VANCOUVERÂ - Pour la plupart des patineurs de vitesse canadiens pré-adolescents, la pratique du sport sur courte piste s'exerce après l'école et les fins de semaine.

En Corée du Sud, les jeunes



VANCOUVER - Pour la plupart des patineurs de vitesse canadiens pré-adolescents, la pratique du sport sur courte piste s'exerce après l'école et les fins de semaine.

En Corée du Sud, les jeunes athlètes talentueux apprennent à patiner à vive allure et à surpasser stratégiquement leurs adversaires entre les murs de leurs écoles primaires.

Le milieu scolaire est un terreau fertile pour les espoirs olympiques et a cimenté la place de la Corée du Sud parmi les nations les plus fortes en patinage de vitesse courte piste, discipline faisant partie des Jeux depuis 1992.

Tous les membres de l'équipe sud-coréenne de cette discipline à Vancouver sont issus du système d'entraînement des écoles primaires.

Certains jeunes Sud-Coréens commencent même à s'entraîner avec l'équipe nationale dans leurs premières années scolaires. Plus tard, ils prennent part à des compétitions au sein d'équipes universitaires, et comptent habituellement sur un entraîneur privé comme les athlètes canadiens.

"Quand ils s'entraînent en Corée, ils ont une technique de base très assurée. Cela fait une grande différence, a fait valoir Jae-Su Chun, qui agit désormais comme entraîneur aux Etats-Unis. Dès l'école primaire, beaucoup d'entre eux font de la compétition. Ils savent comment performer et savent ce qu'il faut faire pour gagner."

Aux Jeux de Turin en 2006, les athlètes masculins de la Corée du Sud ont décroché six médailles sur une possibilité de dix dans la discipline. Un tel résultat n'est pas impossible aux Jeux de Vancouver.

S'il n'y avait pas eu la prise de risque mal calculée de Lee Ho-Suk dans un dépassement il y a une semaine, les Sud-Coréens auraient pu balayer le 1500 mètres. Lee a emporté avec lui son compatriote Sung Si-Bak dans le dernier tour, et seulement Lee Jung-Su a traversé le fil d'arrivée pour remporter l'or.

Le choc avait été spectaculaire, mais également la démonstration de vitesse et de technique des Sud-Coréens. Les patineurs canadiens et américains prient pour ne pas se retrouver aux côtés de Sud-Coréens sur la ligne de départ en demi-finale.

Charles Hamelin, le meneur canadien en patinage de vitesse courte piste, a soutenu que les Coréens atteignent leur meilleur niveau beaucoup plus jeunes que les Nord-Américains, qui ne prennent peut-être pas le sport avec autant de sérieux à l'adolescence.

"Techniquement, ils ne font pas vraiment rien de différent, mais, seulement, ils commencent à exercer leur technique de manière rigoureuse à l'âge de quatre ou cinq ans, a-t-il souligné. Ainsi, à 18 ans, leur technique n'est pas parfaite, mais elle est beaucoup plus près de l'être que dans notre cas, à 18 ans."

Dans le milieu du patinage de vitesse courte piste, plusieurs évoquent le style particulier des Sud-Coréens, plus axé sur la tactique et plus rude dans les contacts.

Mais le directeur haute performance de la fédération américaine, Guy Thibault, un Canadien, a affirmé que les patineurs occidentaux apprennent de plus en plus à s'inspirer de certaines aptitudes des athlètes sud-coréens - comme d'ajuster leur transfert de poids sur la glace et de tenir compte des couloirs de course.

Mais l'approche sud-coréenne a ses faiblesses. Chun, qui a oeuvré brièvement avec l'équipe canadienne, a précisé que les Coréens n'ont pas encore adopté un système de développement global de l'athlète pouvant miser sur divers spécialistes. En raison d'une structure plus hiérarchique, les entraîneurs sud-coréens ne sont pas toujours enclins à accepter les conseils d'autres intervenants à propos de leurs protégés.