Haaaa ! Le bel été que je passe ! Tout le monde me parle de la pluie et de la température froide ; pourtant il me semble avoir eu le temps jusqu’à présent de faire toutes les activités prévues au début de mes vacances. Je me faufile entre les averses. Et pour ce qui est du froid, je dois vous avouer que je n’ai jamais été un grand fan des canicules. Une journée à 25 degrés, c’est bien assez. Les fruits et les légumes poussent quand même et notre chandail ne se transforme pas en lavette au moindre mouvement.

Je reviens justement d’une superbe semaine de vacances dans une auberge en forêt. Les météorologues prévoyaient de la pluie et des orages à tous les jours, ce ne fut pas le cas. À peine quelques gouttes éparses sous le gros soleil. Ces retraites quasi-fermées en pleine forêt me font le plus grand bien. Tout le confort moderne… mais perdu dans le bois. Et surtout, pas d’ordinateur ni de téléphone. Voilà pourquoi j’ai été si long à vous réécrire (vous me l’avez bien fait savoir mes amis).

Je tente toujours de soigner cette blessure à ma cheville droite (Coureur vieillissant demande de l’aide). J’ai donc décidé de ne pas courir pendant cette semaine en forêt. « Varie tes sports! Fais autre chose! Cela reposera ta cheville.» m’avez-vous tous écrit. Et bien c’est ce que j’ai tenté de faire. Et vous savez quoi, j’ai constaté que je suis l’homme d’un seul sport. La course à pied. Ce fut pénible de ne pas courir. Je vous explique.

J’ai d’abord décidé de nager dans le superbe et majestueux lac en face de mon chalet. En y regardant bien, c’est à peine si on pouvait apercevoir l’autre rive tellement il était grand. Mais une petite pointe rocheuse se détachait de la rive en face de la petite baie où je me trouvais. Cela représentait une distance de 300 mètres exactement (je l’ai mesuré avec mon GPS). Après un copieux déjeuner, j’ai alors annoncé à ma blonde et mes trois enfants que je voulais m’y rendre en nageant. Tous m’ont regardé d’un air inquiet. Même ma plus jeune de 4 ans ne semblait pas trop comprendre pourquoi papa voulait faire cela. Pour les rassurer, je leur ai demandé de m’escorter. Mon épouse serait dans un canot avec ma plus jeune alors que les deux autres me suivraient avec des kayaks. Le plan était parfait. Si je devais m’arrêter, au lieu de couler, je n’aurais qu’à tendre la main pour m’appuyer sur une des embarcations qui m‘ escortaient , pour me reposer. Je me trouvais brillant.

Ma piscine ronde de banlieusard fait 21 pieds de diamètre. Lorsque je tente de faire des « longueurs », je m’arrête après 3 ou 4 allers-retours. Pas en raison de la fatigue, mais parce que je nage mal. La natation n’est vraiment pas mon fort. La traversée de la petite baie représentait donc 43 traversées de ma piscine. Plus sérieusement, il s’agissait de 12 longueurs de piscine olympique. Et ajoutez à cela le courant et les vagues du lac, vous obtenez le genre de défi que j’aime relever. Un défi facile diront plusieurs, mais pas pour moi qui suis un nageur moyen.

Je vous dis tout de suite que ça s’est bien déroulé. J’ai eu besoin d’un peu plus de 10 minutes pour compléter la traversée. J’avais décidé d’utiliser un style s’apparentant à la brasse (le seul style que j’utilise avec celui du petit chien) pour réaliser mon « exploit ». J’avoue qu’à 2 reprises, j’ai eu à faire une sorte de planche sur le dos pour me mettre en mode économie car c’était par grandes goulées que j’avalais de l’eau en tentant de respirer. Le plus grand danger à gérer fut la rame de ma fille de 4 ans qui voulait absolument aider sa pauvre mère à contrôler le canot. Je suis venu près d’en recevoir quelques coups sur le crâne, ce qui aurait définitivement mis un terme à ma nage matinale.

J’ai ensuite décidé de faire un peu de kayak. Il y en avait beaucoup sur le site, tous disponibles gratuitement. Mais voilà, ça prend un certain sens de l’équilibre pour faire du kayak et ça, je ne l’ai pas. Je l’ai bien compris en venant près de chavirer en tentant simplement de m’assoir dans le divin engin flottant! Cela me permettait au moins de me faire pomper le cœur. C’était justement un des objectifs. Puis, une fois lancé sur les flots, ne surtout pas oublier de pointer le nez de l’embarcation en direction des vagues (il y en avait beaucoup cette journée là) sinon vous risquez d’avoir une surprise. J’ai bien aimé l’expérience, mais l’effort n’était pas suffisamment physique. J’avais d’avantage le goût de pagayer lentement pour observer la nature que de mouliner des bras comme un fou pour faire mon cardio. Le kayak est merveilleux pour se détendre. Mon collègue de la salle des nouvelles, le producteur Luc Lebel, avait eu l’idée de prendre ses vacances au même endroit et au même moment que moi. Je ne lui en veux pas! Il avait amené ses propres kayaks et m’a proposé d’en utiliser un pour découvrir le lac. Cela demeure un des beaux moments de sérénité de mon été. Le lac était une vraie mare d’huile. Un grand moment de paix avec mon ami. C’est la photo accompagnant le texte.

J’ai finalement voulu essayer le vélo de montagne. Là encore, il y en avait plusieurs à la disposition des vacanciers. La dame en charge des activités m’avait gentiment proposé une route à suivre pour ma ballade. Je lui avais expliqué vouloir faire un gros cardio. « Pas de problèmes », me répondit-elle sourire en coin. « Vous serez servi ! ». Elle ajouta une dernière recommandation : « Méfiez-vous des ours noirs. Il y en a beaucoup près des chemins forestiers que vous emprunterez. » Rien pour me rassurer, mais tout pour me faire pédaler plus vite!

La dame avait vu juste. Le parcours montagneux était éprouvant et en plus je devais me battre avec un dérailleur qui ne répondait pas toujours. Si j’éprouvais de la difficulté à gravir certaines portions de la route de terre, c’était tout le contraire pour mon battement cardiaque qui lui s’en donnait à cœur joie! Hooo qu’il gravissait, qu’il gravissait! C’est pantelant et les jambes vidées de leur acide lactique que je revins à mon départ pour remettre le vélo à la dame. C’est seulement sa bonne éducation qu’il lui interdisait de rire de moi. De mon côté , c‘est seulement ma fierté qui m’empêchait de m’effondrer de fatigue à ses pieds. Le pire dans tout ça, c’est que j’y suis retourné le lendemain pour refaire le parcours. Même souffrance avec, en prime, plusieurs crottes d’ours noirs sur le chemin, ou comme diraient sans doute mes confrères français, avec beaucoup de laissées d‘ours noirs dans le chemin. Un petit stress supplémentaire.

Bilan de cette semaine de vacances : rien ne vaut la pratique de mon sport préféré, la course à pied. Je dois vraiment régler mon problème à la cheville. Le temps et le repos n’agissent pas assez vite. Je vais devoir faire appel à des spécialistes. S’ils ne parviennent pas à m’aider, je m’inclinerai alors et m’inscrirai à des cours de kayaks, de natation et de vélo.