La très grande majorité d‘entre vous a déjà écouté de la musique en marchant ou en courant au moins une fois dans sa vie. Pour certains, c‘est une façon de relaxer alors que pour d‘autres, surtout les coureurs, une manière de se motiver à donner un effort soutenu. En effet, rien de plus stimulant que de battre le bitume de ses chaussures de course au rythme entraînant de ses airs favoris.

Une étude brésilienne publiée il y a quelques jours dans le renommé Journal of Strength and Conditioning Research confirme les bienfaits et avantages de courir au son de la musique. Pas de véritable révolution ici. Mais certains segments de la recherche nous apprennent des choses surprenantes.



Les chercheurs brésiliens ont mesuré l‘effet de la musique sur une quinzaine de coureurs s‘entraînant pour un 5 km. Ils ont voulu savoir si la musique avait un effet mesurable avant, pendant et après la course. Première constatation, écouter de la musique avant l‘épreuve est une bonne préparation. Elle aide à contrôler la nervosité et affûte la concentration. Pour en arriver à cette conclusion, le rythme cardiaque des coureurs était évalué par les scientifiques de même que l‘activité cérébrale. Ce n‘est donc pas un hasard si vous voyez autant d‘athlètes, tous sports confondus, avec des écouteurs solidement ancrés aux oreilles avant leurs compétitions.

L‘étude brésilienne démontre également que la musique a un impact lors de la course. Mais pas celle que l‘on croit. Ou du moins pas au moment attendu! Les quinze coureurs devaient d‘abord courir cinq kilomètres sur une piste d‘athlétisme sans écouter de musique. Chacun de leurs 12,5 tours de 400 mètres étaient précisément chronométrés. Après quelques jours de repos, on leur a demandé de refaire exactement le même exercice, mais cette fois en écoutant de la musique rythmé.

Les choses deviennent intéressantes à ce moment puisque les coureurs ont été plus rapides lors de leurs deux premiers tours avec musique, mais par la suite c‘est pratiquement devenu du pareil au même! Leurs temps de passages aux tours étaient à peine plus rapides que lors de leur course sans musique. Ainsi, la musique permettait aux coureurs d‘enregistrer un meilleur chrono final, mais uniquement en raison d‘un début de course plus rapide. Pourquoi donc?

Les chercheurs ont émis une hypothèse qui rejoint les conclusions d‘études similaires réalisées antérieurement par d‘autres scientifiques. Ils croient que plus l‘intensité de l‘effort est élevé, moins l‘effet de la musique sera important. Le cerveau de nos coureurs brésiliens était concentré sur la musique au début de la course. Mais dès que ce brillant cerveau a réalisé l‘intensité physique de l‘effort, un mécanisme de modification de l‘attention s‘est chargé de diriger toute l‘énergie sur les signaux importants du corps. À savoir, la respiration, le mouvement, le flux sanguin, etc. Pas de temps pour se concentrer sur la musique!

On doit tout de même retenir que la musique a permis à la quinzaine de coureurs de l‘étude d‘améliorer leurs résultats. La différence n‘était pas énorme, mais quand on connait la charge d‘entraînement nécessaire pour gruger seulement quelques secondes à son meilleur chrono, ce n‘est pas négligeable. Par exemple, la moyenne de nos coureurs était de 27:20 lorsqu‘ils n‘écoutaient pas de musique. Lorsqu‘ils le faisaient avant de courir, le chrono moyen baissait à 26:45. Et lorsqu‘ils écoutaient de la musique rythmé et entraînante pendant la course de 5 k, la moyenne chutait à 26:00. C‘est une grosse minute et vingt secondes de mieux que sans musique!

Vous courez vous même avec votre liste de lecture favorite composée de pièces rythmées, dansantes, défoulantes et entraînantes? Du gros rock? Du hip hop? Du rap? De la dance music? Vous allez êtres déçus!



L‘étude brésilienne vient briser les croyances puisque la moyenne de 26:00 sur 5 k fut obtenue alors que nos coureurs cobayes écoutaient de la musique douce. À votre prochaine sortie, essayez donc d‘écouter les plus belles mélodies de Village People, Enya, Herbert Léonard (ouf!) ou Ginette Reno! Encore mieux, pourquoi ne pas essayer de la musique classique ou même de l‘opéra? Courir en écoutant du Bach ou du Verdi a son charme!

Et qu‘en est-il de la musique après la course? Encore là, c‘est la musique douce qui l‘emporte. Elle aide au retour au calme. Le rythme cardiaque des coureurs brésiliens revenaient plus rapidement à la normale en écoutant de belles mélodies. L‘après course n‘est donc pas le moment idéal pour se payer les grands succès de Metallica!

Personnellement, j‘ai déjà essayé de courir avec de nombreux styles musicaux. Certains furent de retentissants échecs. Une de mes pires courses fut celle où je tenais mordicus à écouter le plus récent album de François Pérusse. J‘adore cet humoriste, mais allez donc courir en riant à gorge déployée!

Je crois que malgré les résultats obtenus pas les chercheurs brésiliens, je continuerai de courir avec mes pièces favorites. Et je vous dis tout de suite que ça bouge et sonne fort dans mes oreilles. Lorsque je pratique la course à pied en écoutant ma liste musicale, je me sens bien.

Ma course devient la mélodie du bonheur!