L’année où j’ai couru ma ville
Course à pied samedi, 30 déc. 2017. 10:01 samedi, 14 déc. 2024. 11:41Je me demandais bien quoi vous écrire pour ma dernière chronique de l’année. J’avais eu l’idée d’un conte du temps des fêtes, mais j’ai finalement décidé de vous raconter une histoire vraie. Celle d’un gars qui s’était lancé un petit défi au début de 2017 et qui a réussi à le relever. C’est de moi dont je parle ici!
Lorsque vient le temps de prendre des résolutions à l’amorce d’une nouvelle année, je pense toujours à la course à pied et à une manière de me motiver à continuer de courir. J’aime associer ce sport que j’aime tant et que je pratique depuis plus de vingt ans aux journées à venir.
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2017 marquait le 350e anniversaire de la ville où je réside, La Prairie, sur la Rive-Sud de Montréal. J’y demeure depuis tellement d’années que j’avais l’impression d’avoir fait le tour de toutes ses routes, rues et chemins. Mais comment pouvais-je en être certain?
En m’assurant vraiment que ce soit le cas, tout simplement. Ainsi, dès le premier janvier 2017, je me suis mis à l’ouvrage : courir dans chacune des rues de ma municipalité, à l’exception des autoroutes, en ayant ma résidence comme point de départ et de retour obligatoire. Voilà où résidait le défi réel!
J’aurais très bien pu prendre ma voiture pour aller me stationner sur une rue éloignée et courir dans ce coin avant de revenir chez moi par le même moyen de transport. Mais cela aurait été trop facile. Après tout, un défi doit en imposer un peu non?
La Prairie est une ville où habitent un peu plus de 24 000 personnes. Elle s’étire majestueusement le long du fleuve St-Laurent entre Candiac et Brossard. Le secteur le plus ancien de La Prairie fait partie du répertoire culturel du Québec. Aux portions urbaines de son territoire s’ajoute une vaste section de terres agricoles fertiles.
J’ai utilisé les premiers mois de l’année pour régler le cas des rues de mon quartier. J’avais mis la main sur une carte de la ville et, au retour de mes sorties de courses, je m’empressais de surligner mes parcours à l’aide d’un crayon mauve bien visible. C’était génial de pouvoir ainsi contempler ma progression. Un peu comme un chasseur qui admire ses trophées de chasse. Je me disais alors que quelques semaines seulement seraient nécessaires pour compléter mon « tour de ville ».
J’avais tout faux! L’éloignement allait rapidement devenir mon pire ennemi. Car il faut bien comprendre que pour courir sur les rues situées dans un rayon de seulement cinq kilomètres de chez moi, je devais nécessairement en parcourir le double pour partir et revenir.
Il m’arrivait de jogger une quinzaine de kilomètres pour simplement aller faire un passage d’une centaine de mètres sur une lointaine petite rue cul-de-sac. Beaucoup d’effort pour une maigre récolte. Le court trait de crayon que je traçais sur ma carte au retour me faisait souvent dire « Tout ça pour ça! ».
Et la portion agricole! Si vous jetez un coup d’œil à une carte de La Prairie, vous verrez (malheureusement pas sur la photo qui coiffe cette chronique) qu’une large portion s’étirant vers le sud, en direction de Saint-Jean-Sur-Richelieu, est réservée à la culture. Je n’avais pas le choix, je devais y courir en passant par la route 104 ou des routes plus intimes comme le Chemin de la bataille. À chaque fois, cela représentait plus d’un demi-marathon. Pas toujours facile à glisser dans un horaire de semaine!
Il y a quelques jours, au début du mois de décembre, j’ai pourtant parcouru les derniers mètres de mon défi. La minuscule rue de la Glacière qui se camouflait, discrète, derrière des bâtiments du Vieux La Prairie. Même pas asphaltée, comme pour indiquer qu’elle est sans importance.
Pour moi cependant, elle était là plus belle des rues de ma ville, car c’est sur cet ancien chemin que j’ai finalement pu dire mission accomplie. Au total, plusieurs centaines de kilomètres et des dizaines de sorties de course auront été nécessaires pour fouler l’entièreté du sol carrossable de mon patelin.
Je vous raconte tout cela, mais vous en faites ce que vous voulez! C’est juste qu’une histoire vraie, c’est parfois mieux qu’un conte. C’est surtout une manière, ma manière, de tenter d’en inspirer d’autres à se mettre en forme en se lançant des défis personnels.
Avec la nouvelle année qui débute, vous serez très nombreux à vous en promettre de ces défis, à vouloir mieux manger, perdre du poids, bref, à adopter un rythme de vie plus sain.
Trouver votre résolution, c’est la partie la plus facile. La tenir, alors là, c’est souvent ici que ça flanche. Pourtant, jetez un coup d’œil à votre horaire et demandez-vous s’il vous est véritablement impossible de trouver une vingtaine de minutes par jour pour penser à vous! Vingt minutes à bouger. C’est tout ce dont vous avez besoin pour réaliser de grandes choses au bout d’une année.
En 2018, je vous souhaite de la motivation. C’est le plus beau des cadeaux. Grâce à celui-ci, vous serez capable de réaliser vos défis.
Je termine cette dernière chronique en vous remerciant pour votre lecture fidèle et vos commentaires.
Je me tourne déjà vers la nouvelle année. Mon prochain défi? Probablement cette belle carte du Canada que je viens d’accrocher au mur. En partant de La Praire et en accumulant mes kilomètres de course, jusqu’où vais-je pouvoir surligner la route transcanadienne vers l’ouest? Vancouver n’est qu’à 3600 kilomètres!