C’est moi sur cette photo. Un simple coup d’œil vous fait comprendre qu’il faisait froid cette journée là. Je ne revenais pas du pôle nord, de Sibérie ou de l’ascension de l’Everest. Je venais simplement de terminer mon petit jogging quotidien. Les gens m’ayant aperçu ont sans doute cru voir l’abominable homme des neiges. C’est vrai qu’il fallait être un peu fou pour courir à 34 degrés celsius sous zéro (-46 avec les vents).

Cette photo a été prise par mon épouse l’hiver dernier, à La Corne, en Abitibi. Nous avions passé la période des fêtes chez mon beau-frère, Normand. Celui- là même qui dirige la Forêt Ornithologique St-Benoît dont je vous ai déjà parlé dans un billet précédent. (Le trésor du Roy de la montagne). J’avais pris toutes les précautions nécessaires pour m’assurer de courir confortablement malgré le froid cinglant.

Cette image est d’actualité puisque l’hiver est bien installé au Québec et vous êtes nombreux à m’écrire pour me demander conseil sur la course hivernale. Est-ce dangereux de courir dans le froid? Vais-je être capable de respirer? Vais-je me geler les poumons? À toutes ces questions, je réponds non… mais attention, il faut prendre quelques précautions toutefois.

D’abord, assurez-vous que vous n’avez pas de problèmes de santé. Si vous souffrez d’asthme par exemple, vous pouvez éprouver de sérieuses difficultés à respirer. Idem pour les personnes présentant des risques cardiaques ou cardiovasculaires. En cas de doute sur votre état de santé, il vaut mieux s’abstenir, attendre une période plus chaude ou tout simplement consulter un médecin.

Ensuite, cela vous semblera une évidence mais il vaut mieux se le répéter, le plus important lorsqu’on court par temps froid, c’est de bien se vêtir. Vous devez porter plusieurs couches de vêtements plutôt qu’un chandail épais et une lourde veste. Favorisez également les textiles qui respirent mieux que le synthétique. Rien de plus terrible que de courir au froid avec des vêtements rendus humides par la sueur. Et n’allez surtout pas trop vous habiller. Il est normal d’avoir un peu froid lors des premières minutes de votre course, mais vous vous réchaufferez rapidement.

Il faut se rappeler également que c’est par la tête , les mains et les pieds que le corps perd le plus de sa chaleur. Portez une tuque ou un passe-montagne et des gants. Les boutiques de courses en offrent un large éventail. Faites également attention aux engelures cutanées. Une bonne crème barrière peut être appliquée sur le visage. À la limite, une mince couche de vaseline fera l’affaire.

Le choix des chaussures est primordial. Personnellement, lorsque la chaussée est glacée, j’utilise les Gel Artic 2 de ASICS. Elles sont munies de petits crampons de métal qui augmentent la friction sur la glace et évitent de glisser. De plus, ils ont l’avantage d’être hydrofuges, donc à l’épreuve de l’eau. C’est bien pratique quand on court dans de la belle « slush »! Évidemment, vous pouvez toujours utiliser vos chaussures d’été à semelles ordinaires, mais vous devrez sans doute diminuer votre foulée et votre rythme.

Si votre parcours consiste en un aller-retour, partez face au vent. Le retour sera plus facile avec le vent de dos et vous risquez moins d’attraper froid. Le mieux demeure cependant de courir sur un parcours en boucle. Vous ne serez jamais bien loin de votre lieu de départ et vous pourrez vous y arrêter si vous avez froid.

Vos yeux maintenant. Le vent froid peut causer un larmoiement. Protégez-les avec de bonnes lunettes soleil. Choisissez une paire à large lentille ayant été traitée pour éviter la condensation. Celles que je porte? Les Gazelle ClimaCool Pro d’Adidas.

Soyez toujours visible. Le soleil se couche tôt en hiver. Attachez des bandes réfléchissantes à vos bras. Il n’est pas rare de devoir partager le peu d’asphalte des rues de votre quartier avec les automobilistes.

Enfin, ce n’est pas parce qu’il fait froid que vous devez oublier de vous hydrater lors de vos longues sorties. Si l’eau ou la boisson de votre bouteille est à la température de la pièce, vous devrez courir longtemps avant qu’elle ne vous gèle entre les mains! Ne craignez rien. Mais puisqu’il fait froid, l’hydratation est beaucoup plus facile. Vous transpirez moins lorsqu’il fait froid. Ne buvez donc pas autant qu’en été car cela pourrait, en cas extrême, vous faire souffrir d’hyponatrémie.

Si vous suivez ces simples conseils, vous prendrez plaisir à courir dans le froid. Pour vous en persuader, venez voir les participants du programme d’entraînement d’endurance, Team In Training, dont je suis le porte-parole québécois. À tous les samedis matin, ils sont plusieurs à courir dans les rues de Montréal pour poursuivre leur entraînement. Vous verrez des gens souriants et heureux de prendre l’air.

Je le sais, car je suis l’un d’eux.