Le marathon de Boston est peut-être le plus prestigieux, mais celui de New York est, selon moi, le plus important et le plus populaire au monde. J’ai eu l’occasion d’y participer en 2008. Je me souviens encore des centaines de milliers de spectateurs bruyants massés au départ sur Staten Island et tout au long du parcours dans les quartiers de Queens, Brooklyn, le Bronx et Manhattan. Mais mon meilleur souvenir demeure mon arrivée à Central Park devant des gradins bondés.

L’édition de cette année, la 43e de l’histoire, courue le dimanche 3 novembre, nous a encore une fois prouvé l’immense popularité de l’événement. 50 740 coureurs ont officiellement pris le départ de la course de 42,195 km, un record de participation. De ce nombre, 17 000 participants avaient utilisé leur droit de retour obtenu après l’annulation de l’an dernier. Plusieurs coureurs avaient accroché des rubans jaunes et bleus sur leurs maillots en mémoire des victimes du marathon de Boston.



Souvenez-vous de 2012! L’organisation du marathon new-yorkais avait décidé d’annuler la course le vendredi soir en raison des ravages causés quelques jours plus tôt par le passage de l’ouragan Sandy. Tout le monde s’entendait pour dire que c’était la bonne décision à prendre. Mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de l’annoncer? Les critiques avaient été vives et nombreuses de la part de milliers de participants. Plusieurs inscrits européens avaient demandé confirmation que la course avait bel et bien lieu avant de prendre leur vol vers l’Amérique pour finalement se faire dire à leur arrivée que tout était annulé! Aucune possibilité de remboursement pour les billets d’avions ou les chambres d’hôtels. À tout le moins, ils s’étaient vu remettre le 300 dollars de leur inscription ou une promesse de pouvoir revenir en 2013.



De nombreux coureurs d’élite étaient présents (contrairement au marathon de Montréal). Et malgré les craintes de certains au niveau de la sécurité, les spectateurs étaient encore une fois nombreux à s‘être déplacés. Les organisateurs n’avaient pas pris de chances. Les souvenirs de l’attentat de Boston étant encore vifs, ils avaient installé des clôtures dans Central Park forçant ainsi les spectateurs désireux d’assister à l’arrivée à passer des contrôles de sécurité. La température était fraîche mais idéale pour des chronos rapides. Ce fut le cas!

C’est le Kényan Geoffrey Mutai qui a finalement remporté la course en 2 h 08 : 24. Pour lui, il s’agissait d’une défense efficace de son titre acquis en 2011 et du deuxième temps le plus rapide de l’histoire à New York. Pourtant, dans les minutes suivant la fin de sa course, il déclarait qu’il n’avait pas couru aussi rapidement que souhaité! Mutai était le premier coureur à défendre son titre depuis John Kagwe en 1997–1998.



_(crédit photo : Mike Segar, Reuters)_

Dans une épreuve chaudement disputée, il est parvenu à devancer de presqu’une minute son rival éthiopien Tsegaye Kebede grâce à une accélération amorcée avec six kilomètres à faire. Kebede avait remporté le marathon de Londres un peu plus tôt cette année. Le Sud-Africain Lusapho April a terminé troisième. La deuxième place de Kebede lui a surtout permis de devenir plus riche d’un demi million de dollars puisqu’il termine au premier rang du classement du marathon mondial.

Chez les dames, la Kényane Priscah Jeptoo a franchi la première la ligne d’arrivée dans Central Park en 2 h 25 : 07. Elle réussi ainsi le doublé Londres-New York lors de la même année, un exploit rare. Tout comme Kebede, elle est devenue une coureuse plus riche de 500 000 dollars américains en raison du bonus relié à son classement du marathon mondial. Jeptoo a devancé l’Éthiopienne Buznesh Deba.

Ainsi, plus de 50 000 coureurs ont participé au marathon de New York dont des centaines de Québécois. C’est énorme et c’est à se demander si ce n’est pas un peu trop. Il est vrai cependant que c’était une année exceptionnelle puisque plusieurs inscrits de l’an dernier avaient finalement décidé de revenir dans la Grosse Pomme cette année.

La course de cette année aura surtout permis aux New-Yorkais de réaliser le chemin parcouru depuis les ravages causés par l’ouragan Sandy et de démontrer leur résilience. Il y a un an, la ville avait un genou au sol, mais cette année elle était forte et belle. Elle était le théâtre du plus beau marathon du monde.

New York! New York!

_(Crédit photos : New York Times, Sports Illustrated, NY marathon)_