VARSOVIE, Pologne - La Pologne a octroyé un visa humanitaire à une deuxième athlète bélarusse, Olga Safronova, laquelle a déclaré qu'il aurait été « dangereux » pour elle de rester dans son pays, a rapporté lundi l'agence de presse polonaise PAP.

Après son exclusion de l'équipe d'équitation bélarusse pour les Jeux olympiques de Tokyo, son cheval ayant été jugé boiteux, Olga Safronova s'est rendue en Pologne, voisine de son pays et qui accueille un nombre croissant de dissidents bélarusses.

« Lorsque je suis arrivée en Pologne et que j'ai fait examiner le cheval, il était en parfaite santé et apte à la compétition », a-t-elle expliqué à l'agence PAP.

La cavalière de dressage s'est alors exprimée contre l'homme fort de son pays, Alexandre Loukachenko, et les dirigeants sportifs bélarusses, selon son avocat Tomasz Wilinski, ce qui lui a valu de se retrouver sur une liste de personnes considérées comme des traîtres.

« Si vous vous retrouvez sur cette liste, vous ne pouvez pas travailler ou poursuivre votre carrière sportive », a poursuivi Olga Safronova.

« Si je n'avais pas quitté le Bélarus, cela aurait été dangereux pour moi », a-t-elle ajouté. « Ici je me sens en sécurité et mes chevaux sont en sécurité ».

La Pologne lui a octroyé, ainsi qu'à son mari, un visa humanitaire et elle vit et s'entraîne dorénavant près de Varsovie. Elle envisage de demander la nationalité polonaise et de représenter la Pologne dans des compétitions sportives.

Début août, Varsovie avait octroyé un visa à la sprinteuse olympique bélarusse Krystsina Tsimanouskaya, menacée d'être rapatriée de force au Bélarus après avoir critiqué les instances sportives de son pays à la suite d'un différend aux JO de Tokyo.

Craignant de se retrouver en prison si elle rentrait au Bélarus, Krystsina Tsimanouskaya avait obtenu l'aide du Comité international olympique (CIO) et une protection policière alors qu'elle se trouvait à l'aéroport de Tokyo-Haneda.

Elle s'était ensuite réfugiée à l'ambassade de Pologne dans la capitale japonaise, tandis que le CIO avait initié une enquête officielle, puis s'était envolée pour Varsovie. La Pologne a également accordé un visa humanitaire à son époux, Arseni Zdanevitch, qui avait fui en Ukraine.

Ancienne république soviétique, le Bélarus est dirigé d'une main de fer depuis 1994 par le président Alexandre Loukachenko dont le fils est à la tête du comité national olympique.

Le mouvement prodémocratie au Belarus, qui était devenu massif l'an dernier, est durement réprimé par le pouvoir. Des milliers d'opposants ont été arrêtés ou ont dû s'exiler.