Les curleurs sont "dans un autre monde"
Amateurs samedi, 20 févr. 2010. 17:35 vendredi, 13 déc. 2024. 18:44"Le curling aux Jeux et au Canada, ouaw ! C'est un autre monde". Richard Ducroz, membre de l'équipe de France, se sent parfois "dans la peau d'un hockeyeur" tant l'ambiance au Centre olympique de Van
"Le curling aux Jeux et au Canada, ouaw ! C'est un autre monde". Richard Ducroz, membre de l'équipe de France, se sent parfois "dans la peau d'un hockeyeur" tant l'ambiance au Centre olympique de Vancouver est inhabituellement chahutée pour les curleurs.
"Par rapport aux compétitions ordinaires, l'ambiance est carrément particulière. Ici, il y a le feu. Le vacarme? Normalement en curling ça n'arrive jamais", déclare à l'AFP le "second" (deuxième lanceur) de l'équipe tricolore.
"Personnellement, je n'avais jamais vu, avant ces JO, une telle ambiance dans les gradins d'une rencontre de curling", confirme le skip (capitaine) danois Ulrik Schmidt, habitué à des ambiances "plus feutrées".
Car c'est là que se situe la particularité du tournoi olympique: dans les gradins où les spectateurs crient, tapent des pieds sur les tribunes en bois et actionnent cloches et crécelles.
"Le public n'est pas réellement un public de connaisseurs. C'est un public 100% canadien. Ca pousse énormément sur le Canada. C'est vrai que c'est un peu dur", note Ducroz.
Chaque jour la salle du Centre olympique est pleine comme un oeuf, remplie par 5 600 spectateurs, en grande partie des supporteurs de l'équipe à la feuille d'érable.
Une seule salle, un seul public mais quatre pistes et donc quatre parties simultanées. Autant dire que la rencontre de vendredi entre la France et les États-Unis laissait presque indifférent un public venu assister à un nouveau triomphe du Canada, aux dépens cette fois du Danemark, cinquième victime en autant de rencontres de l'ogre local.
La Mecque du curling
"C'est une ambiance nord-américaine. J'ai l'impression que c'est plus des fans de hockey que de curling. Mais bon, on s'y attendait", note Tony Angiboust, le troisième français.
"Il y en a que ça perturbe, d'autres que ça ne perturbe pas. Si c'est le cas, il faut se relever un petit peu, souffler et attendre pour jouer sa pierre", poursuit-il.
Car si les quatre curleurs français (le skip Thomas Dufour et ses équipiers Tony Angiboust, Richard et Jan Henri Ducroz) sont rompus aux compétitions internationales -- les deux premiers étaient de l'aventure de Salt Lake City en 2002 --, jamais ils n'avaient joué dans un tel climat.
"Contre la Canada (jeudi), c'était le feu. On ne s'entendait pas parler, on ne s'entendait pas jouer. Toutes les consignes passaient par la gestuelle", rigole Tony Angiboust.
"On est au Canada, la Mecque du curling. L'ambiance est dix fois plus grandiose ici", poursuit Thomas Dufour.
Le pays hôte compte un million de licenciés, contre 230 en France.
Les curleurs canadiens sont des professionnels dont les gains se comptent en millions de dollars. Les Français ? Des amateurs qui doivent disputer leur championnat national en Suisse, faute de piste valable en France.
Il n'empêche, les joueurs canadiens sont eux aussi surpris par l'atmosphère qui règne au Centre olympique.
"Jamais dans ma carrière, je n'avais entendu un public aussi bruyant. C'est fantastique", a avoué jeudi le skip canadien Kevin Martin qui, à 43 ans est l'un des curleurs les plus titrés de la planète.
Sa compatriote Cheryl Bernard, skip de l'équipe féminine, confirme: "A chaque point, on à l'impression d'être poussés par des millions de Canadiens. Alors que normalement, dans les tournois féminins, on a plutôt l'habitude d'être discrètement applaudies par quelques membres de la famille".