MOSCOU - La Russie a un « problème » de dopage et est « très désolée » que ses athlètes n'aient pas été pris en flagrant délit plus tôt, a déclaré le ministre des Sports du pays.

La Russie a été suspendue par l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (AIFA) au mois de novembre après qu'un comité de l'Agence mondiale antidopage (AMA) eut prouvé l'existence d'un système de dopage étatisé.

« De graves erreurs ont été commises par l'état-major de la fédération, ainsi que par les athlètes et les entraîneurs qui n'ont pas respecté les règles antidopage et qui ont négligé le principe de l'esprit sportif, a écrit Vitaly Mutko, dans le quotidien britannique The Sunday Times, dimanche. Soyons clairs, nous avons honte d'eux. »

« Nous sommes désolés que les athlètes qui nous ont déçus, ainsi que le monde, n'aient pas été attrapés plus tôt. Nous sommes très désolés parce que la Russie est engagée à respecter les plus hauts standards dans le monde du sport et s'oppose à tout ce qui menace les valeurs olympiques. »

M. Mutko n'a cependant pas admis l'implication du gouvernement russe dans le dopage, un point central de l'enquête de l'AMA et des récentes allégations concernant les échantillons d'urine qui auraient été inter-changés aux Jeux olympiques de Sotchi.

La Russie saura le 17 juin si sa fédération a respecté les critères de la réforme pour revenir à la compétition à temps pour les Jeux olympiques de Rio de Janeiro.

« Nous ne nions pas que nous avons un problème en Russie, et nous faisons tout ce qui est possible au niveau étatique pour éradiquer le dopage, en imposant notamment des sanctions aux athlètes et aux entraîneurs », a écrit M. Mutko.

« Nous avons tout fait ce qui nous a été demandé par l'AIFA pour être réintégrés, a ajouté M. Mutko. Ce serait injuste de demander tous ces changements et ces mesures, de voir qu'on les respecte, et de tout de même punir les athlètes russes. »

Dans le cadre de sa réforme antidopage, M. Mutko a indiqué que les aspirants olympiens subiront trois contrôles antidopage menés par l'AIFA, en plus de tests supplémentaires lors des qualifications. De plus, son agence antidopage à Moscou est désormais supervisée par deux « experts internationaux » nommés par l'AMA, le mois dernier.

« Nous ferons tout ce qui est humainement possible pour assurer que nos athlètes fassent partie de Jeux propres, justes et captivants », a-t-il ajouté.