LAUSANNE (AFP) - La commission des athlètes du Comité international olympique (CIO) a lancé, mardi, un véritable SOS aux "athlètes du monde entier" sur l'utilisation massive de "suppléments nutritifs" pouvant entraîner des cas de dopage et en a appelé à leur "responsabilité".

Cette commission, créée en 1981 et composée d'une vingtaine de membres, a rendu publique une déclaration, mardi à Lausanne, après avoir été entendue par la commission exécutive du CIO, en présence de tous les responsables de l'institution olympique.

"S'agissant de l'utilisation accrue de suppléments nutritifs, nous aimerions avertir les athlètes du monde entier que des découvertes récentes montrent que ces suppléments peuvent contenir des substances figurant actuellement sur la liste des substances interdites et pouvant donc entraîner un cas de dopage", ont indiqué les athlètes qui étaient représentés par Peter Tallberg (voile), le Norvégien Johan Olav Koss, ancien champion du monde et olympique de patinage de vitesse et le perchiste ukrainien Serguei Bubka.

Responsabilité

La commission a souligné que les athlètes devaient "assumer leur entière responsabilité quant aux substances qui sont décelées dans leur organisme à la suite de l'absorption de ces suppléments nutritifs". Le champion norvégien a précisé qu'"il n'y avait aucune raison pour qu'un athlète en pleine santé utilise ces produits afin d'optimiser ses performances. Nous ne condamnons pas ces athlètes mais nous les avertissons du danger", a-t-il expliqué.

Pour tenter d'endiguer un phénomène qui est de plus en plus répandu chez certains athlètes, un appel a été également lancé "aux fédérations internationales et aux comités nationaux olympiques" afin de les inciter "à ne pas conclure d'accord de partenariat avec des fabricants de suppléments nutritifs".

La commission a enfin encouragé "les gouvernements à coopérer avec tous les membres de la famille olympique en vue d'un étiquetage précis" de ces suppléments.

Le prince Alexandre de Mérode, président de la commission médicale du CIO, a été catégorique en accusant les Etats-Unis. "Nous avons mené une enquête avec le laboratoire allemand de Cologne et un certain nombre de produits viennent d'une petite ville de l'Etat d'Utah, non loin de Salt Lake City où, comme vous le savez, se dérouleront les Jeux d'hiver 2002..." Les autorités américaines et le comité olympique américain (USOC) ont également été saisis.

Actovegin = dopage

Toujours concernant le dopage, M. de Mérode a par ailleurs affirmé que l'Actovegin, un produit norvégien constitué d'extraits de sang de veau, qui ne figurait pas sur la liste des produits interdits, était désormais synonyme de manipulation sanguine, donc punie de dopage. Les spécialistes estiment, en effet, que par son action fluidifiante, il peut être associé à des produits dopants, comme l'EPO. Les coureurs de l'US Postal (l'équipe de l'Américain Lance Armstrong) sont accusés d'avoir utilisé ce produit durant le dernier Tour de France.

Par ailleurs, la commission exécutive du CIO a été rassurée par les propos résolument optimistes de Gianna Angelopoulos-Daskalaki, présidente du Comité d'organisation des jeux Olympiques d'Athènes en 2004 (ATHOC), qui a affirmé qu'"Athènes est de nouveau à l'heure."

La dynamique présidente de l'ATHOC, qui fêtait ses 45 ans ce mardi, a toutefois prévenu: "Nous n'avons pas une seule journée à perdre. Nous sommes engagés dans un marathon mais que nous allons gagner", a-t-elle indiqué en soulignant l'excellente collaboration entre son comité et le Premier ministre grec, Costas Simitis. Jacques Rogge, président de la commission de coordination du CIO pour les JO d'Athènes, s'est déclaré lui aussi "pleinement confiant".