Toronto – Les baseballeuses canadiennes ont été leurs principales adversaires dimanche en finale des Jeux panaméricains à Ajax, un match où elles ont vu les Américaines profiter de toutes les occasions qu’elles leur ont offertes et se couvrir d’or grâce à une victoire de 11-3.

Les représentantes de l’unifolié, quatrièmes sur l’échiquier international, ont commis deux erreurs, dont une en première manche qui a permis à leurs rivales de faire 4-0, en plus de laisser pas moins de 13 coureuses sur les buts.

« C’est un point tournant, a concédé Stéphanie Savoie au sujet des joueuses laissées sur les sentiers. Ç’a été comme ça depuis le début de la semaine. Ça aurait dû être un match différent. Nous n’avons pas été opportunistes. C’est plate. »

« Contre les Américaines, tu ne peux pas faire aucune erreur. Il faut leur donner le crédit, elles ont joué leur genre de match, a précisé André Lachance. Chaque fois qu’elles avaient des coureuses en position de marquer, elles ont marqué, ce que nous n’avons pas réussi à faire. »

« Nous avons eu nos chances, mais le gros coup sûr n’est jamais venu », a indiqué le gérant, de Québec.

Les lanceuses du pays en ont aussi eu pour leur argent, accordant 12 coups sûrs et 5 buts sur balles en six manches. La partante, Vanessa Riopel, de Repentigny, a notamment quitté après avoir obtenu un seul retrait en première. Jessica Bérubé, de Québec, est par ailleurs entrée dans le match en cinquième, le temps de retirer deux adversaires, dont une au bâton, un des deux seuls retraits sur des prises réussis par les artilleuses canadiennes.

« Les Américaines forment une grosse équipe. Elles frappent beaucoup, de la première fille à la neuvième, a expliqué Savoie. Il y a eu de petites erreurs défensivement et elles ont capitalisé là-dessus. Mais je ne pense pas que nous pouvons en vouloir à nos lanceuses. C’est un jeu d’équipe. Chaque joueuse aurait peut-être dû en faire un peu plus. »

Après les quatre points qu’elles ont marqués en première, les Américaines, deuxièmes au classement de la fédération internationale, ont fait 5-0 en troisième, avant que les Canadiennes n’obtiennent trois points en début de quatrième. Les buts étaient toutefois remplis au moment du dernier retrait de la manche.

Les Américaines ont finalement ajouté trois points à chacune de leurs deux dernières manches au bâton, en cinquième et en sixième.

En perdant contre les Canadiennes dans la rencontre qui mettait en vedette les deuxième et troisième meilleures équipes du tournoi à la ronde samedi, les Vénézuéliennes sont montées sur la troisième marche du podium.

Le crédit aux Américaines

La formation nationale semblait sous le choc au terme du duel. « Notre objectif était la médaille d’or. Nous sommes déçues, nous ne le cacherons pas, a admis Lavoie. Nous sommes extrêmement déçues parce que nous savons que nous avions l’équipe pour gagner. Les dés ne sont peut-être pas tombés du bon côté aujourd’hui (dimanche), mais je pense que nous pouvons être fières de ce que nous avons fait, parce que nous avons joué de gros matchs cette semaine. »

« Nous savions que nous étions capables d’aller chercher la victoire. C’est décevant, mais les Américaines ont joué un excellent match. Il faut leur donner le crédit là-dessus », a affirmé la receveuse de 25 ans, qui traçait un bilan en deux temps de ses Jeux panaméricains.

« Je pense que je peux être extrêmement fière de ce que j’ai fait dans le tournoi. Si j’ai un point à retenir de ma semaine, c’est mon rôle défensif. Je pense que j’ai fait un excellent travail. Du côté offensif, ç’a été un peu plus difficile. Les autres équipes commencent à me connaître et je n’avais pas vraiment de beaux lancers ou de balles rapides. J’aurais été capable d’en faire plus. »

André Lachance a pour sa part louangé le travail accompli par la receveuse de La Pocatière. « C’est notre meneuse sur le terrain, elle est avec nous depuis longtemps. Quand tu as Stéphanie sur le terrain, tu sais que les choses vont bien aller, que le leadership va être là. »

Le gérant était en fait bien heureux de l’expérience vécue par ses protégées. « Ce n’est pas la conclusion à laquelle nous pensions, mais je crois que nous avons eu un bon parcours. »

« La rivalité entre le Canada et les États-Unis est forte, mais nous nous respectons en même temps. C’est toujours plaisant de jouer contre elles. Si tu veux gagner la médaille d’or, tu dois battre les Américaines », a rappelé Lachance.

Qu’est-ce qui le rend le plus fier? « De la façon dont les filles se sont comportées toute la semaine, de la façon dont elles y ont cru. Elles étaient résilientes, elles n’ont jamais lâché. Elles ont le cœur gros comme la planète. »

« Tout ce que nous souhaitons, c’est que les gens comprennent qu’il y a aussi du baseball féminin, pas seulement du softball. Nous souhaitons vraiment que le baseball féminin soit de retour dans quatre ans », a conclu Savoie, qui sera de retour derrière le marbre au Championnat canadien avec l’équipe du Québec et qui réfléchira en suite à son avenir.