MONTRÉAL - Le Canada fera figure de favori dans plusieurs catégories de poids au tournoi olympique de judo, avec pas moins de trois têtes de série.

Judo Canada a dévoilé la composition de ses équipes olympique et paralympique en vue des Jeux de Rio de Janeiro. Menée par Antoine Valois-Fortier, médaillé de bronze chez les 81 kg aux Jeux de Londres, cette délégation sera également représentée par Catherine Beauchemin-Pinard (57 kg), Antoine Bouchard (66 kg), Ecaterina Guica (52 kg), Arthur Margelidon (73 kg), Sergio Pessoa fils (60 kg), Kyle Reyes (100 kg) et Kelita Zupancic (70 kg).

En parajudo, les représentants canadiens seront Priscilla Gagné (52 kg) et Tony Walby (90 kg). Nicolas Gill est l'entraîneur-chef. Il est secondé par Michel Almeida chez les hommes, Sasha Mehmedovic chez les dames, et d'Andrzej Zadej en parajudo.

Les trois têtes de série canadiennes sont Valois-Fortier (3e), Beauchemin-Pinard (7e) et Zupancic (8e). Gill croit qu'en poussant un peu, le Canada aurait même pu compter cinq têtes de série: Margelidon, 14e au monde et champion panaméricain en titre, ainsi que Reyes, 16e et champion du monde junior 2013, auraient pu se faufiler au sein du top-8 mondial.

«Nous avons préféré mettre l'accent sur l'entraînement, mais ces deux gars-là n'étaient qu'à un résultat de percer le top-8. Ça démontre toute la progression et la profondeur de l'équipe», a souligné Gill.

Pour un, Valois-Fortier n'espère pas seulement défendre sa médaille de bronze acquise à Londres, mais il vise rien de moins que le titre olympique.

«Ça, et le titre mondial», a indiqué l'étudiant en kinésiologie de l'Université du Québec à Montréal. Afin de l'aider dans sa préparation, Gill a fait venir du Japon le gaucher Joichi Hirao.

«Nous trouvions que nous n'avions pas suffisamment de gauchers à la hauteur pour lui offrir une préparation adéquate, a expliqué Gill. Ça venait combler un besoin spécifique dans son entraînement: nous avons identifié ses combats contre des gauchers comme étant l'un de ses points à travailler. Dans sa portion de tableau, il risque de tomber sur le Russe Khazan Khalmurzaev en quarts, un gaucher qui a pratiquement le même gabarit que Joichi.»

Gill n'a d'ailleurs pas tari d'éloges à l'endroit de son équipe, qu'il estime en mesure de faire très belle figure au Brésil.

«Généralement, l'équipe est très jeune, mais elle est très forte. Nous serons à surveiller.»

Par contre, il n'a pas voulu parler d'objectifs précis en ce qui a trait au nombre de médailles que pourraient rapporter ses athlètes.

«On s'engage face à 'À nous le podium' sur certains objectifs, surtout que nous sommes perçus comme un sport avec un potentiel de médailles. Ça c'est au niveau bureaucratique. Mais pour moi, au niveau sportif, je vais évaluer ça match par match. Voir quels athlètes nos judokas ont battus et contre qui ils auront perdu. C'est de cette façon que le constat va être fait. L'objectif est de battre tous ceux qu'ils peuvent battre et espérer qu'ils surprennent ceux qu'ils ne sont pas censés battre!»

«Au final, si les affrontements '50-50' vont en notre faveur, nous aurons de bons résultats.»

Scénario à la Valois-Fortier?

Beauchemin-Pinard, qui participera à 22 ans à ses premiers Jeux olympiques, a remporté l'argent aux Championnats du monde junior en 2013 et le bronze en 2014, en plus d'avoir terminé cinquième des derniers Mondiaux. Les néophytes pourraient voir en elle un scénario à la Valois-Fortier, médaillé "surprise" des Jeux de Londres. Mais pour Gill, elle sera l'une des favorites de la compétition.

«Je vais prendre ça un combat à la fois, a par contre nuancé la passionnée d'arts visuels et de cuisine. Je ne veux pas voir trop loin.»

Zupancic, qui est âgée de 26 ans, estime quant à elle être en mesure de vaincre toutes ses adversaires et de monter sur le podium.

Les Jeux de Rio se dérouleront du 5 au 21 août, mais les judokas seront en activités du 6 au 12, à l'aréna Carioca 2. Les Jeux paralympiques seront quant à eux tenus du 7 au 18 septembre. Les parajudokas fouleront les tatamis du 8 au 10.