réussisant un excellent dernier plongeon, c'est sûr qu'Alexandre a dérangé, il a provoqué des choses. On savait qu'il pouvait obtenir du succès, mais ça, c'est sa plus importante médaille."
Sentiment partagé par son entraîneur Michel Larouche.
"On aurait refait la finale le lendemain, le résultat aurait pu être inversé, pense Larouche. D'autant plus vrai qu'Alexandre avait raté une semaine d'entraînement et qu'il m'avait dit qu'il ne pensait même pas faire les finales. Je lui a dit qu'il lui restait une semaine et demi pour se préparer et il s'est même servi de la compétition - qu'il a fort mal commencée - pour se motiver.
"J'ai complètement raté mes deux premiers plongeons et je ne sais pas pourquoi, explique le principal intéressé. Le troisième, celui-là, je l'ai 'rentré' correct. J'étais alors plus positif. Mais à la fin, je savais que j'avais besoin d'un gros plongeon pour gagner. Je ne savais pas qui était en tête, parce que je ne regarde jamais le tableau avant la fin, mais je savais que nous étions quatre à être très proches. J'ai tout misé sur le dernier plongeon. C'était ça, ou j'attendais deux ans pour me reprendre. Au championnat du monde, tu ne peux pas faire dans la demi-mesure."
Heymans, 21 ans, s'est retrouvée dans la même situation, elle qui a tenté - et réussi - un double périlleux et demi arrière, carpé, assorti d'une vrille et demie.
"C'est un plongeon difficile, mais j'ai été la première plongeuse au niveau international à le réussir. Pour moi, il est très stable."
"On ne dort plus", a lancé sa mère Marie-Paule, qui l'observait non loin de là.
"Je n'ai pas dormi plus de trois heures par nuit depuis sa victoire", ajoute son père Eric.
Pourtant, Eric et Marie-Paule Heymans sont d'anciens sportifs de haut niveau. En 1976, Marie-Paule Heymans était membre de l'équipe de Belgique d'escrime (fleuret) qui prenait part au JO de Montréal, alors qu'Eric Heymans jouait du soccer de haut calibre.
"Cela n'a jamais été une incidence à faire du sport pour notre fille, précise Eric Heymans. On n'a pas de trophée à la maison. Je crois qu'elle a appris qu'on a fait du sport quand elle l'a lu dans les journaux."