Le biathlon a un visage
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:06 vendredi, 7 déc. 2012. 19:40Levez la main ceux qui connaissaient Jean-Philippe Le Guellec avant la médiatisation de sa victoire lors de la Coupe du Monde de biathlon en Suède. La première victoire par un athlète canadien. Dans le milieu, on savait que ce n’était qu’une question de temps avant que Jean-Philippe monte sur la plus haute marche du podium. On attendait de savoir quand.
Jean-Philippe Le Guellec est au biathlon ce qu’Alex Harvey est au ski de fond : une étoile montante. Les deux pratiquent un sport peu médiatisé au Québec et au Canada. Alex bénéficie de plus d’attention en raison de ses résultats mais également parce qu’il suit les traces de son père.
Je me souviens encore de ce 1er février 2004 à l’aéroport de Dorval. Un jeune Jean-Philippe revenait au pays après avoir remporté l’or au championnat du monde jeunesse. Devant les caméras, nous découvrions un athlète fier et sûr de lui mais aucunement intimidé par toute cette attention.
Né à Kingston en Ontario, Jean-Philippe a grandi au Québec et c’est véritablement à l’âge de 13 ans qu’il a commencé le biathlon. Naturel, puisque dans la famille Le Guellec le biathlon est un sport prisé. La mère de Jean-Philippe, Lise, est entraîneuse de biathlon dans la région de Québec.
« J’ai été son premier entraîneur et je l’ai suivi pendant 5 ans », de dire Lise.
« J’ai eu un cheminement particulier car j’ai commencé le biathlon au niveau civil, avec les cadets », explique Jean-Philippe.
Dès les débuts, tout a été mis en place pour que Jean-Philippe puisse s’épanouir à travers sa passion. Avant de déménager toute la famille dans la région de Québec pour que Jean-Philippe soit plus près du centre d’entraînement à Val Cartier, la voiture familiale a été mise à rude contribution.
« Nous habitions à Lorraine dans les Laurentides et pendant 3 ans, Jean-Philippe et moi partions en voiture pour se rendre à Québec. À toutes les fins de semaines », prend le temps de préciser Lise.
Le déménagement à Québec en 2003 a changé la carrière de Jean-Philippe. « Pour lui, c’était un gros luxe car il n’avait plus tout le transport à subir à chaque fin de semaine. Ça fait une énorme différence dans son entraînement. Il était beaucoup plus énergique, beaucoup plus performant. La preuve : un an plus tard, il est devenu champion du monde », ajoute Lise.
« Je ne serais pas ici si mes parents n’avaient pas pris cette décision », renchérit Jean-Philippe.
_Jean-Philippe après sa première victoire en Coupe du Monde_
Point tournant dans sa carrière
La victoire de Jean-Philippe en Coupe du Monde change un peu la donne pour le principal intéressé. « Disons qu’au niveau psychologique, je viens de briser la glace. Je viens de mettre le pied dans la porte. Ça me démontre que tu n’as pas besoin d’une journée parfaite pour gagner. Durant la course, je n’étais pas le skieur le plus rapide, ni le tireur le plus rapide mais la combinaison des deux a fait que j’ai réussi à passer devant. Le matin de la course, je ne me suis pas levé en me disant que j’allais gagner la course. Ce n’est pas un conte de fée. Au final, ça me montre qu’il ne faut pas se mettre de pression et de faire ce qu’on aime. »
Plusieurs athlètes sont venus à la rencontre de Jean-Philippe au terme de sa victoire. « Ça fait quelques années que je suis sur le circuit de la Coupe du Monde et les autres athlètes savaient que depuis les Jeux olympiques je visais un podium. C’était agréable d’avoir la reconnaissance de mes rivaux », de dire Jean-Philippe.
Déjà en 2010, aux Jeux olympiques, Le Guellec avait affiché ses couleurs en terminant au 6e rang de l’épreuve de 10 kilomètres sprint. Dans un peu plus d’un an, Jean-Philippe tentera de remporter une médaille olympique à sa 3e participation au plus grand événement sportif de la planète. À 27 ans, Jean-Philippe est au sommet de sa forme.
20 ans après l’exploit de Myriam Bédard à Lillehammer, Jean-Philippe Le Guellec pourrait à son tour entrer dans l’histoire. Comptez sur lui pour tout mettre en œuvre afin d’y arriver.