MONTRÉAL - Jean-Luc Brassard appelle le Comité olympique canadien (COC) à démontrer plus de transparence et à expliquer ses erreurs du passé quant à l'affaire Marcel Aubut, sans quoi il pourrait remettre sa démission en tant que chef de mission de la délégation canadienne aux Jeux olympiques.

« C’est un honneur de représenter les athlètes comme chef de mission et de pouvoir les aider. Je n’envisage pas de démissionner dans un avenir rapproché, mais si je continue à perdre des contrats, je n’aurai pas le choix à un moment, point de vue financier, pour ne pas me retrouver dans la rue non plus », a mentionné M. Brassard lors d'un entrvue avec RDS.

En entrevue à la radio de Radio-Canada, vendredi matin, Jean-Luc Brassard a également dit qu'il avait pensé à partir « pour ne pas couler avec le navire ».

M. Brassard a souligné qu'il s'agissait d'une question « d'intégrité » et que s'il ne pouvait soutenir ses équipes adéquatement, dont les employés qui ont été affectés par les comportements présumés de M. Aubut, « ce serait un constat d'échec ».

Marcel Aubut, qui était à la tête du COC, a démissionné en septembre après qu'une femme eut porté plainte à son endroit pour harcèlement sexuel. Aucune accusation criminelle n'a jusqu'ici été déposée contre lui, toutefois.

Le mois dernier, le COC a fait savoir qu'il entendait suivre les recommandations d'un rapport sur ses pratiques en milieu de travail réalisé à la suite de l'affaire Marcel Aubut.

Le COC a adopté à l'unanimité la mise en place des huit recommandations suggérées, dont l'amélioration de la politique contre le harcèlement, la formation des employés et la nomination d'une personne chargée de l'administration de la politique.

Or, selon M. Brassard, plusieurs personnes sont restées sur leur faim à la suite de la publication de ce rapport.

« Au cours des quatre dernières années, il y a eu des lumières rouges qui se sont allumées. Ces lumières rouges ont été ignorées, volontairement ou non. Pourquoi ont-elles été ignorées? », a-t-il demandé.

« En laissant le tout flotter dans l'air, c'est ouvert à toutes les rumeurs et ça ne sert personne », a-t-il ajouté.

Bien qu'il ait évoqué la possibilité de démissionner, M. Brassard a tenu à préciser qu'il « espérait ne pas en arriver là » et qu'il préférait d'abord discuter avec la direction du COC.

« Des habits olympiques, j'en ai plein mon garde-robe. Je n'en ai pas besoin d'un autre. J'ai surtout besoin de savoir que j'aurai fait le maximum que je peux faire pour des gens qui sont encore blessés dans cet épisode-là », a-t-il dit à l'animateur Alain Gravel.