L’autre Forrest Gump
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:44 lundi, 10 févr. 2014. 06:52Plusieurs disent de lui qu’il est le vrai Forrest Gump, ce personnage célèbre interprété par Tom Hanks dans le film du même nom de 1994, et qui aimait courir très très longtemps. Lui préfère qu’on l’appelle « The Flash » du nom d’un super-héros de bandes dessinées. Une chose est certaine, l’exploit qu’il a réalisé est extraordinaire.
Jamie McDonald, un Britannique de 27 ans, a terminé le 5 février dernier sa traversée à la course du Canada. Il n’est certes pas le premier à réaliser cet exploit. Mais il serait le premier à l’avoir réussi sans aucun soutien. Il ne comptait que sur l’aide des gens rencontrés le long du parcours. En tout, son immense périple d’au-delà de 8000 kilomètres représente plus de 200 marathons en 11 mois!
C’est en effet le 9 mars 2013 que McDonald a entrepris la traversée de notre pays. Après avoir plongé ses mains dans l’eau de l’océan Atlantique à St. John, Terre-Neuve, il s’est dirigé vers l’ouest pour tremper à nouveau ses mains à Vancouver, en Colombie-Britannique, dans l’eau du Pacifique, 275 jours plus tard.
Enfant, Jamie McDonald s’était souvent retrouvé à l’hôpital car il souffrait d’une maladie rare de la moelle épinière. Quelques années plus tard, en voyage au Canada, l’inspiration de sa longue course lui était venue après une rencontre avec une famille de Thunder Bay, en Ontario. Un des enfants se battait contre le cancer. Tom était dévasté par cette nouvelle. Il s’était alors dit que le moins qu’il pouvait faire pour cet enfant était de lui dédier une longue course et d’en profiter pour amasser de l’argent pour vaincre cette terrible maladie et les maladies liées à l’enfance. Il ne se doutait cependant pas que sa longue course allait en devenir une vraiment très longue.
Son objectif initial était de courir un marathon par jour mais sans rien trop planifier. Il n’avait même pas de cartes routières. Simplement l’idée de courir vers l’ouest. Il ne s’était pas entraîné d’une façon excessive puisque, de son propre avis, il était impossible de se préparer ou de planifier une aussi longue course. Au départ, il ne voulait transporter son équipement et sa nourriture que dans un sac à dos. Mais à la longue, le poids du sac (30 kilos) lui causait des blessures. Il a alors opté pour une petite remorque de vélo de 60 kilos qu’il poussait devant lui.
McDonald avoue que ce fut un voyage très difficile. On n’en doute pas! Il s’est fait voler son matériel à quelques reprises. Entre autres, à Banff, en Alberta où il s’est fait attaquer et faucher son sac contenant des enregistrements vidéo et son argent. Heureusement, il a réussi à tout récupérer peu de temps après.
Il a eu à affronter des conditions climatiques changeantes. Des journées de canicules en Ontario et des froids presque arctiques (-40) dans les Prairies. La traversée des montagnes Rocheuses en hiver fut éprouvante. Il y avait le froid bien sûr, mais également un dénivelé accentué qui lui a causé des blessures. Même les employés de Parc Canada ne voulaient pas lui donner l’autorisation de courir dans les Rocheuses en hiver. Trop dangereux en raison du risque d’avalanches!
À force de courir presque sans arrêt, le britannique a développé une tendinite à son pied droit. Plutôt que de s’arrêter pour permettre la guérison, il a continué sa progression. Bilan, une calcification d’un os de son pied est survenue. La douleur était énorme. McDonald affirme même que la morphologie de son pied a changé de façon permanente. Mais rien ne pouvait l’arrêter.
Cette course de plus de 8000 kilomètres aurait été impossible sans l’aide du public canadien. Les premiers mots de remerciements de McDonald à Vancouver furent d’ailleurs pour tous ceux qui l’ont nourri et hébergé gratuitement pendant les 11 mois de son aventure. Lorsqu’il avait faim ou soif, il cognait tout simplement à la porte d’une résidence pour demander de la nourriture. Même chose pour l’hébergement. Heureusement pour lui, son histoire devenait de plus en plus connue et relayée par les médias si bien que des supporters l’attendaient déjà avec des vivres à la fin de ses étapes quotidiennes.
La suite des choses est prévisible. Jamie McDonald souhaite maintenant écrire un livre sur sa traversée du Canada et produire un documentaire à l’aide de toutes les images qu’il a filmées. Il espère ainsi en inspirer d’autres à réaliser de grandes choses. Pour plusieurs, il est devenu un véritable héros, « The Flash », en raison de l’argent qu’il a amassé pour les enfants malades. Pour d’autres, c’est plutôt en raison du message d’espoir qu’il a lancé. Celui qu’il ne faut jamais abandonner malgré les embûches que nous réserve parfois la vie.