Absentes des Jeux olympiques de Pékin, les poloïstes canadiennes ont remis les pendules à l'heure, mercredi, aux Championnats du monde de la FINA. En demi-finale, elles ont battu 8-7 l'équipe russe. Elles joueront donc pour l'or, vendredi.

Les Canadiennes ont mis carte sur table dès les premières minutes de jeu, trouvant les premières le fond du filet grâce à un tir de la Lachinoise Christine Robinson qui a déjoué Maria Kovtunovskaya. « Nous voulions marquer le premier but, car ça allait nous permettre de donner le ton et imposer notre rythme », a raconté la Montréalaise Dominique Perreault, également auteure d'un but dans le match.

Menant 4-2 après la première demie, les Canadiennes ont vu leurs adversaires créer l'égalité à 5-5 à la fin du troisième quart. Les représentantes de l'unifolié ont cependant tenu bon face aux médaillées de bronze des mondiaux 2007 et elles ont su tirer avantage de la quatrième période, reprenant leur avance pour finalement l'emporter. « Nous avons eu une petite discussion après que les Russes aient égalisé et j'ai dit aux joueuses de revenir aux bases et de relaxer, a raconté l'entraîneur-chef Pat Oaten. Les filles ont bien répondu. »

« Les Russes sont des joueuses expérimentées et elles sont capables de jouer du bon water-polo, c'est pourquoi elles sont revenues, mais nous ne nous sommes pas laissées déranger par ça, a poursuivi Dominique Perreault. Nous avons vraiment bien joué et ç'a été un très beau travail d'équipe. »

Emily Csikos (3 buts), de Calgary, Krystina Alogbo (2 buts), de Montréal, et Marina Radu (1 but), de Pointe-Claire, ont été les autres marqueuses pour le Canada.

Pat Oaten a tenu à souligner la performance de sa capitaine, Krystina Algobo, qui a fait toute une différence dans le match. « Toutes les joueuses ont tenu leur rôle, mais Krystina s'est vraiment démarquée et souvent lorsqu'une athlète élève son niveau de jeu, ça entraîne ses coéquipières dans sa vague. »

« Elle était très bien préparée pour ce match, a renchéri Perreault, qui a été marquée par la défensive adverse. Les Russes avaient une défensive très serrée et Krystina est vraiment bonne dans une couverture une contre une. En jouant au centre, elle a vraiment bien tiré avantage des faiblesses des Russes. »

Joëlle Békhazi (Pointe-Claire), Whitney Genoway (Montréal), Marissa Janssens (Beaconsfield), Katrina Monton (Dorval), Marina Radu (Pointe-Claire), et Rosanna Tomiuk (Montréal) sont les autres Québécoises au sein de l'équipe canadienne.

Le Canada affrontera en finale les États-Unis, vainqueurs de la Grèce 8-7. « Je crois que le message envoyé est très clair : le water-polo, ça se passe aussi en Amérique. Depuis le début du tournoi, tout ce qu'on entendait c'était : les Européens par ici, les Européens par là. Une finale Canada/États-Unis frappe dans le mille pour briser ce mythe », a laissé tomber Oaten à propos de leur prochain adversaire. « Émotionnellement, j'aurais cependant aimé que ce soit contre la Grèce, car c'est le pays qui nous a volé notre place aux Jeux olympiques », car la Grèce avait battu le Canada en quart de finale du tournoi de sélection olympique en février 2008, alors qu'une place en demi-finale lui aurait permis de se présenter à Pékin.

Aux derniers Championnats du monde, l'équipe canadienne de water-polo avait pris le sixième rang à Melbourne, en 2007, mais était montée sur la troisième marche du podium à Montréal, en 2005. Il faut reculer en 1991, à Perth (Australie) pour sa dernière présence en finale. Les représentantes de l'unifolié avaient alors mérité l'argent.