PARIS, France - La Russie a admis des « manipulations inacceptables » de son « système antidopage » et l'existence d'un « dopage systémique » dans le pays, dans un récent courrier où elle demande une nouvelle fois la levée de sa suspension à l'Agence mondiale antidopage (AMA).

Cette lettre avait été mentionnée par le président de l'AMA, Craig Reedie, comme « la plus encourageante que nous n'ayons jamais eue », la semaine dernière lors d'un conseil de fondation de l'Agence à Montreal.

« La grave crise qui a affecté le sport russe a été causée par des manipulations inacceptables du système antidopage russe révélées par les investigations conduites sous l'égide de l'AMA (commission Pound, enquête McLaren) et du CIO (commission Schmid) », ont écrit le ministre des Sports russe, Pavel Koblokov et les présidents des comités olympique et paralympique russes, Alexandre Joukov et Vladimir Lukin, dans cette lettre révélée par L'Équipe et dont l'AFP a eu connaissance.

« Nous pouvons confirmer que des actions appropriées ont été et seront prises contre les personnes impliquées dans ce schéma de dopage systémique et que ces personnes n'auront plus de rôle ou d'influence dans la lutte antidopage en Russie », ajoutent les responsables russes.

La lettre mentionne le caractère « systémique » du dopage mais n'utilise pas le terme de dopage « institutionnel » comme le fait l'enquête du juriste Richard McLaren, qui avait été missionné par l'AMA et mettait en cause plusieurs rouages de l'État, entre autres le ministère des Sports et les services secrets FSB.

De plus, les Russes estiment que de « récentes décisions du Tribunal arbitral du sport (TAS) soulèvent un doute raisonnable sur la validité des preuves apportées par l'ancien directeur du laboratoire de Moscou », Grigori Rodchenkov, réfugié aux États-Unis et l'une des principales sources du rapport McLaren. 

La reconnaissance par les autorités russes des conclusions de ce rapport est l'une des deux dernières conditions pour que l'AMA lève la suspension de l'agence antidopage russe, Rusada, décidée en novembre 2015. L'autre est de donner accès au personnel de l'AMA au laboratoire antidopage de Moscou, ce qui a été impossible jusqu'ici, les autorités russes mettant en avant leur propre enquête.

La semaine dernière, le conseil de fondation de l'AMA a été l'objet d'un vif débat entre membres du mouvement olympique, favorables à une ouverture vis-à-vis de la Russie, et ceux des gouvernements, partisans de la fermeté.

Le comité de l'AMA chargé des sanctions se réunira le 14 juin pour examiner les nouveaux éléments, dont le courrier russe.

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