Vous avez sûrement déjà vu ce superbe film qu’est «Le fabuleux destin d’Amélie Poulain» Qui n’a pas aimé l’histoire de cette jeune serveuse d’un bar de Montmartre, interprétée brillamment par la belle Audrey Tautoo? Dans ce film, elle tente de faire le bonheur des autres en cachette. Ça ressemble un peu à ce que l’on a vu jeudi soir à Sotchi, à la différence que dans «Le fabuleux destin de Marie-Philip Poulin» l’héroïne fait le bonheur d’un pays entier, devant des millions de personnes.

La réalité dépasse souvent la fiction. Ce que Poulin et les autres filles de l’équipe canadienne de hockey ont vécu en finale contre les Américaines n’aurait probablement pas été à retenu à Hollywood pour un film. En lisant le scénario, le producteur aurait probablement demandé à ce que l’on réécrive la fin de l’histoire tellement ce retour spectaculaire est invraisemblable. Et s’il avait accepté, c’est probablement le public qui aurait refusé d‘y croire!

«Ce matin en me réveillant, j’avais encore de la misère à croire ce qui est arrivé, a avoué Marie-Philip Poulin, l’héroïne de la finale. Ce qui s’est produit, c’est comme un conte de fée. Si j’avais voulu écrire un rêve comme ça, ça n’aurait été pas possible.»

Trop de choses sont survenues dans ce match. Avant le but égalisateur en toute fin de troisième période, il ne faut pas oublier que les Américaines ont failli fermer les livres en marquant dans un filet désert. Même le scripteur le plus prévisible d’Hollywood n’aurait pas osé aller là. «Quand j’ai vu l’arbitre entrer en contact avec Catherine (Ward), je me suis dit quelle malchance. Puis la rondelle a glissé lentement dans note zone et frappé le poteau. À ce moment, j’ai regardé Meaghan Mickelson et je lui ai dit que c’était un signe du ciel et qu’on était sûrement pour gagner ce match». Réjean Tremblay n’aurait jamais pensé écrire ça dans Lance et compte!

La suite du film, on la connaît et c’est tout aussi difficile à croire. Marie-Philip Poulin qui a failli ne pas être de l’aventure olympique en raison d’une blessure marque pour égaler le pointage et elle remet ça en prolongation. Comme à Vancouver en 2010, alors qu’à peine âgée de 18 ans elle avait enregistré les deux seuls buts du Canada en finale pour aider son pays à monter sur la plus haute marche du podium. Jeudi soir, la jeune Beauceronne a démontré qu’elle est plus que l’une des meilleures joueuses de hockey au monde.

Alors que des filles comme Hayley Wickenheiser, Jayna Hefford, Caroline Ouellette et Meghan Agosta-Marciano s’apprêtent à tirer leur révérence, Poulin a pris charge. Avec ce changement de garde qui se prépare et un club qui comptait onze recrues à Sotchi, l’attaquante québécoise a prouvé ses qualités de meneuse. Même s’il y a d’autres excellentes jeunes joueuses comme Natalie Spooner et Catherine Ward, c’est Marie-Philip Poulin qui sera dorénavant la nouvelle figure du hockey féminin au Canada. Et même que si Wickenheiser n’avait pas porté le drapeau canadien lors de la cérémonie d’ouverture, on se serait possiblement tourner vers elle dimanche pour représenter le pays et ça aurait très bien terminé le film !