GUADALAJARA, Mexique - Le judo canadien va de mieux en mieux à l'échelle internationale. Et Nicolas Gill, à titre d'entraîneur maintenant, continue de veiller à ce que cette progression se poursuive d'ici les Jeux olympiques de 2012.

Les Jeux panaméricains, qui se déroulent actuellement à Guadalajara, constituent une étape importante en ce sens, même s'ils ne fournissent aucune possibilité de récolter des points dans le cadre du processus de qualification olympique, qui a commencé le 1er mai 2010 et se terminera le 30 avril 2012.

« L'une des raisons pour lesquelles on a amené notre groupe principal d'athlètes ici, c'est pour préparer nos athlètes aux Jeux olympiques de Londres », a souligné Gill à quelques heures du début des épreuves de judo, qui se dérouleront de mercredi à samedi. « Des athlètes comme Joliane Melançon, Kelita Zupancic, Antoine Valois-Fortier et Alexandre Émond n'ont jamais participé à des Jeux panam ou des Jeux olympiques. C'est important pour des jeunes de vivre ça au moins une fois afin que l'an prochain, ils soient plus familiers avec les gens qui gravitent autour d'eux et toute la logistique qui accompagne des grands jeux du genre.

« C'est très différent de notre routine habituelle de compétition, où c'est beaucoup plus intime qu'à des grands jeux. Ceux-ci peuvent être un peu déconcertants pour un jeune. »

Malgré la relative inexpérience de certains, Gill estime que sept à huit des 11 judokas canadiens invités au Mexique sont aptes à remporter une médaille à ces Jeux panam. Il s'agit de Melançon, une Blainvilloise de 25 ans, Zupancic, une Ontarienne de 21 ans établie à Montréal, Valois-Fortier, un Montréalais de 21 ans, ainsi que les vétérans Catherine Roberge, Frazer Will, Sasha Mehmedovic et Nicholas Tritton. Émond sera dans la course lui aussi... s'il s'avère suffisamment en forme pour se battre.

« Il aurait normalement été une de nos meilleures chances de médaille, mais il a subi une blessure la semaine dernière et sa participation est compromise », a indiqué Gill, qui pilote l'équipe canadienne en compagnie de Marie-Hélène Chisholm. « Ça va probablement se décider à l'échauffement, avant la compétition. »

Gill est par ailleurs optimiste que le Canada sera en mesure de déléguer, aux JO de Londres, un ou deux judokas de plus qu'à Pékin ou Athènes.

« Il y a encore plusieurs tournois importants à disputer avant que ce soit chose faite, mais si tout se terminait aujourd'hui, on aurait une équipe de huit. C'est très bon compte tenu des règles en vigueur », a indiqué celui qui a remporté deux des quatre médailles olympiques de l'histoire du judo canadien - l'argent en 2000, à Sydney, et le bronze en 1992, à Barcelone. « Mais ce sera dur pour les huit de maintenir leur classement actuel. Il y a quelques blessés et quelques-uns sont vraiment à la limite, ils occupent les dernières places disponibles actuellement.

« Je m'attends à une équipe de sept. C'est assez réaliste et on espère qu'il y en aura quand même huit, a ajouté Gill. Au bout du compte, ça devrait se jouer à la fin avril pour nos athlètes, à l'occasion des Championnats panaméricains qui seront disputés à Montréal. »

Cette augmentation du nombre de judokas de niveau olympique est attribuable à un meilleur encadrement, qui profite aux membres de l'équipe nationale, mais aussi aux adolescents qui démontrent un bon potentiel.

« On était un peu laissés à nous-mêmes à mon époque. Il y avait très peu de support de la fédération. C'était monnaie courante que je voyage seul, sans entraîneur, sans physiothérapeute et à mes frais. Présentement, nos meilleurs sont encadrés comme ils se doivent, a expliqué Gill. Évidemment, le financement du gouvernement a augmenté de beaucoup et quand on a de plus grands moyens financiers, ça aide à s'organiser.

« Et à mon époque, il n'y avait aucun programme pour les jeunes, pas de compétitions internationales ou de camps nationaux. Présentement, il y a des opportunités pour les jeunes de voyager à l'extérieur du pays, de se regrouper quelque part au Canada pour faire des camps à partir de l'âge de 14 ou 15 ans, a ajouté l'entraîneur de 39 ans. Les finances ne permettent pas de rendre ça parfait du jour au lendemain, mais les choses progressent d'année en année. »