La crise économique un mauvais souvenir
Amateurs lundi, 1 févr. 2010. 09:30 mercredi, 11 déc. 2024. 04:20La crise économique a menacé un temps les JO de Vancouver, avec deux gros bailleurs de fonds, dont General Motors, en difficulté, mais le début de la reprise et le pragmatisme des organisateurs on
La crise économique a menacé un temps les JO de Vancouver, avec deux gros bailleurs de fonds, dont General Motors, en difficulté, mais le début de la reprise et le pragmatisme des organisateurs ont permis d'éviter des coupes budgétaires douloureuses.
À dix jours de la cérémonie d'ouverture, les organisateurs se disent fin prêts pour accueillir les Jeux, après avoir réaffirmé cet automne puis fin janvier être sur la voie d'un budget équilibré, malgré un contexte économique morose qui a plombé les derniers mois de préparatifs.
Certes, la crise financière puis la récession leur auront donné quelques cheveux blancs. En juin 2009, alors que le comité organisateur (COVAN) devait encore effectuer 62% de ses dépenses, il n'était pas sûr de pouvoir compter pleinement sur les contributions de deux de ses principaux partenaires, la filiale canadienne de General Motors et l'opérateur de télécoms Nortel.
Quand la crise a commencé, après les Jeux de Pékin, les sites canadiens étaient quasiment construits, la plupart des employés embauchés et le budget équilibré, relativise Sébastien Théberge, porte-parole du COVAN.
"C'est arrivé à un moment où il y avait beaucoup de dépenses à faire. Nos partenaires se sont montrés prudents, mais ils ont tenu bon".
Malgré le passage à vide de sa maison-mère américaine, General Motors Canada a maintenu sa participation initiale, soit 53 millions de dollars (35,7 M EUR), livrée à ce jour pour l'essentiel, selon le porte-parole de la société Tony Larocca.
"Nous avons déterminé que les bénéfices qui y en seront tirés, à travers l'exposition de nos produits, contribueraient à notre redressement", ajoute-t-il.
Aide du gouvernement
Le COVAN dit avoir maintenu le cap en faisant la chasse aux dépenses inutiles, mais pas sur un poste en particulier. "L'important était de mieux dépenser chacun de nos dollars. Il s'agissait de passer de ce que nous rêvions d'avoir à ce que nous devions avoir", affirme Sébastien Théberge.
Vancouver n'avait pas d'objectifs aussi grandioses que Pékin, qui avait accueilli les JO en 2008. Sa candidature prévoyait d'utiliser des infrastructures existantes et de construire des sites qui resteraient un legs pour la population, analyse Kin Lo, professeur de comptabilité à la Sauder School of Business de l'université de Colombie-Britannique, qui s'intéresse aux budgets olympiques depuis les Jeux de Calgary (1988).
Partant du principe qu'il n'y a pas de petites économies, le Covan a emprunté 250 employés à la province de Colombie-Britannique. Et des entreprises sous-traitantes se sont alliées pour proposer des contrats plus concurrentiels.
Mais l'imminence de la fête ne fera pas oublier aux Vancouvérois le fiasco financier du village olympique construit au coeur d'un nouveau quartier résidentiel.
Victime de la crise boursière, Fortress Investment, le prêteur du promoteur, s'est retiré de l'affaire, contraignant la ville de Vancouver à s'endetter pour sauver le chantier. Sans être sûre de récupérer sa mise alors qu'à ce jour seul un tiers des 736 appartements de standing mis sur le marché ont été vendus.
Au final, le budget opérationnel du COVAN, 1,76 milliard de dollars (1,18 md EUR), ne couvrira qu'une partie du coût total des Jeux estimé à 6 milliards (4,04 md EUR), largement financé par le gouvernement canadien et la Colombie-Britannique.
Pragmatiques sans être minimalistes, les organisateurs rappellent que ce sont avant tout les athlètes qui rendront les Jeux spectaculaires, et non les administrateurs.