Les épreuves d’athlétisme procurent habituellement les meilleures audiences télé des Jeux olympiques. Ce n’est pas un hasard si les organisateurs placent la plupart des finales en soirée en heures de grande écoute. Pensez à la finale du 100 mètres des Jeux de Rio, à la compétition du saut à la perche ou du saut en hauteur qui nous avaient tous rivés sur nos sièges.

C’est triste à dire, mais cela n’arrive malheureusement qu’une fois aux quatre ans. Outre les Jeux olympiques, peu d’entre vous peuvent réellement prétendre avoir suivi avec intérêt une compétition d’athlétisme. S’il est vrai qu’elles sont rarement télévisées ici au Québec, les grandes rencontres internationales ou nationales sont presque toutes diffusées et accessible sur des plateformes numériques. Il n’y a plus d’excuses.

Rien ne vaut cependant l’expérience de vivre sur place une compétition d’athlétisme de haut calibre. Le Québec sera gâté puisque les amateurs d’ici auront bientôt une rare occasion de voir à l’œuvre certains gros noms de cette discipline. Le 18 février prochain, le Complexe sportif Claude-Robillard sera l’hôte du Grand Prix d’athlétisme de Montréal, un événement organisé dans le cadre du Championnat canadien en salle Jeunesse et Junior Hershey 2017, et qui accueillera une quinzaine d’olympiens provenant de plus d’une dizaine de pays. Les compétitions seront présentées en soirée. Ça vaut la peine de se déplacer d’autant plus que l’entrée est gratuite.

Le favori de la foule sera certainement Charles Philibert-Thiboutot. Cet expert du 1500 mètres, athlète de l’année au Gala de la Fédération québécoise d’athlétisme et qui a participé aux Jeux de Rio, s’entraîne souvent à l’extérieur de la province et prend part à de nombreuses compétitions partout sur la planète. Le calibre québécois n’étant plus assez relevé pour lui, il court rarement ici ce qui fait qu’il s’agira véritablement d’un privilège de le voir à l’œuvre chez lui devant ses supporters. Il vient tout juste de participer aux célèbres Milrose Games à New York où il est devenu le premier québécois de l'histoire à courir le mile en salle sous les quatre minutes (3:55.33). Il a terminé au quatrième rang lors d'une course réunissant les meilleurs athlètes de la planète sur la distance. C'est exceptionnel.

Philibert-Thiboutot participera à une nouvelle épreuve qui promet d’être spectaculaire, soit le 1200 mètres poursuite. Il s’agira d’une course de six tours de pistes avec de l’argent à l’enjeu pour le meneur de la course après chaque tour. L’Américain Jeremy Wariner participera à cette course, lui qui est le champion olympique du 400 mètres en 2004 et double champion du monde de 2005 et 2007. Surveillez également le Canadien Corey Bellemore. Ce nom ne vous dit rien? Et bien sachez qu’il est le détenteur du record mondial du Beer Mile. Il souhaitera certainement prouver qu’il peut courir aussi rapidement qu’il boit! Blague à part, c’est un compétiteur redoutable.

Alysha NewmanUne course poursuite féminine se tiendra également, mais sur une distance d’un mile. Encore une fois, de l’argent sera distribué à la meneuse de la course, mais après les tours trois à huit. La vice-championne canadienne du 800 mètres, Annie Leblanc, sera de cette course tout comme la médaillée de bronze des Jeux panaméricains 2015, Sasha Gollish.

Des épreuves plus traditionnelles seront bien sûr à l’horaire. La compétition de saut en hauteur à la perche promet également en raison de la présence de la canadienne Alysha Newman. Elle est la nouvelle détentrice du record canadien grâce à un saut de 4,65 mètres réalisé le mois dernier à Toronto. La victoire est loin d’être acquise pour cette dernière car elle aura deux de ses coéquipières olympiques à Rio comme adversaires, Kelsie Ahbe et Anicka Newell. Attention également à l’américaine Mary Saxer qui a réussi 4,71 mètres l’année dernière.

Il ne faudra pas arriver en retard à cette soirée d’athlétisme. L’épreuve du 60 mètres haies (masculin et féminin) sera la première épreuve présentée dès 18 ah 30. Le calibre sera extrêmement relevé chez les hommes avec pas moins de quatre olympiens parmi les participants. Le meilleur canadien inscrit est Sekou Kaba (7,77) qui a représenté le pays à Rio en 2016 et au Championnat du monde d’athlétisme à Pékin en 2015. Chez les femmes, soulignons la présence de l’olympienne canadienne Nikkita Holder (8,00) et de l’américaine Jackie Coward (7,93).

Puisqu’il s’agit d’une compétition en salle, des sprints masculin et féminin de 60 mètres sont à l’horaire. Les spectateurs pourront donc voir à l’œuvre la Montréalaise Farah Jacques. Il s’agira de sa première course depuis les Jeux olympiques de Rio. Chez les hommes, le médaillé olympique canadien de Rio au 4x100 mètres, Akeem Haynes, a de bonnes chances de victoires. Il a un meilleur chrono de 6,51.

Sekou KabaJe souligne également le fait que les organisateurs de cette rencontre d'athlétisme ont eu la bonne idée d'inclure deux épreuves de vétérans avec standards de qualification pour les athlètes vétérans les plus rapides au pays. Ces deux épreuves comprendront une vague de sept athlètes d'âges variés car la sélection s'est fait selon le standard de qualification et non selon le groupe d'âge.

Au risque de me répéter, ce Grand prix d’athlétisme de Montréal du 18 février est une occasion unique de prendre la pleine mesure de l’effort, de l’habileté et de la vitesse déployés par ces athlètes élites de niveau national, international et paralympiques. Rappelons que l’entrée est gratuite.

Il est à souhaiter que les amateurs seront nombreux à se déplacer pour apprécier le spectacle que procure cette discipline merveilleuse et encourager les athlètes. Pour une fois, c’est chez nous que ça se passe. Profitons-en!