L'haltérophilie au Canada est organisée de façon à ce que chacun prenne ses propres moyens pour se rendre à bon port. Vue de l'extérieur, on est porté à trouver injuste la situation de ces athlètes, mais Marie-Ève Beauchemin-Nadeau et Marilou Dozois-Prévost préfèrent y voir les nombreux avantages... parce que oui, il y en a des avantages.

« Ça fait de nous des athlètes et des êtres humains plus complets », explique Marilou Dozois-Prévost.

« La motivation vient de l'intérieur plutôt que de l'extérieur. De faire quelque chose pour soi, parce que ça vient de nous, il n'y a rien de plus important dans la vie. »

Lorsqu'on compare le Canada aux puissances mondiales, on constate qu'il s'agit de deux mondes complètement différents.

« Les autres équipes ont quelques intervenants, les uniformes identiques commandités. Nous, on est dépareillé. On a chacun notre entraîneur. On a l'air un peu moins organisé mais on sait où s'en va. »

« C'est sûr que c'est facile d'être fâchée de cette situation parce qu'on se dit: il me semble qu'on ne met pas toutes chances de notre côté », raconte pour sa part Marie-Eve Beauchemin-Nadeau.

Leur arrive-t-il de se dire: « si on avait plus de moyens, serions-nous meilleures? »

« C'est un peu comme se dire qu'est-ce que je ferais de ma vie si gagnais le million. Ma vie serait peut-être plus facile au niveau organisationnel. Je ne sais pas en termes de rendement ce que ça ferait comme différence », affirme Dozois-Prévost.

Et n'allez pas croire qu'elles souffrent d'un quelconque complexe d'infériorité.

« Je sais que j'ai ma place là-bas. Je ne me sens pas mise à part », de conclure Marie-Ève Beauchemin-Nadeau.

*D'après un reportage de Sébastien Boucher