BRUXELLES (AFP) - Les affaires Gatlin et Jones occupent encore le devant de la scène, mais la chasse aux lingots et aux records du monde continue vendredi à Bruxelles, cinquième et avant-dernière étape de la Golden League d'athlétisme.

Drôle d'ambiance pour des tentatives! A Zurich, vendredi dernier, la troisième course d'Asafa Powell en 9 sec 77 n'a pas déchaîné des tonnerres d'applaudissements, preuve que le spectre du dopage est présent dans toutes les têtes.

"Mon seul dopage, c'est Dieu", a répondu mercredi le Jamaïcain, désormais seul détenteur du record du monde du 100 m après la reconnaissance par Gatlin de son contrôle positif à la testostérone.

Et cette affaire ne va pas l'empêcher de tenter de descendre enfin sous ce chrono qu'il a réalisé pour la première fois le 14 juin 2005 à Athènes. Les organisateurs lui ont déroulé le tapis rouge en tapissant la ligne droite de la même piste que celle du stade olympique grec.

Reste à savoir si les éléments seront aussi favorables à Powell, invaincu cette saison en Golden League comme l'Américain Jeremy Wariner (400 m), sa compatriote Sanya Richards (400 m) et l'Ethiopienne Tirunesh Dibaba (5000 m).

"Pourvu qu'il ne pleuve pas", a-t-il imploré. Rien n'est sûr à ce niveau. En tout cas, le thermomètre risque de rester bloqué en dessous des 20 degrés, ce qui n'est guère favorable aux sprinteurs.

C'est moins gênant pour les coureurs de fond. "Si la température reste entre 17 et 22 degrés, ça va, affirme ainsi l'Ethiopien Kenenisa Bekele. Par contre, entre 10 et 12, c'est trop difficile."

Shaheen manque de lièvres

Le roi de l'endurance espère donc que le ciel sera clément pour sa première tentative de l'année contre son record du monde du 5000 m (12:37.35).

"En début d'année, à cause de la préparation du mariage de ma soeur, j'ai manqué d'entraînement et mes premières courses n'ont pas été bonnes, mais maintenant j'ai retrouvé un très bon niveau et je suis en forme pour essayer de battre le record", explique-t-il.

D'autant qu'il pourra compter sur son petit frère Tariku Bekele, champion du monde juniors du 5000 m la semaine dernière à Pékin, comme lors de sa tentative réussie il y a un an ici-même contre son record du monde du 10000 m (26:17.35).

Saif Saaeed Shaheen souffre en revanche d'un problème de lièvres. Le double champion du monde qatarien du 3000 m steeple en a encore fait l'amère expérience à Zurich vendredi.

"Cette année, le problème, c'est que les autres sont à 50% de leurs capacités et ne courent qu'en 8 min 15 sec ou 8 min 20 sec, ce qui fait une grosse différence", souligne-t-il.

Pour sa dernière tentative de l'année contre son record du monde (7:53.63), l'ancien Kenyan n'hésitera donc pas à partir tôt en solo si l'Espagnol Cesar Perez puis probablement son ancien compatriote devenu comme lui Qatarien Jamal Bilal Salem ne lui donnent pas satisfaction.

Et si toute la Belgique n'a d'yeux que pour ses championnes d'Europe Kim Gevaert (100 m et 200 m), et Tia Hellebaut (hauteur), qui provoquent des embouteillages en tribune VIP, l'autre course la plus prometteuse est le 1500 m. Le duel entre le champion du monde Rashid Ramzi et le double champion d'Europe Mehdi Baala, pourrait mener les deux hommes sous les 3 min 30 sec.