Sophia Jensen vogue vers Paris sans pression
Les regards seront tournés vers Katie Vincent lors des Jeux de Paris, alors que l'Ontarienne visera une deuxième médaille olympique et sera la cheffe de file d'une équipe de canoë-kayak sprint alliant la jeunesse à l'expérience.
Trois Québécois feront partie de l'équipe canadienne à Paris. Sophia Jensen, de Chelsea, et Laurent Lavigne, de Trois-Rivières, en seront à leur première participation aux Jeux olympiques, tandis que Pierre-Luc Poulin, de Lac-Beauport, sera de retour après avoir obtenu une 10e place en K-4 500 mètres à Tokyo en 2021.
« Je pense que notre équipe a obtenu de bons résultats aux Mondiaux l'an dernier et à la récente Coupe du monde, a dit le directeur technique de la fédération canadienne de canoë-kayak, Ian Mortimer. Je pense que notre groupe est sur la bonne voie. »
Vincent, de Mississauga, avait remporté le bronze au C-2 500 mètres en compagnie de la Québécoise Laurence Vincent-Lapointe à Tokyo. Elle a répété cette performance en faisant équipe avec la jeune Sloan MacKenzie, de Windsor Junction, en Nouvelle-Écosse, aux Mondiaux l'été dernier en Allemagne. Les deux Canadiennes ont ensuite gagné l'argent en Coupe du monde en Hongrie en mai.
Puis au C-1 200 mètres, Vincent a triomphé à la récente Coupe du monde, tout juste devant Jensen.
Il s'agissait pour Jensen d'une première médaille en Coupe du monde. La céiste âgée de 22 ans est l'étoile montante du programme canadien, elle qui a remporté six titres mondiaux chez les juniors en 2018 et 2019.
« La marche entre le niveau junior et le niveau senior est haute, mais sa récente médaille en Coupe du monde démontre qu'elle continue de progresser, a dit Mortimer. Elle a le potentiel de monter sur le podium (à Paris). »
Lors des Jeux de Tokyo en 2021, Vincent-Lapointe était devenue la première Québécoise depuis Caroline Brunet aux Jeux d'Athènes en 2004 à remporter une médaille lors des épreuves de canoë-kayak sprint.
En plus de sa médaille en C-2 500 mètres avec Vincent, Vincent-Lapointe, maintenant retraitée, avait aussi gagné le bronze en C-1 200 mètres. Ces deux médailles permettaient de relancer le programme canadien de canoë-kayak sprint après une rare exclusion du podium lors des Jeux d'été précédents à Rio, en 2016.
Des Jeux d'Atlanta en 1996 à ceux de Londres en 2012, le Canada avait remporté au moins une médaille dans cette discipline, accumulant en tout 11 médailles, dont une d'or, durant cette période.
Un bel honneur pour Jensen
Heureuse de réaliser un rêve en représentant le Canada aux Jeux olympiques pour une première fois, Jensen ne se met pas de pression sur les épaules pour Paris.
« Je suis encore très jeune et je veux seulement faire de mon mieux », a raconté en français la native de l'Alberta qui a déménagé à Chelsea avec ses parents à l'âge de 10 ans et qui s'entraîne au club Cascades depuis l'âge de 12 ans.
« Le résultat est important, oui, mais je veux simplement faire la meilleure course possible et être heureuse de ce que je fais », a-t-elle ajouté.
Jensen aura fort à faire pour vaincre Vincent au C-1 200 mètres à Paris, mais elle est heureuse d'avoir la vétérane de 28 ans à ses côtés.
« Je crois qu'elle est la meilleure au monde en ce moment, a affirmé Jensen. Elle me force à me dépasser et c'est amusant de lutter avec elle. »
Pour leur part, Lavigne et Poulin feront équipe avec les Ontariens Simon McTavish, d'Oakville, et Nick Matveev, de North York, au K-4 500 mètres.
Lavigne est le petit nouveau du groupe, alors que Poulin, McTavish et Matveev avaient fait équipe à Tokyo avec le vétéran Mark De Jonge, qui a depuis accroché sa pagaie.
Le quatuor a terminé en neuvième position à la Coupe du monde en Hongrie le mois dernier.
Outre Jensen et Vincent, Michelle Russell représente possiblement l'autre meilleur espoir de médaille canadienne à Paris. Russell, de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, a terminé en quatrième place au K-1 500 mètres en Hongrie le mois dernier.
Connor Fitzpatrick, de Dartmouth, représentera le Canada au C-1 1000 mètres. Toshka Besharah-Hrebacka, d'Ottawa, Natalie Davison, de Manotick, en Ontario, Riley Melanson, de Dartmouth, et Courtney Stott, de Pickering, en Ontario, feront équipe au K-4 500 mètres chez les dames.