ATHENES (AFP) - Le président honoraire de la Fédération grecque d'athlétisme (Segas), Georges Katsibardis, a renoncé à son titre pour protester contre le blanchiment des sprinteurs grecs Costas Kenteris et Ekaterini Thanou accusés de violations des règles antidopage, a-t-il indiqué mardi.

M. Katsirbadis, nommé président honoraire il y a un an et demi, après deux élections successives à la présidence de la Segas en 1984 et 1987, a fait part de cette décision dans une lettre adressée lundi à la fédération, trois jours après la décision de la commission de discipline de la fédération grecque.

"Je considère que toute la manière dont a été gérée cette affaire n'est pas conforme avec les principes et les valeurs de l'athlétisme et de l'olympisme, et qu'elle envoie un mauvais message à la jeunesse" a-t-il affirmé à l'AFP.

Il a déploré que la décision de la Segas ait marqué "un recul sur les efforts déployés par le mouvement sportif en Grèce contre le dopage et pour le sport propre".

"Nous avions ouvert la voie en 1985, en retirant neuf athlètes grecs sur lesquels pesaient des soupçons avant les Championnats d'Europe d'athlétisme en salle à Athènes, à l'époque, l'actuel président de la Segas, Vassilis Sevastis, avait soutenu cet effort", a-t-il ajouté.

Idoles des Grecs depuis leurs titres respectifs de champion olympique du 200 m et vice-championne olympique du 100 m en 2000 à Sydney, Kenteris et Thanou s'étaient retirés des Jeux d'Athènes après ne pas s'être présentés à un contrôle antidopage inopiné au village olympique à la veille de la cérémonie d'ouverture, le 12 août.

La commission de discipline, qui jugeait cette affaire ainsi que des accusations pour une absence à des contrôles antidopage les 27 et 28 juillet derniers à Tel Aviv, puis les 10 et 11 août à Chicago (Etats-Unis), a innocenté les deux sprinteurs, et suspendu pour quatre ans leur ex-entraîneur Christos Tzékos pour ne pas les avoir informés.

Kenteris, 31 ans, et Thanou, 30 ans, qui ont toujours clamé leur innocence, risquaient une suspension pouvant aller jusqu'à deux ans, ce qui aurait signifié la fin effective de leur carrière.

La Fédération internationale (IAAF) s'était dit "suprise" vendredi de la décision. L'Agence mondiale antidopage (AMA) a indiqué lundi qu'elle était prête à interjeter appel devant le Tribunal arbitral du sport, si l'IAAF ne le faisait pas.