Le meilleur est à venir selon Canada Alpin
Amateurs dimanche, 28 févr. 2010. 16:20 vendredi, 13 déc. 2024. 05:18WHISTLER, C.-B. - Même si l'équipe canadienne de ski alpin n'a pas remporté de médaille aux Jeux olympiques de Vancouver, celle-ci regorge de talent et mériterait de continuer à recevoir un sout
WHISTLER, C.-B. - Même si l'équipe canadienne de ski alpin n'a pas remporté de médaille aux Jeux olympiques de Vancouver, celle-ci regorge de talent et mériterait de continuer à recevoir un soutien financier qui lui a grandement profité depuis quatre ans, selon Max Gartner, un des principaux dirigeants de Canada Alpin.
"Je suis réaliste, je sais qu'on va nous juger par ce que nous avons fait ici, mais je suis fier de l'équipe que nous avons bâtie et je suis convaincu que les sommes investies vont rapporter très bientôt", a affirmé Gartner, chef de la direction athlétique et directeur de À nous le podium, une fois terminée la dernière épreuve alpine des Jeux de 2010.
Canada Alpin a reçu la plus large part du gâteau dans le cadre du programme À nous le podium. Gartner et les autres dirigeants de l'organisme avaient reçu le mandat de remporter deux médailles aux JO de 2010, pendant que Canada Alpin visait à l'interne une médaille de plus. Affaiblie par l'absence de plusieurs skieurs ayant subi des blessures cet hiver, dont les têtes d'affiche John Kucera, François Bourque et Kelly VanderBeek, l'équipe n'en a remporté aucune.
"C'est décevant de ne pas avoir atteint notre objectif. C'était important pour nous, a déclaré Gartner. Je suis quand même fier de l'effort fait par les membres de l'équipe.
"Je veux vraiment remercier À nous le podium pour leur soutien, a ajouté Gartner. Je sais qu'il y a des gens qui disent qu'il ne devrait pas y avoir d'autre argent investi en ski alpin. Mais au cours du dernier cycle de quatre ans, c'est nous qui avons eu le plus de succès avec six nouveaux vainqueurs (en Coupe du monde) et un championnat du monde en descente (Kucera).
"Nous sommes réalistes, nous savons que nous allons avoir moins d'argent ces prochaines années. Quand tu n'as pas médailles à montrer... Ca va être difficile d'obtenir du financement. Mais j'espère que lorsque les gens vont prendre connaissance des analyses et regarder le talent que nous avons, nous continuerons d'obtenir du soutien.
"John Kucera n'était pas là, a rappelé Gartner. On n'en parle plus, mais il est quand même le champion du monde. Bourque et VanderBeek ont fini quatrième à Turin et ils n'étaient pas ici. Si tu regardes les résultats seulement, tu te demandes ce qui est arrivé. Et je fais la même chose, car je suis effectivement déçu. Mais en même temps, je suis optimiste que nous allons afficher de bons résultats à des événements de premier plan très bientôt.
"Il faut continuer à pousser et à s'assurer que nos skieurs soient constamment en position de l'emporter. Ça pourrait arriver à tout moment", a-t-il réitéré.
Un sport imprévisible
Gartner s'est servi de l'exemple de l'équipe masculine autrichienne, qui n'a remporté aucune médaille à Whistler Creekside, pour illustrer à quel point il n'y a jamais de succès assuré en ski alpin.
"Regardez les Autrichiens et toutes les victoires qu'ils ont en Coupe du monde, et ils se retrouvent quand même le bec à l'eau. La moindre malchance et tu rates le podium de peu, comme ç'a été le cas deux fois pour Benjamin Raich", a-t-il souligné.
"Je n'aurais jamais cru, avant les Jeux, que cela pourrait arriver, tout simplement à cause de la profondeur qu'ils ont. Ils ont quatre skieurs classés parmi les sept premiers au monde. Le fait qu'ils quittent (Whistler) sans une seule médaille, ça montre à quel point ce sport est imprévisible."
Gartner a reconnu qu'on ne peut rien reprocher à des athlètes comme Erik Guay et Julien Cousineau, qui ont skié à la mesure de leur potentiel et même au-delà. Il a toutefois fait remarquer que les deux Québécois ont bénéficié du fait qu'ils étaient dans l'ombre des Manuel Osborne-Paradis, Robbie Dixon et Michael Janyk.
Ces skieurs de la Colombie-Britannique, tout comme Emily Brydon et Britt Janyk chez les femmes, ont attiré les feux de la rampe. Dans le but de ne pas décevoir, ils ont cherché à en faire trop et, par conséquent, ils ont commis des erreurs fatales qui ont mené à de piètres résultats.
"C'est la première fois, je crois, qu'il y avait des attentes aussi élevées à notre endroit avant une compétition de premier plan, a noté Gartner. Ç'a été un bon apprentissage pour plusieurs d'entre eux. Il faut apprendre à vivre avec ces attentes et quand même donner son meilleur ski.
"Nous voulons qu'ils apprennent à adorer la pression."
Des changements
Gartner a dit s'attendre à des changements du côté de l'équipe féminine, alors que Brydon va vraisemblablement prendre sa retraite et qu'au moins un entraîneur risque de quitter.
"Il va y avoir une évaluation exhaustive à la fin de la saison de la Coupe du monde. C'est le temps de le faire, parce que c'est le début d'un nouveau cycle olympique. Il va y avoir des changements, j'en suis pas mal certain", a-t-il affirmé, tout en précisant que certains de ces changements seront positifs.
"Nous avons une nouvelle génération qui s'en vient en technique. Il y a du talent auquel nous pouvons nous fier", a-t-il dit de la formation qui compte notamment Marie-Michèle Gagnon, de Lac-Etchemin, Anna Goodman, de Pointe-Claire, et Brigitte Acton, de Mont-Tremblant, toutes des skieuses de 24 ans ou moins.
Ce sera plus stable du côté des hommes, a par ailleurs indiqué Gartner, dont le propre contrat sera bientôt échu.
"En vitesse, nos gars sont encore plutôt jeunes. En technique, ils sont encore en processus d'amélioration. Je pense que notre équipe masculine va être très forte (ces quatre prochaines années).
"Et il ne faut pas oublier que nous aurons six athlètes qui reviendront de blessures", a dit Gartner de Kucera, Bourque, Jean-Philippe Roy, VanderBeek, Larisa Yurkiw et Goodman, qui ont tous subi de graves blessures cet hiver, même si cette dernière a disputé le slalom féminin aux JO avec une orthèse au genou.