Peu importe l'épreuve, elle est encore au sommet de son art après toutes ces années. En conclusion de la première semaine des Championnats du monde de la FINA, Émilie Heymans a obtenu la médaill



Peu importe l'épreuve, elle est encore au sommet de son art après toutes ces années. En conclusion de la première semaine des Championnats du monde de la FINA, Émilie Heymans a obtenu la médaille d'argent au tremplin de 3 mètres.

Médaillée d'argent à la tour l'été dernier aux Jeux olympiques de Pékin, l'athlète de Saint-Lambert aurait pu annoncer sa retraite en gardant la tête haute. Heymans s'est bien accordé une pause de plusieurs mois avant de revenir sur les tremplins, mais l'objectif de monter sur le podium des mondiaux n'était pas clairement défini.

Nouveau défi

Une chose était claire cependant si elle voulait poursuivre sa carrière : elle délaisserait désormais la tour de 10 mètres pour concentrer ses efforts au tremplin de 3 mètres, notamment pour préserver son dos et les muscles du haut du corps.

« J'ai changé mon saut d'appel et, l'an prochain, je vais apprendre de nouveaux plongeons. À la tour, j'étais tannée de faire les mêmes plongeons pendant quatre ans. (À Rome), je voulais avant tout offrir la meilleure performance que je pouvais, comme c'est le cas avant chacune de mes compétitions. Tout peux changer d'une journée à l'autre en plongeon », explique la principale intéressée, alors qu'elle était en train d'effectuer des rénovations dans sa nouvelle résidence.

Lorsqu'elle est questionnée à savoir ce qui lui a permis de se différencier des autres plongeuses le 21 juillet dernier, l'athlète qui s'entraîne sous la gouverne de Yihua Li au club de Pointe-Claire croit que l'expérience a fait une différence.

« Je n'ai pas fait d'erreurs majeures. Au 3 mètres, les pointages étaient assez serrés. Entre la quatrième place et moi, je crois qu'il y avait 12 ou 13 points. Même si je ne me suis pas beaucoup entraînée au 3 mètres depuis les dernières années, ce que j'avais fait à la tour m'a aidée, même si ce n'est pas exactement la même épreuve. J'avais une bonne forme physique et, du côté psychologique, j'étais en meilleure santé qu'il y a quelques années. »

Cette force tranquille contraste avec l'image de l'athlète qui n'était pas toujours constante en compétition il y a quelques années, et ce, même si les nombreux titres à son palmarès prouvaient qu'elle faisait bel et bien partie de l'élite mondiale.

« Tout cela est venu avec la maturité. Je me découvrais en tant qu'athlète et je sais ce dont j'ai besoin pour bien performer. Ça fait une grosse différence. »

Un retour en classe salutaire

Heymans a également pu se changer les idées après le grand rendez-vous de Pékin. Celle qui a été sacrée athlète de l'année 2008 au dernier Gala Sports-Québec est retournée sur les bancs d'école à plein temps.

« Je n'avais pas été à l'école à plein temps depuis le secondaire. Ça faisait du bien, parce que les études étaient toujours un peu à côté de l'entraînement. J'ai pu me mettre à 100 % dans mes étude et j'ai réalisé que j'aimais plus étudier que je ne l'aurais cru », soutient celle qui envisage de terminer ses études en commercialisation de la mode à l'UQAM en avril 2011.

Ajoutez à cela plusieurs présences à l'émission de télévision Le match des étoiles et l'athlète a eu suffisamment d'occasions pour sortir de la bulle du plongeon.

Partager l'expérience

Bien outillée, la vétéran de l'équipe féminine canadienne est prête à partager son expérience, sans toutefois vouloir imposer ses conseils aux plus jeunes. Ce n'est pas dans sa personnalité, ni caractéristique au plongeon.

« Je connais les jeunes (de l'équipe) depuis longtemps et on parle régulièrement ensemble. Ils savent qu'ils peuvent venir me voir s'ils veulent parler. Le plongeon est un sport très amical. Même si les gens sont en compétition les uns contre les autres, nous sommes des amies. En fait, c'est plus une compétition contre soi-même que contre les autres. C'est le fun de gagner, mais ce n'est pas pleinement satisfaisant quand tu sais que tu n'as pas fait ta meilleure performance. »