TORONTO – Si les Championnats du monde de patinage artistique ont réellement lieu dans un environnement protégé en Suède, en mars, il y a de fortes chances que le Canada ne soit pas présent.

L'Association suédoise de patinage artistique espère tenir l'événement du 22 au 28 mars dans une « bulle » à Stockholm, selon ce qu'elle affirme sur son site internet.

Cependant, la pandémie de COVID-19 a créé un groupe de compétition un peu inégal cette saison, alors que les protocoles varient de pays en pays. Keegan Messing, un patineur qui vit en Alaska, est le seul Canadien qui a pris part à des compétitions depuis le mois de février.

« C'est une de nos inquiétudes et nous en avons parlé avec nos athlètes et nos entraîneurs, compte tenu des défis à travers le Canada », a indiqué Mike Slipchuk, le directeur de la performance de Patinage Canada.

Slipchuk a noté que les patinoires avaient été fermées à nouveau dans des endroits à haut risque comme à Toronto.

« Ç'a été très difficile pour nos athlètes d'être sur un programme d'entraînement constant, a-t-il ajouté. Même s'il y a un vrai championnat du monde cette année, nous n'avons pas l'impression que nos athlètes seront assez prêts comme ils le sont lors d'une saison normale. »

Les Championnats du monde de patinage artistique détermineront le nombre de places disponibles dans chaque compétition par pays en vue des Jeux olympiques de 2022.

« Les organisateurs de la Coupe du monde en Suède travaillent intensément avec l'Union internationale de patinage (ISU) afin de tenir un grand championnat d'une façon différente », pouvait-on lire sur le site internet de la Fédération suédoise.

Les protocoles canadiens entourant la COVID-19 qui requièrent une quarantaine de 14 jours lorsque les athlètes retournent à la maison pourraient causer problème.

« À quel point les athlètes peuvent-ils être prêts s'ils doivent rater deux semaines d'entraînement? Est-ce réaliste? », a souligné Slipchuk.

L'équipe canadienne – outre Messing – n'a pas pris part à la compétition depuis l'annulation des Championnats du monde de patinage à Montréal, en mars. Il s'agissait d'un des premiers événements sportifs à avoir écopé en raison de la pandémie.

Le premier confinement au Canada, au printemps, a tenu les patineurs loin des glaces pendant des mois. Les duos ont été particulièrement touchés parce que les protocoles de sécurité empêchaient les patineurs de se toucher. Dans certains coins du pays, les patineurs n'ont pas pu se toucher jusqu'au mois d'août.

« Ç'a été difficile de se préparer. Ça n'arrive jamais au cours d'une année normale. Nous aurions déjà pris part à la compétition », a insisté Slipchuk.

La compétition internationale de Patinage Canada, prévue en octobre, a été annulée.

L'ISU a sondé les fédérations nationales, leur demandant si elles assisteraient à des Championnats du monde. Les Championnats du monde juniors en Chine ont depuis été annulés, ainsi que les Championnats des quatre continents en Australie.

Le Défi Patinage Canada, l'événement de qualification pour les Championnats canadiens, se déroulera virtuellement. Les athlètes exécuteront leurs programmes sur leur patinoire avec un vidéaste, puis les soumettront à Patinage Canada. Les juges ne verront pas les programmes jusqu'à ce qu'ils soient tous diffusés dans un spectacle virtuel, au début du mois de janvier.

Un officiel de Patinage Canada sera à chaque séance pour s'assurer que les patineurs respectent les règles de la compétition, comme, entre autres, un échauffement de six minutes.

Slipchuk croise les doigts pour que les Championnats canadiens, initialement prévus pour janvier, mais repoussés du 8 au 14 février, puissent se dérouler en direct comme prévu, à Vancouver.

Pendant ce temps, l'ISU devrait se prononcer le mois prochain sur la tenue des Championnats du monde.

Selon Slipchuk, il est impossible de bien planifier à l'avance quoi que ce soit.

« Une décision en décembre pourrait changer en janvier ou en février », a-t-il conclu.