La classe de Jasey-Jay
$content.firstChildCategorie jeudi, 10 juil. 2014. 00:35 samedi, 13 févr. 2010. 01:52
VANCOUVER Jasey JayAnderson venait de terminer de répondre à un barrage de questions des journalistes au centre de presse de Vancouver. En fin de soirée, la veille, il arrivait à Vancouver. Après une courte nuit, il rencontrait la presse qui n’en avait que pour lui.
Une fois la conférence de presse terminée, je me dirige vers l’estrade pour bavarder de choses et d’autres avec Jasey-Jay . Après quelques minutes, je tire ma révérence en lui souhaitant de bien profiter de ses derniers Jeux Olympiques. Alors que je m’éloigne, un journaliste tente d’engager la conversation avec Jasey-Jay. Ce dernier lui demande d’attendre et me lance : « Hey Luc, comment vont tes enfants? Ca se passe bien à la maison pendant que tu es parti? »
Voilà un athlète qui vivra sous pression d’ici le 27 février afin de finalement remporter une première médaille olympique après 59 podiums en Coupe du Monde de surf des neiges. Et il prend le temps de s’enquérir de ma situation personnelle. C’est ça Jasey-Jay. Dans un monde où par la force des choses, les athlètes n’ont pratiquement qu’eux seuls à s’occuper, Jasey-Jay prend le temps de penser aux autres.
Fallait voir le langage corporel des coéquipières de Jasey-Jay lors de la conférence de presse. À un certain moment, Jasey-Jay s’est mis à expliquer les raisons qui font que sa carrière est toujours florissante à 34 ans tout en étant le père de 2 jeunes enfants. Il a rendu un vibrant hommage à sa compagne de vie, Manon, qui doit pratiquement assumer le rôle parental à elle seule depuis les derniers mois.
«C’est de plus en plus difficile de concilier ma vie d’athlète et mon rôle de père. J’ai hâte d’avoir plus de temps avec mes filles, avec ma femme. C’est le côté le plus difficile de tout cela. Manon est extraordinaire et je peux vous dire qu’elle démontre toute la force de caractère qu’une femme peut avoir dans des situations pas toujours évidente.
Le planchiste de Mont-Tremblant en a rajouté et ses coéquipières assises à ses côtés semblaient béates d’admiration devant ses propos. Un prince charmant n’aurait pas fait mieux. Dans le cas d‘Anderson, ce n’est pas de la frime. Il est d’une authenticité qui fascine. Même mon caméraman, lui aussi jeune papa, avait les yeux rougis après la conférence.
Jasey-Jay a fait savoir que non seulement les Jeux Olympiques de Vancouver seront ses derniers mais il se peut que ce soit sa toute dernière compétition après 16 saisons remplies de succès. « C’est 50/50 », a-t-il lancé. Le scénario d’un podium est tout indiqué pour Anderson. Je lui souhaite. Il ne l’aura pas volé et peut-être obtiendra-t-il enfin la reconnaissance qu’il mérite au même titre que les Boucher, Harvey, Brassard, Gagnon, Lambert et cie. Nul doute que pour lui, ce serait le « bleuet » sur le sundae.