Si quelqu'un mesure bien l'ampleur du défi auquel fait face Joannie Rochette, c'est bien Dan Jansen.

Le patineur de vitesse longue piste le plus rapide de son époque a chaussé ses patins et partic



Si quelqu'un mesure bien l'ampleur du défi auquel fait face Joannie Rochette, c'est bien Dan Jansen.

Le patineur de vitesse longue piste le plus rapide de son époque a chaussé ses patins et participé aux compétitions olympiques de Calgary quelques heures seulement après avoir appris que sa grande soeur, Jane, avait perdu sa bataille contre la leucémie.

Vingt-deux ans plus tard, Jenson demeure pensif lorsqu'on lui demande comment on se prépare à aller sur la glace en dépit d'une telle épreuve. Joannie Rochette a appris tout récemment le décès soudain de sa mère, Thérèse.

"C'est une question intéressante, parce que moi, visiblement, je n'en ai pas été capable. Je pensais que je le serais", a noté Jansen en entrevue à La Presse Canadienne.

Lorsque l'Américain, de passage à Vancouver comme commentateur pour NBC Sports, a entendu que la mère de la patineuse artistique était morte subitement dans la nuit de dimanche, il a envoyé un courriel à l'athlète "simplement pour lui laisser savoir qu'il y avait beaucoup d'appuis et de prières à son endroit".

"Pour moi, c'était difficile", a confié Jansen à propos de sa décision de faire la compétition après le décès de sa soeur.

"Je n'étais pas certain que je devais être là. J'étais un peu déchiré, même si je savais que c'était ce que ma soeur voulait, ce que ma famille voulait, ce que je voulais. Mais au fond de moi, j'étais un peu déchiré. C'était ce qui était difficile pour moi", s'est-il souvenu.

Rochette a dû elle aussi peser le pour et le contre avant de prendre sa décision. Et ceux, comme Jansen, qui savent ce que ça prend croient qu'elle devra aller chercher au fond d'elle-même pour passer au travers des compétitions olympiques.

Elle devra miser sur les habiletés de concentration que les athlètes s'entraînent à développer, a soutenu Penny Werthner, une psychologue du sport qui travaille avec les équipes de ski acrobatique et de hockey féminin.

"La plupart d'entre nous n'apprennent pas à contrôler nos pensées de façon efficace", a noté Mme Werthner, professeure à l'Université d'Ottawa.

"Les athlètes qui performent à ce niveau (doivent se concentrer) sur cette habileté qu'ils ont d'apprendre à se dire: "oui, il y a beaucoup de choses qui sont importantes, mais en ce moment, c'est ce qui est important. Et je dois me calmer et me concentrer uniquement (sur la compétition)"", a-t-elle noté.

"Et nous espérons tous que ça fonctionne, mais ce ne sera pas facile", a-t-elle souligné.

Jansen se souvient trop bien de sa bataille crève-coeur menée pour honorer la mémoire de sa soeur aux Jeux de Calgary. Sa famille savait que Jane était mourante, mais cette dernière avait insisté pour que son frère se rende à Calgary pour participer aux compétitions. Elle a rendu l'âme le matin même de sa première compétition, le 500 mètres.

Bien placé pour gagner l'or au 500 et au 1000 mètres, il est tombé rapidement aux deux courses, ses espoirs de monter se le podium s'envolant. Cela lui a pris deux autres Jeux olympiques avant de gagner sa seule médaille, une médaille d'or.