AP) - Le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) se montre très critique à propos de la liste 2005 des substances et procédés dopants adoptée le 21 septembre 2004 par le Comité exécutif de l'Agence mondial antidopage (AMA).

Le CPLD s'émeut que la liste perpétue la distinction entre les substances interdites à la fois en et hors compétition et celles qui sont interdites en compétition seulement.

"Ainsi, un sportif ne peut pas faire l'objet de sanctions sportives lorsqu'il consomme hors compétition des stimulants (cocaïne, amphétamines, par exemple), des narcotiques (méthadone ou morphine par exemple), des cannabinoïdes ou des corticoïdes", s'inquiète le CPLD, après avoir minutieusement examiné lors d'une séance de travail tenue lundi, la liste adoptée par l'AMA.

"Depuis plusieurs années, la liste des substances et procédés dopants applicable en France reprend celle de l'AMA. Les décisions prises par cette agence ont donc des conséquences importantes sur la lutte contre le dopage dans notre pays", souligne le communiqué du CPLD, qui "regrette que les positions françaises n'aient pas toutes été retenues". Autorité administrative indépendante créée en 1999, le CPLD a notamment pour mission de définir la politique de prévention du dopage et d'ouvrir des actions disciplinaires à l'encontre des sportifs ayant contrevenu à la réglementation relative au dopage. L'AMA est chargée de gérer la lutte antidopage au niveau mondial.

Après analyse de cette liste, le CPLD "regrette également" l'assouplissement des règles relatives à la prise de médicaments contenant des corticoïdes. "En 2005, l'usage de pommade contenant des corticoïdes ne sera pas interdit. Pourtant, les pommades dont les effets dopants restent limités, peuvent être utilisées comme alibi et servir à masquer des injections de corticoïdes par voie générale, pour laquelle l'effet dopant est certain", écrit l'organisme français.

Le CPLD "déplore enfin que, par rapport à 2004, cinq sports aient demandé et obtenu que l'utilisation d'alcool ne soit plus interdite et sanctionnée". Ces sports sont la gymnastique, la lutte, le roller-skating, le triathlon et le football. Concernant le football, l'autorité française s'inquiète que ce sport "ne figure plus dans la liste des sports pour lesquels les bêtabloquants sont interdits" en rappelant que normalement "le code mondial antidopage ne prévoit pas la possibilité pour les fédérations internationales d'assouplir la liste des produits applicables à leur sport, mais seulement de la durcir".

Très critique, le CPLD n'en est pas moins prompt à souligner les "avancées" surgies de cette liste. "Le CPLD se félicite de l'interdiction en et hors compétition des bêta2-agonistes contenus en particulier dans les médicaments contre l'asthme et celle des perfusions intraveineuses, aujourd'hui souvent réalisées dans des conditions sanitaires inquiétantes", écrit-il.

Il relève également "avec satisfaction que l'interdiction des agents anti-oestrogènes, dont l'utilisation accompagne généralement la prise de stéroïdes anabolisants, n'est plus limitée aux seuls sportifs de sexe masculin".