Teddy Riner effectuera son retour à la compétition à Montréal
Judo jeudi, 27 juin 2019. 12:01 vendredi, 13 déc. 2024. 14:09Teddy Riner a choisi le Grand Prix de Montréal la semaine prochaine pour renouer avec la compétition dans la catégorie des plus de 100 kg. Quelques jours avant son premier passage en sol canadien, l’enthousiasme a gagné le judoka.
« Après pratiquement un an et demi sans compétition, le temps commence à être long! Mais, c’était un choix, gérer ma carrière pour durer et atteindre mon objectif d’une troisième médaille d’or à Tokyo. Il faut savoir être patient, accepter, on apprend à s’économiser et à ne pas brûler les étapes. Et là, je crois que l’heure est venue. J’ai besoin de savoir où j’en suis. C’est la reprise et je suis ravi de la faire au Canada, à l’occasion du Grand Prix de Montréal, qui présente de nombreux atouts sur le plan sportif, et bien sûr, au niveau du calendrier. »
« C’est aussi la première fois que je mettrai les pieds au Canada. On me dit que ce pays est magnifique, que la ville de Montréal est très agréable à vivre et que les Canadiens sont très accueillants. J’ai hâte, même si je sais que l’heure ne sera pas au tourisme, je suis heureux que cela se passe là-bas », a partagé le double champion olympique.
Si la réputation du Français n’est plus à faire dans le monde du judo, la vedette européenne saura sans doute en ébahir plus d’un lors cette prestigieuse compétition en sol canadien, qui sera présentée à l’aréna Maurice-Richard du 5 au 7 juillet.
« C’est le plus grand judoka de l’histoire et de loin. Il est 10 fois champion du monde. Il est une star au-delà de son sport. Montréal marque son retour à la compétition après environ 18 mois d’absence. Pour notre premier Grand Prix à Montréal, avoir un athlète de cette trempe, c’est un cadeau tombé du ciel », a fait savoir Nicolas Gill, directeur général et directeur haute performance de Judo Canada.
À l’origine, Riner devait reprendre la compétition ce printemps, mais une blessure l’a tenu à l’écart des tatamis un peu plus longtemps. Son dernier résultat remonte à novembre 2017, quand il remporte son dixième titre de champion du monde à Marrakech.
Comme il n’y a pas beaucoup de tournois internationaux en mai et juin au calendrier, le Grand Prix de Montréal tombe donc à pic pour le détenteur d’une trentaine de médailles d’or sur la scène internationale. L’événement sera d’ailleurs le premier du circuit du Grand Prix de la période estivale.
« Nous sommes bien positionnés avant les Championnats du monde, compétition qu’il souhaite remporter, je pense, a expliqué Gill. Quand nous avons choisi notre date au calendrier, nous voulions que l’événement soit bien placé pour la préparation de nos athlètes en vue des mondiaux, mais aussi parce que nous savions que ça pouvait attirer de gros noms. Le déplacement Paris-Montréal se fait bien et le fait que nous sommes dans un contexte francophone a aussi favorisé sa venue. »
Un exemple pour la jeunesse
Le colosse de 2,03 mètres a déjà en poche deux titres de champion olympique acquis à Londres, en 2012, et à Rio, en 2016, de même qu’une médaille de bronze récoltée à Pékin, en 2008.
L’athlète de 30 ans n’a toutefois pas dit son dernier mot. Riner se prépare maintenant en vue de Tokyo 2020, où il espère mettre la main sur sa troisième médaille d’or. Le judoka né à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, atteindrait ainsi le record du Japonais Tadahiro Nomura, triple champion olympique (1996, 2000 et 2004) chez les -60 kg. Celui qui a reçu son sixième dan cet hiver souhaite poursuivre sa prolifique carrière jusqu’aux Jeux olympiques de Paris en 2024 et conserver sa place parmi les étoiles de son sport.
Pour Nicolas Gill, il ne fait aucun doute que la présence de Riner sera très instructive pour les jeunes et moins jeunes judokas canadiens qui seront présents lors de cette compétition, qui sert également de sélection pour les Jeux olympiques de Tokyo.
« Il est très sérieux, méthodique et professionnel dans son approche. Il ne sous-estime pas son adversaire et ne fait aucun compromis dans sa préparation même s’il est 10 fois champion du monde. Les jeunes qui pourront le côtoyer ou l’observer des estrades en tireront de précieux apprentissages », a conclu le directeur général et directeur haute performance de Judo Canada.