SAN JOSE (Etats-Unis) (AFP) - L'avocate du sprinteur américain Tim Montgomery a contesté vendredi la crédibilité des preuves réunies contre son client par l'Agence antidopage américaine (USADA), mettant en question les motifs de Victor Conte, propriétaire du laboratoire californien Balco.

Cristina Arguedas, qui défend les intérêts de Montgomery, a estimé que pratiquement toutes les accusations de dopage provenaient de Conte, l'un des quatre hommes inculpés dans le scandale de production et de distribution de la THG, stéroïde synthétique dont l'existence a été révélée en octobre dernier.

Selon l'avocate, le dossier réuni par l'USADA, sur la base de documents de l'enquête portant sur Balco, est criblé d'erreurs et bon nombre de documents ne sont pas liés à Montgomery, recordman du monde du 100 m et père de l'enfant de Marion Jones.

"Tim Montgomery n'a rien fait de mal et nous pensons qu'une lecture juste des preuves supporte en fait son innocence", a déclaré Arguedas, dans un communiqué obtenu par le quotidien San Jose Mercury News.

La presse américaine a récemment révélé la signature d'un contrat entre Montgomery et Conte en mars 2001 offrant au sprinteur un programme d'entraînement et de pharmacologie susceptible de le mener au record du monde.

Querelle d'argent

Montgomery avait effectivement accéléré après cette association mais s'était emparé du record (9.78) en septembre 2002 à Paris, soit près d'un an après s'être séparé de Conte suite à une querelle d'argent, selon le Mercury News.

Arguedas a estimé que des courriels inclus dans les preuves de l'USADA montrent la motivation de Conte de ruiner la carrière de Montgomery.

"Conte accuse même Tim d'avoir alerté le Comité international olympique (CIO) à propos de Conte", a-t-elle indiqué dans le communiqué. "Résultat, aucune chose provenant de Conte ou de ses dossiers ne peut être prise en compte comme preuve tangible."

Montgomery devait disputer samedi le 100 m de la réunion de Eugene (Oregon), épreuve du Grand Prix d'athlétisme, où il devait notamment retrouver son compatriote et rival Maurice Greene.

Montgomery figure parmi quatre sprinteurs, avec ses compatriotes Chryste Gaines, Michelle Collins et Alvin Harrison, qui ont été prévenus début juin par un courrier de l'USADA d'infractions potentielles à la loi sur le dopage susceptibles de les priver des JO d'Athènes (13-29 août).