Montréal (Sportcom) - Le Comité olympique canadien (COC) a créé une certaine surprise mercredi, à Montréal, lors de l'annonce officielle de l'athlète qui porterait l'unifolié à la cérémonie d'ouverture des Jeux panaméricains, le 1er août au stade Juan Pablo Duarte de Santo Domingo.

La chef de mission, Gene Sutton, a annoncé que l'Albertain Jaret Llewellyn, spécialiste du ski nautique, avait été sélectionné par un comité regroupant des membres du COC, des athlètes et des entraîneurs, pour être le porte-drapeau canadien. Il succède donc à la cycliste Tanya Dubnicoff qui avait eu droit à cet honneur en 1999 dans sa ville natale. Llewellyn est détenteur de plusieurs titres de champion du monde et médaillé d'argent aux Jeux de Winnipeg à l'épreuve des sauts.

« C'est gros pour notre sport d'être représenté aux Jeux panaméricains », a souligné Llewellyn, qui participera aux épreuves de figures et de sauts. « Nous pensions avoir des chances pour Athènes, mais ça ne s'est pas concrétisé. Je misais beaucoup là-dessus car je prévoyais mettre un terme à ma carrière après les Jeux olympiques. Porter le drapeau canadien, ça sera une expérience très spéciale pour moi. » Pour le natif de Innisfail, l'opposition viendra principalement de l'équipe américaine.

L'haltérophile Maryse Turcotte, qui avait réalisé sa première grosse performance à l'échelle internationale aux Jeux de Winnipeg, sera à Santo Domingo pour défendre son titre. « Mon sport s'est beaucoup développé en Amérique du Sud depuis les dernières années, explique la sympathique athlète. Quatre des dix meilleures au monde seront présentes. Il y en a peut-être certaines qui vont décider de changer de catégorie à la dernière minute pour faire face des concurrentes moins fortes, mais moi, j'ai décidé de rester chez les moins de 58 kg. »

Même si une médaille d'or ne l'assurera pas de sa place pour les Jeux d'Athènes, Tucotte pourrait marquer de précieux points dans son processus de sélection olympique.

Si les athlètes et le COC mentionnent dans leur slogan qu'ils sont prêts, il en est autrement du comité organisateur des Jeux. Malgré de nombreux retards dans la construction des infrastructures et l'annulation de certaines épreuves, notamment en voile, la délégation canadienne montre son optimisme.

« Pour n'importe quels grands jeux, il y a toujours des plans d'urgence » indique Benoît Séguin, l'assistant-chef de mission de l'équipe canadienne. « Pour les choses que nous pouvons contrôler, nous avons la responsabilité de mettre en place un environnement dans lequel les athlètes seront confortables. Par exemple, le COC apportera ses propres climatiseurs. Notre intention première est de donner aux athlètes la possibilité de performer au maximum lors des Jeux. »

Présent à Montréal pour une rare fois, le chef de direction du COC, Chris Rudge, a fait état des projets qu'il compte mettre en place pour les années à venir. Questionné sur ses récentes déclarations faites à un quotidien torontois à propos d'une plus grande place que compte prendre le COC au Québec, Rudge a apporté quelques précisions sur les raisons de ce nouveau rapprochement.

« Historiquement, le COC a été dominé par des anglophones. Nous devons avoir une plus grande présence au Québec. Il produit la moitié des athlètes canadiens présents aux Jeux d'hiver et ses programmes provinciaux offrent plus aux athlètes et entraîneurs que n'importe quelle autre province. Tous les sports et toutes les provinces peuvent apprendre de ce qui se fait ici. En conséquence, nous devons avoir plus d'employés qui travaillent à notre bureau de Montréal. »

Exemple probant de cette nouvelle approche, l'ex plongeuse Annie Pelletier, qui animait la conférence de presse de mercredi, a été nommée gestionnaire des relations communautaires du COC pas plus tard que la semaine dernière.

Comptant poursuivre la stratégie mise sur pied par son prédécesseur Jim Thompson, décédé subitement le 12 août dernier, Rudge veut viser les plus hauts sommets et voir son organisme plus centré sur les athlètes.

« Nous avons changé notre objectif et maintenant, nous mettons l'accent sur le sport de haut niveau. Ça ne veut pas seulement dire de faire passer les critères de sélection d'un top 16 à un top 12, mais ça veut aussi dire de venir en aide aux athlètes qui ont les meilleures chances avec les ressources que nous avons. Nous avons besoin de meilleures structures pour amasser plus d'argent. Les Jeux de Vancouver seront un catalyseur pour un meilleur financement du sport au pays, j'en suis convaincu. »

On aura peut-être l'occasion de voir les résultats de cette nouvelle mentalité à partir du 2 août prochain.