TORONTO - Émilie Fournel n'a pu obtenir son doublé en kayak puisqu'elle a abouti au pied du podium en K-2 500 mètres en compagnie de sa coéquipière Hannah Vaughan, mardi matin, au Centre panaméricain de Welland.

Les Canadiennes ont complété la distance en une minute et 50,787 secondes, concédant seulement 52 millièmes de seconde à l'embarcation mexicaine de Karina Alanis et Maricela Montemayor, médaillées de bronze. Cuba l'a emporté en 1:48;653, devant l'Argentine en 1:49,485.

« Je l'ai encore sur l'estomac. Plus j'y pense, plus je trouve ça crève-coeur parce qu'on a perdu par à peine un battement de cil - ce n'est même pas un coup de rame, a admis Fournel. C'est vraiment décevant.

« Ça fait d'autant plus mal après notre course de samedi (où elle a gagné l'or en K-4 500m), parce que nous étions vraiment sur un "high", a-t-elle indiqué. Nous voulions continuer sur cette lancée. »

Dame Nature ne l'entendait toutefois pas de cette façon-là. Les conditions qui prévalaient au bassin n'étaient pas idéales puisqu'une pluie soutenue ainsi qu'un léger vent de face le balayait. Outre les conditions, le manque de préparation pourrait expliquer ce résultat, selon l'olympienne des Jeux de Pékin en 2008 et de Londres en 2012.

« Notre plan de course, c'était le même qu'en K-4 parce que nous n'avions pas vraiment eu de temps de préparation pour le K-2, donc nous étions un peu sur le pilote automatique, a expliqué Fournel. Ça nous a peut-être joué un tour, parce que nous aurions peut-être d connaître un départ un peu plus rapide. Mais avec des "si", on pourrait s'en parler pendant longtemps. Nous avons vraiment tout donné pour remonter et, à la fin, il nous manquait à peine une fraction de seconde. »

C'est la première fois en cinq épreuves en carrière aux Jeux panaméricains qu'elle ne termine pas sur le podium, après avoir notamment décroché l'or en K-4 500m et l'argent en K-2 500m aux Jeux panaméricains de Santo Domingo en 2003. Fournel a d'ailleurs admis qu'elle s'était mise beaucoup de pression sur les épaules pour cette épreuve.

« J'avais le podium en tête à 100 pour cent, et je pense que c'est ce qui rend cette performance si difficile à avaler, a expliqué celle dont le père, Jean, a participé aux Jeux olympiques de Montréal en kayak en 1976. La différence entre une bonne course et une mauvaise course est tellement minime, et ç'a juste tombé que c'était nous, cette fois-ci, qui étions du mauvais côté. »

La Montréalaise, âgée de 28 ans, a choisi de délaisser temporairement le K-1 500m, où elle avait obtenu la médaille d'argent aux Jeux panaméricains de Guadalajara en 2011, afin de se concentrer spécifiquement sur les épreuves de K-4 et K-2 500m.

« Cette année, j'ai vraiment laissé le K-1 de côté pour me concentrer à ramer avec les filles, parce que justement c'est une année importante pour nous. Il faut qu'on qualifie le K-4 pour les Jeux olympiques de Rio en 2016 », a martelé Fournel.

Si les Canadiennes parviennent à le qualifier pour les Jeux de Rio lors des mondiaux de canoë-kayak à Milan à la mi-août, alors Fournel a indiqué qu'elle travaillerait sur un retour en K-1 500m, son épreuve de prédilection. Pour l'instant, elle compte tirer des leçons des résultats obtenus dans la Ville reine.

« Je quitte les Jeux panaméricains en me disant que nous allons dans la bonne direction, a-t-elle résumé. Quand on met tous nos oeufs dans le même panier et qu'on prend vraiment le temps de se préparer, alors ça fonctionne. Si on peut refaire la même chose dans six semaines aux mondiaux, alors ça augure bien pour les Jeux de Rio. »

Un peu plus tard en matinée, la Trifluvienne Laurence Vincent-Lapointe s'est signalée en remportant l'or au C-1 200m. Le chrono de 49,685 secondes de l'athlète de 23 ans lui a permis de devancer au fil d'arrivée l'Équatorienne Anggie Avegno Salazar (51,998) et la Brésilienne Valdenice Conceicao Do Nascimento (53,143). Vincent-Lapointe participait à ses premiers Jeux panaméricains en carrière.