SALT LAKE CITY (AP) - La juge française placée au centre du scandale de l'épreuve des couples aux Jeux olympiques de Salt Lake City, Marie-Reine Le Gougne, a décidé de contre-attaquer en déposant une plainte devant la Fédération internationale de patinage (ISU).

L'avocat de Le Gougne a déclaré, mardi, que la plainte de sa cliente visait la présidente du comité technique de l'ISU, Sally Stapleford, et l'arbitre de l'épreuve des couples, Ron Pfenning, qui ont "usé d'une influence excessive" sur elle et porté à son encontre de fausses accusations.

L'ISU devrait se pencher sur le "scandale" qui a fait trembler les Jeux olympiques les 29 et 30 avril prochains.

L'avocat de Le Gougne, Max Miller, a déclaré qu'il se sentait frustré car l'ISU ne lui a remis aucune des preuves réunies contre la juge française.

"C'est comme si on se rendait dans une embuscade en se présentant devant le tribunal, a-t-il dit. Je ne sais pas ce dont l'autre partie dispose."

Miller souhaite obtenir les copies des déclarations faites par Stapleford et Pfenning aux enquêteurs de l'ISU, ainsi que celles des autres témoins.

"L'ISU a écrit le 16 mars que nous obtiendrions les informations 'en temps utile', mais je ne sais pas ce que l'expression 'en temps utile' signifie pour eux", a poursuivi Miller.

"L'ISU n'est pas parfaitement candide. Ils n'ont pas répondu à nos requêtes. Si les auditions sont prévues fin avril, nous avons besoin des preuves immédiatement."

Aux championnats du monde de patinage artistique de Nagano, le président de l'ISU, Ottavio Cinquanta, a déclaré au journal USA Today que Le Gougne, comme "tous les individus impliqués ou concernés, recevraient en temps utile, et bien sûr avant les auditions, les documents liés aux auditions afin que ces gens soient en position de se défendre."

Après avoir voté pour les Russes dans l'épreuve des couples des Jeux olympiques, Le Gougne a été suspendue par l'ISU.

Cette décision avait été prise après des déclarations de la juge, qui avait affirmé avoir subi des pressions de la part de la Fédération française pour qu'elle vote pour Elena Berezhnaya et Anton Sikharulidze. Le Gougne est revenue depuis sur ses affirmations.

Les Russes avaient été médaillés d'or, mais le Comité international olympique (CIO) avait ensuite attribué une deuxième médaille d'or aux Canadiens Jamie Salé et David Pelletier.